Television
Marquee Moon |
Label :
Elektra |
||||
1977, année punk, mon œil ! La meilleure vente mondiale en pop-rock est Rumours de Fleetwood Mac, et le meilleur album de l'underground new-yorkais est truffé de solos de guitares ...
Cet album, le premier de Television, est un coup de maître : planant sans être ronflant, audacieux sans être expérimental, il réhabilite une certaine forme de 'ligne claire'. Ou plutôt deux lignes claires : la guitare de Tom Verlaine, torturée et chaotique, et celle de Richard Lloyd, lumineuse bien que plus classique. Le mélange des deux procure une atmosphère à la fois sereine et bucolique, alternant arpèges, riffs et solos avec goût. Soutenus par une rythmique au poil, ces deux maniaques, qui poussent le vice jusqu'à mentionner sur la jaquette qui a fait quel solo, nous alignent 8 compositions d'une grande richesse, arrangées au millimètre. Le tout surplombé d'une voix haut perchée, tremblante de rage et d'émotion.
Mention spéciale au morceau-titre, qui réussit à nous tenir en haleine plus de 10 minutes (annoncée 9'58, mesurée 10'37...), avec une lente montée suivie d'un saut dans le vide et d'un retour à la normale : le chaînon manquant entre la version Creedence de "I Heard It Through The Grapevine" et le "Diamond Sea" de Sonic Youth ?
Une seule réserve : ce disque un peu autiste, est à accompagner d'une injection périodique de Ramones pour éviter de verser dans la contemplation béate.
Cet album, le premier de Television, est un coup de maître : planant sans être ronflant, audacieux sans être expérimental, il réhabilite une certaine forme de 'ligne claire'. Ou plutôt deux lignes claires : la guitare de Tom Verlaine, torturée et chaotique, et celle de Richard Lloyd, lumineuse bien que plus classique. Le mélange des deux procure une atmosphère à la fois sereine et bucolique, alternant arpèges, riffs et solos avec goût. Soutenus par une rythmique au poil, ces deux maniaques, qui poussent le vice jusqu'à mentionner sur la jaquette qui a fait quel solo, nous alignent 8 compositions d'une grande richesse, arrangées au millimètre. Le tout surplombé d'une voix haut perchée, tremblante de rage et d'émotion.
Mention spéciale au morceau-titre, qui réussit à nous tenir en haleine plus de 10 minutes (annoncée 9'58, mesurée 10'37...), avec une lente montée suivie d'un saut dans le vide et d'un retour à la normale : le chaînon manquant entre la version Creedence de "I Heard It Through The Grapevine" et le "Diamond Sea" de Sonic Youth ?
Une seule réserve : ce disque un peu autiste, est à accompagner d'une injection périodique de Ramones pour éviter de verser dans la contemplation béate.
Parfait 17/20 | par Myfriendgoo |
Posté le 09 mars 2005 à 15 h 04 |
Televison.
Un groupe qui a sombré dans l'oubli. Pourquoi ? Peut-être parce que ce groupe new-yorkais n'aura brillé que le temps d'un album: celui-ci. Marquee moon. Un album limite jazz (à raisonnance Coltrane) noyé dans la vague punk de l'époque.
Au moment de sa sortie l'album n'aura pas connu un franc succès. Pourquoi ? Celui-ci était trop en décalage avec l'éthique du moment: chansons de plus de dix minutes (à l'époque, une bonne chanson ne devait pas dépasser les 2mn30), longs solos de guitares(inconcevable en 1977). La voix de Verlaine, aiguë, écorchée, rappelle Richard Hell, un autre poète qui avait d'ailleurs participé à la structure première du groupe (alors appelé "The Neon Boys").
Marquee Moon, un album immortel, légendaire par un groupe encore trop méconnu.
Un groupe qui a sombré dans l'oubli. Pourquoi ? Peut-être parce que ce groupe new-yorkais n'aura brillé que le temps d'un album: celui-ci. Marquee moon. Un album limite jazz (à raisonnance Coltrane) noyé dans la vague punk de l'époque.
Au moment de sa sortie l'album n'aura pas connu un franc succès. Pourquoi ? Celui-ci était trop en décalage avec l'éthique du moment: chansons de plus de dix minutes (à l'époque, une bonne chanson ne devait pas dépasser les 2mn30), longs solos de guitares(inconcevable en 1977). La voix de Verlaine, aiguë, écorchée, rappelle Richard Hell, un autre poète qui avait d'ailleurs participé à la structure première du groupe (alors appelé "The Neon Boys").
