Fugazi
Repeater |
Label :
Dischord |
||||
Repeater. Un album de Fugazi. Et c'est une réussite : comme d'habitude avec Fugazi, l'inspiration et le son sont de la partie.
Le superbe "Turnover" nous fait pénétrer dans cette oeuvre avec majesté et puissance, via son intro ensorcellante et son corps à la fois émouvant, déchirant et dynamique. S'enchaîne l'inoubliable "Repeater", chef-d'oeuvre de groove malsain noise, guitares folles et chants doublés rageurs, rythmique de furieux et structure omni-changeante. Puis la perle instrumentale qu'est "Brendan #1" prolonge fabuleusement ce groove noisy. "Merchandise" balance ensuite la sauce avec ses couplets envolés et ses refrains revendicatifs. C'est alors que la splendeur emocore "Blueprint" nous éblouit, nous glace, nous hante, chants émouvants, guitares oscillant entre rage, désespoir et espérance... "Sieve-Fisted Find" nous ramène dans le black groove avec sa basse énorme à 300 à l'heure. Puis le punky "Greed" explose, pour mieux faire place au très beau "Two Beats Off", morceau ténébreux à la dynamique universelle. Encore une merveille punk s'enchaîne, avec les terribles "Styrofoam" et "Reprovisional". Finalement, "Shut The Door" clôture ce LP fabuleux dans une ambiance glauque et moite, beauté obscure de (dés)espoir enragé.
Repeater ? On enfonce la touche Repeat sans hésiter !
Le superbe "Turnover" nous fait pénétrer dans cette oeuvre avec majesté et puissance, via son intro ensorcellante et son corps à la fois émouvant, déchirant et dynamique. S'enchaîne l'inoubliable "Repeater", chef-d'oeuvre de groove malsain noise, guitares folles et chants doublés rageurs, rythmique de furieux et structure omni-changeante. Puis la perle instrumentale qu'est "Brendan #1" prolonge fabuleusement ce groove noisy. "Merchandise" balance ensuite la sauce avec ses couplets envolés et ses refrains revendicatifs. C'est alors que la splendeur emocore "Blueprint" nous éblouit, nous glace, nous hante, chants émouvants, guitares oscillant entre rage, désespoir et espérance... "Sieve-Fisted Find" nous ramène dans le black groove avec sa basse énorme à 300 à l'heure. Puis le punky "Greed" explose, pour mieux faire place au très beau "Two Beats Off", morceau ténébreux à la dynamique universelle. Encore une merveille punk s'enchaîne, avec les terribles "Styrofoam" et "Reprovisional". Finalement, "Shut The Door" clôture ce LP fabuleux dans une ambiance glauque et moite, beauté obscure de (dés)espoir enragé.
Repeater ? On enfonce la touche Repeat sans hésiter !
Excellent ! 18/20 | par X_Shape104 |
Posté le 03 octobre 2005 à 16 h 02 |
Petite leçon de jargon U.S : savez-vous que ce que signifie Fugazi ? Non ? Et bien voilà, Fugazi serait le mot qui désigne un soldat américain rendu cinglé par la violence de la guerre et l'environnement psycho destructeur au Vietnam !
Mac Kaye serait il un de ceux-là ? La réponse est négative bien sûr, mais on comprend beaucoup mieux pourquoi ce groupe porte ce nom en écoutant cette folie électrisante et énergisante qu'est Repeater !
On ne peut pas reprocher à un groupe de Washington D.C (ville la plus dangereuse des Etats Unis) de jouer les cinglés et les accros du bitume, par contre on peut s'étonner de voir des groupes comme Fugazi se marginaliser du mouvement hardcore en jouant des morceaux émos avec des musiciens plus doués que la moyenne. Le costume hardcore est bien trop petit pour Fugazi, Repeater contient des pépites de puissance et de subtilité, une énergie salvatrice qui n'a rien à voir avec ce qu'on peut trouver ailleurs même dans le crossover.
Plus de 15 ans après, cette livraison nous semble encore toute fraîche à la différence près qu'à l'époque, le seul support disponible en France du "Fugazi" était la bonne vieille cassette audio et que pour ma part, j'étais un petit branleur de 15 ans qui n'avait pas encore pris conscience de l'importance de l'objet, qui existe toujours d'ailleurs !
