Television
Adventure |
Label :
Elektra |
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Voilà un album qui traîne une réputation peu flatteuse, traité avec mépris, considéré comme une misérable petite souris que la montagne Marquee Moon aurait accouchée par mégarde. Mérite-t-il donc de rester éternellement dans l'ombre du géant qui l'avait précédé de seulement quelques mois ? Jetons-y une oreille pour essayer d'y voir plus clair.
Début plaisant avec "Glory". Une rythmique enlevée, un refrain entraînant : efficace. Je me dis que cette ouverture vaut presque un "See No Evil", dans un style plus proche de la pop. Attention cependant à ne pas se référer sans cesse à Marquee Moon , la comparaison risquant d'être écrasante... Et effectivement, la suite est déjà beaucoup moins enthousiasmante avec un "Days" certes sympathique, mais franchement languissant et mollasson. Vient alors un "Foxhole" qui renoue avec une belle énergie punk, mais par contre... Horreur ! Qu'est-ce que c'est que ce chorus !?... Et puis le son n'est pas assez tranchant. On sent qu'une mauvaise production dessert ces chansons.
Je reste perplexe à l'écoute de "Careful". J'ai l'impression qu'il y avait dans ce machin pop-boogie une louable intention, celle de puiser dans l'insouciance fifties pour faire une espèce de rock garage de luxe, du Ramones en moins crétin. Hélas, le chorus est encore plus pénible que le précédent, c'est trop mou, pas assez incisif, et c'est un nouvel échec...Mais le pire est atteint avec "Carried Away". Tom Verlaine ne chante pour ainsi dire pas, les guitares s'éteignent presque pour laisser la place à un orgue plutôt indigent. C'est plat, ennuyeux... Qu'ont-ils essayé de faire ? Au secours !
Heureusement, les choses s'arrangent nettement avec "The Fire". Les guitares reviennent à la rescousse avec ce son à la fois incandescent et évanescent qui est définitivement la marque de fabrique de Television. Voilà enfin une mélodie poignante, une progression douloureuse et magnifique tout au long du morceau. L'amélioration se confirme avec "Ain't That Nothin'", qui n'est tout de même pas loin d'être une copie de "Glory". Et pour finir, un très intéressant et très beau "The Dream's Dream", qui révèle encore une fois l'inspiration fondamentale du groupe : l'errance nocturne à travers le grand labyrinthe urbain, éclairée par des sons électriques qui s'allument tels des néons blafards.
Alors, un bilan ? Un début agréable, une fin épique après avoir frôlé la catastrophe... Cet album n'est pas un chef d'œuvre, contrairement à son illustrissime prédécesseur. Mais quelques chansons valent tout de même le coup d'oreille. Et s'il fait sans doute partie des disques les plus décevants de l'histoire du rock, cela ne signifie pas pour autant qu'il fasse partie des plus mauvais. Un disque médiocre de Television restera toujours supérieur aux ‘meilleures' productions de beaucoup d'autres groupes...
Début plaisant avec "Glory". Une rythmique enlevée, un refrain entraînant : efficace. Je me dis que cette ouverture vaut presque un "See No Evil", dans un style plus proche de la pop. Attention cependant à ne pas se référer sans cesse à Marquee Moon , la comparaison risquant d'être écrasante... Et effectivement, la suite est déjà beaucoup moins enthousiasmante avec un "Days" certes sympathique, mais franchement languissant et mollasson. Vient alors un "Foxhole" qui renoue avec une belle énergie punk, mais par contre... Horreur ! Qu'est-ce que c'est que ce chorus !?... Et puis le son n'est pas assez tranchant. On sent qu'une mauvaise production dessert ces chansons.
Je reste perplexe à l'écoute de "Careful". J'ai l'impression qu'il y avait dans ce machin pop-boogie une louable intention, celle de puiser dans l'insouciance fifties pour faire une espèce de rock garage de luxe, du Ramones en moins crétin. Hélas, le chorus est encore plus pénible que le précédent, c'est trop mou, pas assez incisif, et c'est un nouvel échec...Mais le pire est atteint avec "Carried Away". Tom Verlaine ne chante pour ainsi dire pas, les guitares s'éteignent presque pour laisser la place à un orgue plutôt indigent. C'est plat, ennuyeux... Qu'ont-ils essayé de faire ? Au secours !