Marquee Moon, un album immortel, légendaire par un groupe encore trop méconnu.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 14 mars 2007 à 20 h 27 |
Attention, disque culte. Et malheureusement si peu connu du grand public. Avec Marquee Moon, Television nous sort sans doute un des albums les plus sous-estimés de l'histoire, surtout si on compare l'accueil du public par rapport à ce chef d'oeuvre. Marquee Moon est donc le 1er effort de 4 jeunes new-yorkais issus d'une époque musicale que l'on qualifie très souvent de période punk. Et pourtant... Marquee Moon est aussi punk que Iron Maiden doux à écouter si vous voyez ce que je veux dire, et cela grâce à plusieurs caractéristiques totalement en décalage avec la mouvance punk : les solos monumentaux, la longueur des morceaux (plus de 10 minutes pour Marquee Moon) mais également une certaine finesse dans le jeu de guitares de Lloyd et Verlaine d'une clarté rare pour l'époque. Trêve de parlotte, passons au disque en lui-même.
Pour moi, Marquee Moon c'est surtout 2 pics monumentaux. Attention, je ne dis pas que les 6 autres morceaux sont mauvais, bien au contraire, mais ces 2 pics sont encore plus exceptionnels que les autres chansons. Ces 2 pics se nomment "See No Evil" et surtout "Marquee Moon". "See No Evil", c'est tout d'abord un riff accrocheur, insistant, et d'une efficacité redoutable. Voilà un morceau qui donne la pêche d'entrée ! Les 4 montrent d'entrée leur qualité technique, bien au delà de moyenne. Autre chose à noter, la voix de Tom Verlaine. Certes elle peut paraître désagréable à la première écoute, mais elle est si communicative et pleine d'émotion. Verlaine a lui-même reconnu qu'il ne savait pas chanter, mais au moins, même s'il n'a pas une grande qualité vocale, il arrive à faire passer quelque chose avec son chant et ses capacités techniques pourtant limitées. Autre pic : "Marquee Moon". Et là, c'est la méga claque ! 10 minutes indescriptibles, des solis de guitare géniaux, une longue montée en puissance... Les 6 autres morceaux sont également d'une excellente facture, mais moins marquantes que "Marquee Moon". A noter quand même l'univers convulsif de "Torn Curtain", ou encore la légèreté de "Prove It".
En définitive, un album à écouter d'urgence, même s'il peut ne pas plaire à tout le monde (comme dirait l'autre), de part la voix particulière de Tom Verlaine.
Pour moi, Marquee Moon c'est surtout 2 pics monumentaux. Attention, je ne dis pas que les 6 autres morceaux sont mauvais, bien au contraire, mais ces 2 pics sont encore plus exceptionnels que les autres chansons. Ces 2 pics se nomment "See No Evil" et surtout "Marquee Moon". "See No Evil", c'est tout d'abord un riff accrocheur, insistant, et d'une efficacité redoutable. Voilà un morceau qui donne la pêche d'entrée ! Les 4 montrent d'entrée leur qualité technique, bien au delà de moyenne. Autre chose à noter, la voix de Tom Verlaine. Certes elle peut paraître désagréable à la première écoute, mais elle est si communicative et pleine d'émotion. Verlaine a lui-même reconnu qu'il ne savait pas chanter, mais au moins, même s'il n'a pas une grande qualité vocale, il arrive à faire passer quelque chose avec son chant et ses capacités techniques pourtant limitées. Autre pic : "Marquee Moon". Et là, c'est la méga claque ! 10 minutes indescriptibles, des solis de guitare géniaux, une longue montée en puissance... Les 6 autres morceaux sont également d'une excellente facture, mais moins marquantes que "Marquee Moon". A noter quand même l'univers convulsif de "Torn Curtain", ou encore la légèreté de "Prove It".
En définitive, un album à écouter d'urgence, même s'il peut ne pas plaire à tout le monde (comme dirait l'autre), de part la voix particulière de Tom Verlaine.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 08 avril 2007 à 23 h 02 |
Formé en 1973 autour de Tom Verlaine, Television sort son premier album 4 ans plus tard, l'année punk 77. Si à Londres, God save the queen, à New-York résonne une toute autre aura.