Parler aujourd'hui de Fugazi comme un groupe culte, c'est rendre à César ce qui lui est dû car à la sortie de Repeater peu de pélerins Gaulois auraient parié sur les bébés de Minor Threat ; alors je m'adresse chaleureusement à ceux qui faisaient encore caca dans leur béneux en 1989 et qui aujourd'hui vénèrent le groupe... à ceux-là, je leur dis... rock'n roll !
Mac Kaye serait il un de ceux-là ? La réponse est négative bien sûr, mais on comprend beaucoup mieux pourquoi ce groupe porte ce nom en écoutant cette folie électrisante et énergisante qu'est Repeater !
On ne peut pas reprocher à un groupe de Washington D.C (ville la plus dangereuse des Etats Unis) de jouer les cinglés et les accros du bitume, par contre on peut s'étonner de voir des groupes comme Fugazi se marginaliser du mouvement hardcore en jouant des morceaux émos avec des musiciens plus doués que la moyenne. Le costume hardcore est bien trop petit pour Fugazi, Repeater contient des pépites de puissance et de subtilité, une énergie salvatrice qui n'a rien à voir avec ce qu'on peut trouver ailleurs même dans le crossover.
Plus de 15 ans après, cette livraison nous semble encore toute fraîche à la différence près qu'à l'époque, le seul support disponible en France du "Fugazi" était la bonne vieille cassette audio et que pour ma part, j'étais un petit branleur de 15 ans qui n'avait pas encore pris conscience de l'importance de l'objet, qui existe toujours d'ailleurs !
Parler aujourd'hui de Fugazi comme un groupe culte, c'est rendre à César ce qui lui est dû car à la sortie de Repeater peu de pélerins Gaulois auraient parié sur les bébés de Minor Threat ; alors je m'adresse chaleureusement à ceux qui faisaient encore caca dans leur béneux en 1989 et qui aujourd'hui vénèrent le groupe... à ceux-là, je leur dis... rock'n roll !
Parfait 17/20
Posté le 07 juin 2007 à 22 h 12 |
Peu de personnes peuvent revendiquer d'avoir révolutionné la musique. Encore moins de l'avoir fait à deux reprises !! Et bien Ian MacKaye, s'il n'était pas d'une humilité exemplaire, pourrait s'en vanter. Mais pour lui, Fugazi n'est que la suite logique de ce qu'il avait commencé avec Minor Threat. Ce groupe d'adolescents proposait de la musique pour adolescents et en grandissant il a voulu faire évoluer cette musique avec lui. Et comme il a de plus encouragé de nombreux groupes et développé la scène de Washington grâce à son label Dischord, il pu s'associer avec des musiciens talentueux pour former Fugazi.
On retrouve donc des personnes ayant suivi la même voie, à savoir abandonner leurs premiers groupes car ils voulaient passer à autre chose. Guy Picciotto et Brendan Canty fraichement disponibles suite au split de Rites Of Spring et Joe Lally s'allient à Ian MacKaye pour former Fugazi. Une brochette de musiciens virtuoses et intègres pour mener de front un groupe incontournable. Pas de leader ici, chacun apporte sa pierre à l'édifice et cette association fait des étincelles d'un disque à l'autre.
Repeater est leur premier album. Et la coupure avec la scène hardcore se fait dès le premier titre. Le groupe affirme directement qu'il est temps de passer à autre chose. Fini la fougue, la vitesse, la hargne obligatoires... on peut largement rester intègre et engagé de manière plus posée. D'ailleurs grâce à cette retenue, à cette tension on peut plus facilement se faire entendre.
La musique de Fugazi dégage des sentiments multiples et opposés. Tour à tour calme, énervée, tendue mais toujours inspirée, elle démultiplie l'impact des textes. La production propre juste ce qu'il faut permet aux instruments de dégager le maximum de leur potentiel. Le groupe pose ici les bases de ce qui sera plus tard appelé l'emo-hardcore.