Heureusement, les choses s'arrangent nettement avec "The Fire". Les guitares reviennent à la rescousse avec ce son à la fois incandescent et évanescent qui est définitivement la marque de fabrique de Television. Voilà enfin une mélodie poignante, une progression douloureuse et magnifique tout au long du morceau. L'amélioration se confirme avec "Ain't That Nothin'", qui n'est tout de même pas loin d'être une copie de "Glory". Et pour finir, un très intéressant et très beau "The Dream's Dream", qui révèle encore une fois l'inspiration fondamentale du groupe : l'errance nocturne à travers le grand labyrinthe urbain, éclairée par des sons électriques qui s'allument tels des néons blafards.
Alors, un bilan ? Un début agréable, une fin épique après avoir frôlé la catastrophe... Cet album n'est pas un chef d'œuvre, contrairement à son illustrissime prédécesseur. Mais quelques chansons valent tout de même le coup d'oreille. Et s'il fait sans doute partie des disques les plus décevants de l'histoire du rock, cela ne signifie pas pour autant qu'il fasse partie des plus mauvais. Un disque médiocre de Television restera toujours supérieur aux ‘meilleures' productions de beaucoup d'autres groupes...
Pas mal 13/20 | par Oddie |
Posté le 14 janvier 2010 à 20 h 23 |
Au risque de paraître dythirambique, je m'attaque à la chronique du deuxième opus de Television. Il s'agit ici de le traiter indépendammant de Marquee Moon, son cultissime prédécesseur, qui ferait de toute façon passer n'importe quel suivant pour un disque plat et fade.
Depuis 1977, la voix de Verlaine n'a pas encore eu le temps de (mal ?) vieillir et son jeu de guitare ainsi que celui de Loyd sont demeurés aussi différents et complémentaires, Lloyd exploitant toujours le son un peu torturé qui avait fait briller Marquee Moon. On commence par deux pistes plutôt pas mauvaises, "Glory" et "Days", qui, quoique l'on puisse en dire, demeurent de bien meilleure qualité que ce qui se fait actuellement (et à l'époque). S'ensuit un "Foxhole" qui révèlera tout son potentiel dans sa version live à l'Old Grey Whistle Test, accolée à un solo remarquable. "Careful" est assez agréable quoique dépourvu d'un refrain qui se démarque franchement; "Carried Away" semble toujours prête à démarrer mais ne décolle jamais vraiment. "Fire" est carrément jouissive. On finit l'écoute du disque par deux pistes plus rythmées, "Ain't That Nothin'" et "The Dream's Dream"; la première penchant dans une exquise joie de vivre, la deuxième plus mélancolique (mais de mon point de vue l'une des meilleures de l'album).
Les membres de Televison n'ont pas à rougir de ce deuxième opus, qui, s'il ne tient pas la comparaison à Marquee Moon, reste un très bon cru. L'effort est d'autant plus remarquable lorsqu'on le compare avec les tops des charts de l'époque, beaucoup plus estampillés 70's. Il aura au final beaucoup mieux vielli que la plupart d'entre eux et mérite qu'on s'y penche de plus près...
Depuis 1977, la voix de Verlaine n'a pas encore eu le temps de (mal ?) vieillir et son jeu de guitare ainsi que celui de Loyd sont demeurés aussi différents et complémentaires, Lloyd exploitant toujours le son un peu torturé qui avait fait briller Marquee Moon. On commence par deux pistes plutôt pas mauvaises, "Glory" et "Days", qui, quoique l'on puisse en dire, demeurent de bien meilleure qualité que ce qui se fait actuellement (et à l'époque). S'ensuit un "Foxhole" qui révèlera tout son potentiel dans sa version live à l'Old Grey Whistle Test, accolée à un solo remarquable. "Careful" est assez agréable quoique dépourvu d'un refrain qui se démarque franchement; "Carried Away" semble toujours prête à démarrer mais ne décolle jamais vraiment. "Fire" est carrément jouissive. On finit l'écoute du disque par deux pistes plus rythmées, "Ain't That Nothin'" et "The Dream's Dream"; la première penchant dans une exquise joie de vivre, la deuxième plus mélancolique (mais de mon point de vue l'une des meilleures de l'album).
Les membres de Televison n'ont pas à rougir de ce deuxième opus, qui, s'il ne tient pas la comparaison à Marquee Moon, reste un très bon cru. L'effort est d'autant plus remarquable lorsqu'on le compare avec les tops des charts de l'époque, beaucoup plus estampillés 70's. Il aura au final beaucoup mieux vielli que la plupart d'entre eux et mérite qu'on s'y penche de plus près...
Très bon 16/20
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