Fugazi
Red Medicine |
Label :
Dischord |
||||
La Red Medicine de Fugazi est un remède au mauvais punk, au mauvais rock, au hardcore facile et sans émotion.
Les 13 titres de Red Medicine sont des comprimés d'inspiration, des saignées de puissance, des suppositoires d'efficacité, des sirops d'émotions. Et oui, la qualité et la diversité des compositions de Red Medicine n'ont d'égales que leur surprenante homogénéité : énorme emocore saisissant ("Bed For The Scraping", "Birthday Pony", "Combination Lock", "By You", "Target", "Downed City"), avec parfois un accent plus marqué pour un punk-hardcore musclé ("Do You Like Me", "Back To Base"), un génial post-punk frais et sombre ("Fell, Destroyed", "Version", "Long Distance Runner"), ou un rock puissant et sensitif à la tension virale ("Latest Disgrace", "Forensic Scene"), Fugazi nous soigne avec une déontologie et un talent que l'on aimerait rencontrer plus souvent.
Red Medicine... Une thérapeutie indienne ? Ou communiste ? En tout cas, on se laisse soigner avec délectation.
Les 13 titres de Red Medicine sont des comprimés d'inspiration, des saignées de puissance, des suppositoires d'efficacité, des sirops d'émotions. Et oui, la qualité et la diversité des compositions de Red Medicine n'ont d'égales que leur surprenante homogénéité : énorme emocore saisissant ("Bed For The Scraping", "Birthday Pony", "Combination Lock", "By You", "Target", "Downed City"), avec parfois un accent plus marqué pour un punk-hardcore musclé ("Do You Like Me", "Back To Base"), un génial post-punk frais et sombre ("Fell, Destroyed", "Version", "Long Distance Runner"), ou un rock puissant et sensitif à la tension virale ("Latest Disgrace", "Forensic Scene"), Fugazi nous soigne avec une déontologie et un talent que l'on aimerait rencontrer plus souvent.
Red Medicine... Une thérapeutie indienne ? Ou communiste ? En tout cas, on se laisse soigner avec délectation.
Parfait 17/20 | par X_Shape104 |
Ecoutable sur : https://fugazi.bandcamp.com/album/red-medicine
Posté le 26 avril 2005 à 23 h 38 |
Red Medecine constitue encore à ce jour l'album de Fugazi que je prends le plus de plaisir à écouter.
Plus incisif, plus déconstruit que le reste de leur discographie, non seulement il permet au duo McKaye/Picciotto de toujours aussi bien se complémenter au chant et à la gratte mais aussi de chercher quelque chose de nouveau pour le groupe. Débutant de manière classique pour un album de Fugazi, le rythme se ralentit vers le milieu de l'album sans jamais relâcher cette tension si particulière au groupe. Car de la hargne des années hardcore, Fugazi a soutiré cette capacité de tension musicale permanente, toujours sur le fil du rasoir.
Pour ceux qui apprécient particulièrement le chant de Picciotto, à moitié murmuré et toujours aussi chargé émotionellement, cet album regroupe ses meilleures prestations vocales (je pense particulièrement à "Forensic Scene").
Bref, encore une fois une belle leçon de musique qui laisse à réflechir quand à l'utilisation à tort et à travers que l'on fait aujourd'hui du terme emo dont Fugazi et le label Dischord en général sont à l'origine.
Plus incisif, plus déconstruit que le reste de leur discographie, non seulement il permet au duo McKaye/Picciotto de toujours aussi bien se complémenter au chant et à la gratte mais aussi de chercher quelque chose de nouveau pour le groupe. Débutant de manière classique pour un album de Fugazi, le rythme se ralentit vers le milieu de l'album sans jamais relâcher cette tension si particulière au groupe. Car de la hargne des années hardcore, Fugazi a soutiré cette capacité de tension musicale permanente, toujours sur le fil du rasoir.
Pour ceux qui apprécient particulièrement le chant de Picciotto, à moitié murmuré et toujours aussi chargé émotionellement, cet album regroupe ses meilleures prestations vocales (je pense particulièrement à "Forensic Scene").
Bref, encore une fois une belle leçon de musique qui laisse à réflechir quand à l'utilisation à tort et à travers que l'on fait aujourd'hui du terme emo dont Fugazi et le label Dischord en général sont à l'origine.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 08 juin 2007 à 18 h 14 |
Après un In On The Killtaker dense et homogène, Fugazi est de retour totalement en roue libre avec Red Medicine. Le résultat : un album où chaque morceau part dans tous les sens, des idées à la pelle, une maîtrise extrême, un feeling inhumain et un sommet du groupe.