"Turnover" ouvre le bal et distille une ambiance urbaine et désabusée. On ressent les origines de la rue des musiciens. C'est difficile à décrire, et peut-être strictement personnel, mais l'impact est énorme. "Sieve-Fisted Find" ou "Styrofoam" font également passer la même ambiance. La misère, les inégalités du capitalisme, les exclus dont parlent les paroles sont alors devant nos yeux. Le message passe de manière exceptionnelle... Le hardcore cher aux musiciens est tout de même occasionnellement présent. "Merchandise" ou la très hachée "Greed" sont des pelotes d'énergie. Véritables dynamos, ces morceaux accumulent l'électricité avant de nous la renvoyer.
Le couple Brendan Canty - Joe Lally trouve déjà ses marques : ils balancent un groove énorme sur l'instrumental "Brendan #1" et surtout sur l'excellente "Two Beats Off". La face emo apparaît de manière discrète, Fugazi cherche encore ses marques. La déchirante "Blueprint", "Shut the Door" ou la plus énergique "Reprovisional" en posent tout de même les bases. Le potentiel de cette musique apparaît alors énorme. Repeater sera d'ailleurs l'album de chevet pour toute une scène encore en gestation.
L'impact de ce disque est difficile à évaluer. On peut juste se rendre compte de la réutilisation des nouvelles idées apportée ici par des myriades de groupes de rock par la suite. Les pointures avouant leur admiration pour ce groupe discret mais incontournable sont d'ailleurs légions. La complexité de Repeater (et des autres albums du groupe) permet de ne jamais s'en lasser. On redécouvre à chaque écoute tous les titres avec bonheur et leur impact est plus que jamais intact.
On retrouve donc des personnes ayant suivi la même voie, à savoir abandonner leurs premiers groupes car ils voulaient passer à autre chose. Guy Picciotto et Brendan Canty fraichement disponibles suite au split de Rites Of Spring et Joe Lally s'allient à Ian MacKaye pour former Fugazi. Une brochette de musiciens virtuoses et intègres pour mener de front un groupe incontournable. Pas de leader ici, chacun apporte sa pierre à l'édifice et cette association fait des étincelles d'un disque à l'autre.
Repeater est leur premier album. Et la coupure avec la scène hardcore se fait dès le premier titre. Le groupe affirme directement qu'il est temps de passer à autre chose. Fini la fougue, la vitesse, la hargne obligatoires... on peut largement rester intègre et engagé de manière plus posée. D'ailleurs grâce à cette retenue, à cette tension on peut plus facilement se faire entendre.
La musique de Fugazi dégage des sentiments multiples et opposés. Tour à tour calme, énervée, tendue mais toujours inspirée, elle démultiplie l'impact des textes. La production propre juste ce qu'il faut permet aux instruments de dégager le maximum de leur potentiel. Le groupe pose ici les bases de ce qui sera plus tard appelé l'emo-hardcore.
"Turnover" ouvre le bal et distille une ambiance urbaine et désabusée. On ressent les origines de la rue des musiciens. C'est difficile à décrire, et peut-être strictement personnel, mais l'impact est énorme. "Sieve-Fisted Find" ou "Styrofoam" font également passer la même ambiance. La misère, les inégalités du capitalisme, les exclus dont parlent les paroles sont alors devant nos yeux. Le message passe de manière exceptionnelle... Le hardcore cher aux musiciens est tout de même occasionnellement présent. "Merchandise" ou la très hachée "Greed" sont des pelotes d'énergie. Véritables dynamos, ces morceaux accumulent l'électricité avant de nous la renvoyer.
Le couple Brendan Canty - Joe Lally trouve déjà ses marques : ils balancent un groove énorme sur l'instrumental "Brendan #1" et surtout sur l'excellente "Two Beats Off". La face emo apparaît de manière discrète, Fugazi cherche encore ses marques. La déchirante "Blueprint", "Shut the Door" ou la plus énergique "Reprovisional" en posent tout de même les bases. Le potentiel de cette musique apparaît alors énorme. Repeater sera d'ailleurs l'album de chevet pour toute une scène encore en gestation.
L'impact de ce disque est difficile à évaluer. On peut juste se rendre compte de la réutilisation des nouvelles idées apportée ici par des myriades de groupes de rock par la suite. Les pointures avouant leur admiration pour ce groupe discret mais incontournable sont d'ailleurs légions. La complexité de Repeater (et des autres albums du groupe) permet de ne jamais s'en lasser. On redécouvre à chaque écoute tous les titres avec bonheur et leur impact est plus que jamais intact.
Parfait 17/20
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