Monster Magnet
Spine Of God |
Label :
Caroline |
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Premier album de Monster Magnet, Spine Of God inaugure le mélange rock stoner-psychédélisme. Shootés à l'extrême, Dave Wyndorf et sa bande reprennent le concept là où les pionniers Black Sabbath l'avait laissé avec l'album Sabbath Bloody Sabbath.
Les quelques décennies qui séparent ces deux oeuvres se font ressentir à tous les niveaux: production, son, inspiration, instruments et drogues utilisés. En bons américains, Monster Magnet ose également utiliser les instruments typiquement hippies qui révulsaient les anglais. Au cours de ce trip poisseux et embrumé, on croisera donc du sitar, de la mandoline, des percussions diverses... A cela s'ajoutent les composantes habituelles du sludge: batterie pachydermique, guitares puissantes fuzzées et réverbérées à l'extrême... Noyée, démultipliée et proclamant des textes mystiques hallucinés, la voix du chanteur ressemble à des déclamations d'un gourou complètement à la masse.
Le groupe nous fait entrer dans son univers de manière très efficace: après un gros roulement de batterie rendu aérien par des effets stéréoscopiques et un riff stoner pur jus, "Pill Shovel" démarre par un rythme calme et une mélodie acide. La voix de Dave Wyndorf, semblant sortie tout droit de l'espace, nous embarque alors dans un trip mystérieux et flottant. Le disque maintient cette ambiance nébuleuse du début à la fin. Seuls quelques morceaux plus rock'n'roll, évidemment fortement teintés seventies, apportent parfois un peu d'adrénaline à l'ensemble ("Snake Dance", "Medicine" ou la reprise de Grand Funk Railroad "Sin's A Good Man's Brother").
Le reste est un peu un voyage spatial: la très pesante et cosmique "Black Mastermind", l'étouffante "Spine Of God", la plus mélodique "Zodiac Lung"... Grâce à des mélodies parfaites de douceur et de virtuosité et des paroles complètement torturées, tous ces morceaux nous embarquent dans les délires du groupe. Ce disque se ressent plus qu'il ne s'écoute. Une véritable expérience sensorielle hors du commun...
Contrairement à beaucoup de groupes se réclamant du psychédélisme, Monster Magnet ne s'embourbe pas dans des morceaux barbants et impossibles à écouter entièrement. Malgré la longueur certaine de quelques titres ("Black Mastermind" ou "Ozium" dépassent les 8 minutes), ceux-ci restent attractifs. Leur placement entre des morceaux plus rock'n'roll permet également de souffler en évitant de trop s'enfoncer dans des méandres brumeux et trippants.
A noter la similitude troublante entre les morceaux "Ozium", "Nod Scene" et tout ce que fera Kyuss à partir de Blues For The Red Sun. La différence marquante entre le très plat premier album du combo de Josh Homme et leur deuxième effort vient peut-être du fait que Spine Of God est passé par là entre temps...
Monster Magnet frappe un grand coup avec ce premier album. Référence pour tout un ensemble de groupes du revival ‘stoner' du début des années 2000, Spine Of God n'a pas perdu de son charme malgré les années. Et malgré l'avertissement trônant à l'arrière du disque ("It's satanic drug thing... you wouldn't understand"), il reste un des meilleurs disques du genre.
Les quelques décennies qui séparent ces deux oeuvres se font ressentir à tous les niveaux: production, son, inspiration, instruments et drogues utilisés. En bons américains, Monster Magnet ose également utiliser les instruments typiquement hippies qui révulsaient les anglais. Au cours de ce trip poisseux et embrumé, on croisera donc du sitar, de la mandoline, des percussions diverses... A cela s'ajoutent les composantes habituelles du sludge: batterie pachydermique, guitares puissantes fuzzées et réverbérées à l'extrême... Noyée, démultipliée et proclamant des textes mystiques hallucinés, la voix du chanteur ressemble à des déclamations d'un gourou complètement à la masse.
Le groupe nous fait entrer dans son univers de manière très efficace: après un gros roulement de batterie rendu aérien par des effets stéréoscopiques et un riff stoner pur jus, "Pill Shovel" démarre par un rythme calme et une mélodie acide. La voix de Dave Wyndorf, semblant sortie tout droit de l'espace, nous embarque alors dans un trip mystérieux et flottant. Le disque maintient cette ambiance nébuleuse du début à la fin. Seuls quelques morceaux plus rock'n'roll, évidemment fortement teintés seventies, apportent parfois un peu d'adrénaline à l'ensemble ("Snake Dance", "Medicine" ou la reprise de Grand Funk Railroad "Sin's A Good Man's Brother").
Le reste est un peu un voyage spatial: la très pesante et cosmique "Black Mastermind", l'étouffante "Spine Of God", la plus mélodique "Zodiac Lung"... Grâce à des mélodies parfaites de douceur et de virtuosité et des paroles complètement torturées, tous ces morceaux nous embarquent dans les délires du groupe. Ce disque se ressent plus qu'il ne s'écoute. Une véritable expérience sensorielle hors du commun...
Contrairement à beaucoup de groupes se réclamant du psychédélisme, Monster Magnet ne s'embourbe pas dans des morceaux barbants et impossibles à écouter entièrement. Malgré la longueur certaine de quelques titres ("Black Mastermind" ou "Ozium" dépassent les 8 minutes), ceux-ci restent attractifs. Leur placement entre des morceaux plus rock'n'roll permet également de souffler en évitant de trop s'enfoncer dans des méandres brumeux et trippants.
A noter la similitude troublante entre les morceaux "Ozium", "Nod Scene" et tout ce que fera Kyuss à partir de Blues For The Red Sun. La différence marquante entre le très plat premier album du combo de Josh Homme et leur deuxième effort vient peut-être du fait que Spine Of God est passé par là entre temps...
Monster Magnet frappe un grand coup avec ce premier album. Référence pour tout un ensemble de groupes du revival ‘stoner' du début des années 2000, Spine Of God n'a pas perdu de son charme malgré les années. Et malgré l'avertissement trônant à l'arrière du disque ("It's satanic drug thing... you wouldn't understand"), il reste un des meilleurs disques du genre.
Excellent ! 18/20 | par Abe-sapien |
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