Etant parvenu à un album cohérent par un dosage parfait entre emo et fougue punk sur In On The Killtaker, Fugazi ne se contente pas de reproduire la formule magique maintenant éprouvée. C'est mal connaître ces artistes intègres. Ils décident plutôt de tout remettre en cause de manière expérimentale. Le groupe se détache définitivement des schémas classiques du rock. Ils expérimentent les intros décalées ("Do You Like Me", "Downed City" ou "Birthday Pony"), ils utilisent des mélodies dissonantes et les intègrent à merveille dans leurs morceaux ("Bed For The Scraping"), truffent certains morceaux de larsens pour en accentuer la tension ("By You")...
La déstructuration des morceaux, déjà testée sur les albums précédents, est ici utilisée de manière admirable. Ce manque de repères démultiplie l'impact des sentiments, souvent sombres et pessimistes, distillés par le groupe. Désenchantement, mal être, dégoût, Fugazi parvient à nous installer dans son monde pour mieux nous en faire comprendre sa vision. On reste donc complètement happé de bout en bout et attentif. Grâce à cette prise de risque énorme, ils parviennent à rendre leur musique encore plus intéressante. Ils ont trouvé la formule parfaite pour faire passer à l'auditeur des sensations par vraiment évidentes à dégager en musique.
Difficile de sortir quelques morceaux significatifs de cet album. Ils sont tous différents et apportent chacun leur pierre à l'édifice. Alors au pif, on retiendra les mélodies imparables de "Do You Like Me" et "Target". Les brûlots punks "Back To Base" et "Downed City" où Ian MacKaye balance un chant acide et énervé. Guy Picciotto signe lui ses plus belles prestations emos ("Forensic Scene", "Fell, Destroyed"). Le groupe groove comme jamais sur l'instrumental "Combination Lock". Mais une des plus précieuses perle de Red Medicine reste "By You" : magnifique morceau où la mélodie est formée par des phases de larsens lancinantes.
Comme d'habitude le packaging du disque est parfait. Les membres du groupe mélangés à des photos symbolisant la place que l'homme essaie de se faire au milieu de la société aliénante et envahissante qu'il a lui-même créée. Manière appropriée d'illustrer ce que dégage le disque.
Par sa diversité et sa complexité Red Medicine reste l'album le plus difficile d'accès de Fugazi. Pas facile d'assimiler ce disque gorgé d'idées originales et complètement déstructuré. Les premières écoutes laissent d'ailleurs un sentiment de fouillis. Mais une fois les morceaux compris, on se rend compte que l'on tient là un disque rare et un des tout meilleurs du groupe sans hésitation.
Etant parvenu à un album cohérent par un dosage parfait entre emo et fougue punk sur In On The Killtaker, Fugazi ne se contente pas de reproduire la formule magique maintenant éprouvée. C'est mal connaître ces artistes intègres. Ils décident plutôt de tout remettre en cause de manière expérimentale. Le groupe se détache définitivement des schémas classiques du rock. Ils expérimentent les intros décalées ("Do You Like Me", "Downed City" ou "Birthday Pony"), ils utilisent des mélodies dissonantes et les intègrent à merveille dans leurs morceaux ("Bed For The Scraping"), truffent certains morceaux de larsens pour en accentuer la tension ("By You")...
La déstructuration des morceaux, déjà testée sur les albums précédents, est ici utilisée de manière admirable. Ce manque de repères démultiplie l'impact des sentiments, souvent sombres et pessimistes, distillés par le groupe. Désenchantement, mal être, dégoût, Fugazi parvient à nous installer dans son monde pour mieux nous en faire comprendre sa vision. On reste donc complètement happé de bout en bout et attentif. Grâce à cette prise de risque énorme, ils parviennent à rendre leur musique encore plus intéressante. Ils ont trouvé la formule parfaite pour faire passer à l'auditeur des sensations par vraiment évidentes à dégager en musique.
Difficile de sortir quelques morceaux significatifs de cet album. Ils sont tous différents et apportent chacun leur pierre à l'édifice. Alors au pif, on retiendra les mélodies imparables de "Do You Like Me" et "Target". Les brûlots punks "Back To Base" et "Downed City" où Ian MacKaye balance un chant acide et énervé. Guy Picciotto signe lui ses plus belles prestations emos ("Forensic Scene", "Fell, Destroyed"). Le groupe groove comme jamais sur l'instrumental "Combination Lock". Mais une des plus précieuses perle de Red Medicine reste "By You" : magnifique morceau où la mélodie est formée par des phases de larsens lancinantes.
Comme d'habitude le packaging du disque est parfait. Les membres du groupe mélangés à des photos symbolisant la place que l'homme essaie de se faire au milieu de la société aliénante et envahissante qu'il a lui-même créée. Manière appropriée d'illustrer ce que dégage le disque.
Par sa diversité et sa complexité Red Medicine reste l'album le plus difficile d'accès de Fugazi. Pas facile d'assimiler ce disque gorgé d'idées originales et complètement déstructuré. Les premières écoutes laissent d'ailleurs un sentiment de fouillis. Mais une fois les morceaux compris, on se rend compte que l'on tient là un disque rare et un des tout meilleurs du groupe sans hésitation.
Exceptionnel ! ! 19/20
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