Kasabian

Précédé d'une sulfureuse réputation de bad boys dont l'assurance frôle parfois l'arrogance, la Perfide Albion nous envoie Kasabian sillonner le vieux continent. Dernière sensation chez les pas toujours gracieux sujets de sa majesté, le buzz a tellement enflé ces derniers mois que certains n'ont pas hésité à désigner leur première oeuvre éponyme comme "Meilleur Premier Album de l'année". C'est à un coup de griffe de la butte au lion de Waterloo, à savoir Bruxelles et son AB Box, que nos Anglais vont en découdre avec le public belge.

Riffs déchirés sur rythmes éléctro, beats syncopés et groove à la nonchalance ouateuse: Kasabian c'est la petite pillule bleue qui excite les sens et une invitation aux raves clandestines des années 88-92 dans les hangars désaffectés de banlieues ouvrières pourraves. Se posant en héritier de la scène Madchester, Kasabian se fait bouger l'AB Box. Loin des grandes gueules prétentieuses annoncées, le band de Leicester se la joue positive attitude et profite pleinement de la salle comble en offrant un set de bonne facture. Evoquant les dieux du beat, Tom Meighan pourfend les airs dans d'incessantes danses de la pluie quand Christopher Karloff, regard barré par d'impressionantes sunglasses, brûle les planches par sa prestance scènique. Ces deux-là vont alimenter les bonnes pages des tabloïds londoniens et drainer leurs lots de groupies.

Prestation d'une belle cohérence, Kasabian n'a pas fait montre de faiblesses et s'est fendu de jolies envolées et d'hymnes enthousiasmants jusqu'à une trilogie finale "L.S.F - Ovary Stripe - Club Foot" exaltée. Pour sa première à l'Ancienne Belgique, Kasabian s'en tire avec les honneurs.