Fugazi
In On The Kill Taker |
Label :
Dischord |
||||
Fugazi est en colère et nous le fait savoir bruyamment. Cet album, en relative rupture sur la forme avec Steady Diet Of Nothing, tend en permanence vers un hardcore que Fugazi nous avait jusque là servi plus tempéré. Ici, le rythme est plus marqué, de break en break, avec des accélérations de guitares ascérées soutenues par des chœurs scandés...Du classique chez Fugazi mais servi par un son aussi brut que maîtrisé, qui laisse parfois entrevoir les expérimentations à venir. Quelques chansons se dégagent de cet album monolithique comme le classique "Rend it", "Cassavettes" comme hit potentiel d'un MTV déglingué ou "Last Chance For A Slow Dance", longue plainte tristement colérique.
Bon 15/20 | par Poupin'X |
Ecoutable sur : https://fugazi.bandcamp.com/album/in-on-the-kill-taker
Posté le 09 octobre 2005 à 15 h 15 |
Fugazi est un groupe de francs-tireurs, des guerriers émotionnels visant en plein dans l'âme.
Rempli d'une fureur intense, "In On The Kill Taker" active le feu intérieur, voire parfois les cavités lacrymales. Les enchainements des directs "Facet Squared" et "Public Witness Program" donnent déjà le ton, d'entrée. Pour les larmes, "Rend It" fait preuve d'un chagrin puissant, éructé à en déchirer le coeur. Les moments calmes, vaines apparences, ne font que s'ajouter à la tension permanente de ce brûlot urgent et abrasif ("Sweet And Low", "Returning The Screw" et l'excellent "Instrument").
Comme à l'accoutumée, Ian MacKaye et Guy Picciotto alternent leurs paroles, toutes guitares dehors, et nouent des larsens tout en nerfs ("23 Beats Off"). Fugazi pense aussi à rendre hommage à John Cassavetes (acteur et réalisateur) avec le morceau du même nom, réaffirmant par cette parabole cinématographique, qu'il maintient haut et fort son indépendance.
12 ans après, ça reste véhément et efficace.
Rempli d'une fureur intense, "In On The Kill Taker" active le feu intérieur, voire parfois les cavités lacrymales. Les enchainements des directs "Facet Squared" et "Public Witness Program" donnent déjà le ton, d'entrée. Pour les larmes, "Rend It" fait preuve d'un chagrin puissant, éructé à en déchirer le coeur. Les moments calmes, vaines apparences, ne font que s'ajouter à la tension permanente de ce brûlot urgent et abrasif ("Sweet And Low", "Returning The Screw" et l'excellent "Instrument").
Comme à l'accoutumée, Ian MacKaye et Guy Picciotto alternent leurs paroles, toutes guitares dehors, et nouent des larsens tout en nerfs ("23 Beats Off"). Fugazi pense aussi à rendre hommage à John Cassavetes (acteur et réalisateur) avec le morceau du même nom, réaffirmant par cette parabole cinématographique, qu'il maintient haut et fort son indépendance.
12 ans après, ça reste véhément et efficace.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 27 mars 2007 à 20 h 09 |
In On The Kill Taker est le troisième album de Fugazi et, comme à chaque disque, c'est une véritable bouffée d'oxygène. Leur style bien particulier permet en effet de distiller des émotions variées et, à l'intérieur même de certains morceaux, les ambiances changent et passent d'un extrême à l'autre. Ecouter un album de Fugazi, c'est un peu comme faire un tour de montagnes russes : on passe de moments tendus à des libérations salvatrices avant de naviguer dans une plénitude retrouvée.
Cet album de déroge pas à la règle. Après avoir développé leur style avec le très emo Steady Diet Of Nothing, Fugazi mélange cette facette à la base plus punk du groupe. On a donc droit d'entrée à deux bons gros brûlots punks aux textes enragés et revendicatifs : "Facet Squared" et "Public Witness Program" commencent pied au plancher et nous assènent d'entrée deux grosses baffes en pleine tronche. Gros riffs et voix énervée de Ian MacKaye : incontournable. A noter également les progrès énormes de Brendan Canty derrière ses fûts. Les roulements qu'il assène démultiplient l'efficacité des morceaux. "Great Cop", plus tard dans l'album ravive également cette flamme engagée, en profitant par la même occasion pour en remontrer à la nouvelle scène 'punk' en gestation en cette année 1993.
L'intégralité des autres titres de cet album frôle la perfection. Morceaux tendus : le bourré de larsen "23 Beats Off" ou "Cassavetes". Déluges d'énergie : le complexe "Smallbox Champion" ou l'excellent instrumental "Sweet And Low". Ou morceaux emos pur Fugazi : le déchirant "Rend It", le plus posé "Instrument" ou alors le grand final "Last Chance For A Slow Dance". Cette pelote d'émotions diverses bourrées d'énergie forme un ensemble cohérent en constant renouvellement. Jamais la lassitude ne frappe à l'écoute de In On The Kill Taker. Chaque morceau vient relancer la machine et c'est avec un sentiment de plénitude que l'album se termine. Toutes les toxines ont été éliminées et on en ressort frais et sain d'esprit.
Le style du groupe, en constante évolution, atteint ici un sommet. Rien n'est à jeter : les compositions sont novatrices, excellemment composées. Les musiciens, au sommet de leur forme et véritables virtuoses, sont en place comme jamais. Rien ne dépasse, tout est pesé et mesuré. Aucun ne cherche à se valoriser pour attirer l'attention. C'est un des ingrédients indispensables pour qu'un groupe soit honnête et humble. C'est la marque des plus grands.
Cet album de déroge pas à la règle. Après avoir développé leur style avec le très emo Steady Diet Of Nothing, Fugazi mélange cette facette à la base plus punk du groupe. On a donc droit d'entrée à deux bons gros brûlots punks aux textes enragés et revendicatifs : "Facet Squared" et "Public Witness Program" commencent pied au plancher et nous assènent d'entrée deux grosses baffes en pleine tronche. Gros riffs et voix énervée de Ian MacKaye : incontournable. A noter également les progrès énormes de Brendan Canty derrière ses fûts. Les roulements qu'il assène démultiplient l'efficacité des morceaux. "Great Cop", plus tard dans l'album ravive également cette flamme engagée, en profitant par la même occasion pour en remontrer à la nouvelle scène 'punk' en gestation en cette année 1993.
L'intégralité des autres titres de cet album frôle la perfection. Morceaux tendus : le bourré de larsen "23 Beats Off" ou "Cassavetes". Déluges d'énergie : le complexe "Smallbox Champion" ou l'excellent instrumental "Sweet And Low". Ou morceaux emos pur Fugazi : le déchirant "Rend It", le plus posé "Instrument" ou alors le grand final "Last Chance For A Slow Dance". Cette pelote d'émotions diverses bourrées d'énergie forme un ensemble cohérent en constant renouvellement. Jamais la lassitude ne frappe à l'écoute de In On The Kill Taker. Chaque morceau vient relancer la machine et c'est avec un sentiment de plénitude que l'album se termine. Toutes les toxines ont été éliminées et on en ressort frais et sain d'esprit.
Le style du groupe, en constante évolution, atteint ici un sommet. Rien n'est à jeter : les compositions sont novatrices, excellemment composées. Les musiciens, au sommet de leur forme et véritables virtuoses, sont en place comme jamais. Rien ne dépasse, tout est pesé et mesuré. Aucun ne cherche à se valoriser pour attirer l'attention. C'est un des ingrédients indispensables pour qu'un groupe soit honnête et humble. C'est la marque des plus grands.
Excellent ! 18/20
Posté le 06 août 2007 à 20 h 56 |
Il y a des groupes vraiment exemplaires, tant musicalement qu'à travers l'attitude de ses musiciens. Des groupes qui ne sont jamais en panne d'inspiration et qui enchaînent les grands crus comme une poule pondrait des oeufs (d'or ?).
Fugazi, groupe légendaire, fait parti de ces exceptions et peut largement se vanter de sa discographie et de son parcours irréprochables. Le seul réel problème étant qu'il est bien difficile, à l'heure actuelle, de départager tous leurs ouvrages tant ceux-ci se complètent et forment une cohésion parfaite !
Mais c'est après une longue réflexion que mon choix s'est naturellement porté sur In On The Kill Taker qui représente pour moi l'album le plus complet et peut-être le plus représentatif du groupe.
Il n'y a pas vraiment de 'meilleur' album chez Fugazi et si chacun d'entre eux pouvait symboliser une définition bien précise, celui-ci représenterait sans conteste l'équilibre, l'équilibre né de l'urgence de Repeater, de la sensibilité de Steady Diet Of Nothing et de la grâce de The Argument.
En bref un album tout simplement culte, qui n'a pas pris une ride du haut de ses quinze ans !
Fugazi, groupe légendaire, fait parti de ces exceptions et peut largement se vanter de sa discographie et de son parcours irréprochables. Le seul réel problème étant qu'il est bien difficile, à l'heure actuelle, de départager tous leurs ouvrages tant ceux-ci se complètent et forment une cohésion parfaite !
Mais c'est après une longue réflexion que mon choix s'est naturellement porté sur In On The Kill Taker qui représente pour moi l'album le plus complet et peut-être le plus représentatif du groupe.
Il n'y a pas vraiment de 'meilleur' album chez Fugazi et si chacun d'entre eux pouvait symboliser une définition bien précise, celui-ci représenterait sans conteste l'équilibre, l'équilibre né de l'urgence de Repeater, de la sensibilité de Steady Diet Of Nothing et de la grâce de The Argument.
En bref un album tout simplement culte, qui n'a pas pris une ride du haut de ses quinze ans !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 08 décembre 2007 à 13 h 47 |
Mon attachement à cet album, à mon avis le meilleur de Fugazi, est d'abord sentimental : il a été ma porte d'entrée dans l'univers d'un groupe qui n'est pas du genre à dérouler le tapis rouge à l'auditeur. Il avait fallu une écoute intensive du premier album de Rage Against The Machine pour préparer mes oreilles, encore très habituées au son des années 70, à ce choc musical. Mais à force de les entendre cités comme une référence évidente des énervés rappo-metalleux de chez Sony Music entertainement, j'ai fini par m'intéresser à leur cas.
En bon normand que je suis (et étudiant fauché à l'époque), j'avais d'abord été sensible au prix de ce quatrième album qui sortait sans flonflons en 1993 : pas le prix vert de la FNAC, non, un vrai prix démocratique, imposé par Dischord records, c'est-à-dire par Ian McKaye.
Et puis ça a été la claque. Une tension permanente, une vraie rage contre la machine, mais sans la couche de vernis d'Andy Wallace ni le visuel 'gangsta-rap proto-Besancenot'. Dans les deux premiers albums de Fugazi, que j'ai découverts peu de temps après, on sent encore nettement l'ascendance Minor Threat, et derrière elle l'influence du punk rageur et impliqué des Clash, voire du MC5. Les brûlots hardcore sont encore présents dans ce quatrième album: "Facet Squared" et "Public Witness Program", les morceaux d'ouverture, ou encore le jouissif "Great Cop". Mais même ces morceaux contiennent des moments de tension extrême, d'énergie retenue. Et que dire des morceaux lents ? Sur l'album précédent, le sublime "Long Division" avait déjà montré le capacité à transcender la mélancolie et le désespoir dans un morceau à la fois doux et puissant. In On The Kill Taker contient les meilleures intros, les meilleurs breaks et les meilleures montées de toute l'histoire du rock, simplement parce que ces enchaînements de haute volée servent des compositions travaillées avec beaucoup de finesse. Parmi les quatre membres du groupe, tout le monde participe à la fête, aucun ne fait de l'accompagnement, aucun n'est en retrait.
Pour cracher un tel album à la face du monde, il fallait s'appeler Fugazi...
En bon normand que je suis (et étudiant fauché à l'époque), j'avais d'abord été sensible au prix de ce quatrième album qui sortait sans flonflons en 1993 : pas le prix vert de la FNAC, non, un vrai prix démocratique, imposé par Dischord records, c'est-à-dire par Ian McKaye.
Et puis ça a été la claque. Une tension permanente, une vraie rage contre la machine, mais sans la couche de vernis d'Andy Wallace ni le visuel 'gangsta-rap proto-Besancenot'. Dans les deux premiers albums de Fugazi, que j'ai découverts peu de temps après, on sent encore nettement l'ascendance Minor Threat, et derrière elle l'influence du punk rageur et impliqué des Clash, voire du MC5. Les brûlots hardcore sont encore présents dans ce quatrième album: "Facet Squared" et "Public Witness Program", les morceaux d'ouverture, ou encore le jouissif "Great Cop". Mais même ces morceaux contiennent des moments de tension extrême, d'énergie retenue. Et que dire des morceaux lents ? Sur l'album précédent, le sublime "Long Division" avait déjà montré le capacité à transcender la mélancolie et le désespoir dans un morceau à la fois doux et puissant. In On The Kill Taker contient les meilleures intros, les meilleurs breaks et les meilleures montées de toute l'histoire du rock, simplement parce que ces enchaînements de haute volée servent des compositions travaillées avec beaucoup de finesse. Parmi les quatre membres du groupe, tout le monde participe à la fête, aucun ne fait de l'accompagnement, aucun n'est en retrait.
Pour cracher un tel album à la face du monde, il fallait s'appeler Fugazi...
Intemporel ! ! ! 20/20
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