Marquee Moon est un disque profond, jouant avec les crescendos ; les deux guitares entremêlées, stridentes, dissonantes, appuyées par une section rythmique aux sonorités un rien jazz, donnent à l'ensemble un rendu merveilleux. Le prodige de Thomas Miller -alias Tom Verlaine- fait de cet album un chef-d'oeuvre, avec sa voix changeante, pleine de désinvolture tout en restant fine. Une rivière calme et tranquille prise dans un torrent.
Magnifique entrée en matière avec "See No Evil" où l'énergie est la plus puissante de l'oeuvre. S'enchainent alors "Venus" et "Friction", hymnes de talent. Mais le meilleur est là : la chanson éponyme "Marquee Moon", forte de ses (presque) 11 minutes, est exceptionnelle. Lent, serein, le titre fait voyager. La fusée nous amène plus près des étoiles. A chacun de s'y retrouver sous ce chapiteau lunaire. Ensuite, c'est l'"Elevation", nous transportant encore plus loin dans l'espace. "Guiding Light" est le plus beau slow de tout les temps ! "Prove It" reprouve qu'il s'agit bien d'un album contestataire, après la douceur du précédent morceau. "Torn Curtain" :
'Tears... Tears rolling back the Years
Years... Flowing by like tears.'
En bonus sur la réédition de 2003, "Little Johnny Jewel", petit bijou, single de 1975, les morceaux "See No evil", "Friction" et "Marquee Moon", refaits, et une instrumentale, bêtement appelée "Untitled Instrumental", rapide et très 'Television' pour finir.
Commençant sur une rivière, je suis arrivé à la fin du disque dans une autre constellation, pure et jouissive, via la lune. C'est un disque immense, voir le plus grand monument du rock'n'roll.
Marquee Moon est un disque profond, jouant avec les crescendos ; les deux guitares entremêlées, stridentes, dissonantes, appuyées par une section rythmique aux sonorités un rien jazz, donnent à l'ensemble un rendu merveilleux. Le prodige de Thomas Miller -alias Tom Verlaine- fait de cet album un chef-d'oeuvre, avec sa voix changeante, pleine de désinvolture tout en restant fine. Une rivière calme et tranquille prise dans un torrent.
Magnifique entrée en matière avec "See No Evil" où l'énergie est la plus puissante de l'oeuvre. S'enchainent alors "Venus" et "Friction", hymnes de talent. Mais le meilleur est là : la chanson éponyme "Marquee Moon", forte de ses (presque) 11 minutes, est exceptionnelle. Lent, serein, le titre fait voyager. La fusée nous amène plus près des étoiles. A chacun de s'y retrouver sous ce chapiteau lunaire. Ensuite, c'est l'"Elevation", nous transportant encore plus loin dans l'espace. "Guiding Light" est le plus beau slow de tout les temps ! "Prove It" reprouve qu'il s'agit bien d'un album contestataire, après la douceur du précédent morceau. "Torn Curtain" :
'Tears... Tears rolling back the Years
Years... Flowing by like tears.'
En bonus sur la réédition de 2003, "Little Johnny Jewel", petit bijou, single de 1975, les morceaux "See No evil", "Friction" et "Marquee Moon", refaits, et une instrumentale, bêtement appelée "Untitled Instrumental", rapide et très 'Television' pour finir.
Commençant sur une rivière, je suis arrivé à la fin du disque dans une autre constellation, pure et jouissive, via la lune. C'est un disque immense, voir le plus grand monument du rock'n'roll.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 13 juin 2007 à 15 h 09 |
Un monument... la beauté à l'état pure. Un des dix meilleurs albums de tous les temps.
Marquee Moon est une oeuvre absolument sans égale et sans comparaison. Album certes un peu difficile d'abord, il ne révèle ses secrets qu'après quelques écoutes : mais son infinie beauté n'a de cesse de se découvrir.
Sommet de la joute guitaristique (Verlaine et Lloyd), en perpétuel mouvement, toutes les chansons de Marquee Moon sont parcourues par une tension palpable aussi bien dans la voix du chanteur ("Friction") que dans la rythmique sèche et nerveuse ("See No Evil"). L'album, traversé de guitares hypnotiques, de riffs répétés à l'infini ("Marquee Moon"), est, sous ses apparences sereines et lumineuses ("Guiding Light"), tout en intensité, en fulgurances de rage contenue.
Mais ne vous y trompez pas, sa beauté est elle aussi fulgurante et l'univers propre à cet album est d'une infinie richesse.
Marquee Moon, dans les astres pour l'éternité...
Marquee Moon est une oeuvre absolument sans égale et sans comparaison. Album certes un peu difficile d'abord, il ne révèle ses secrets qu'après quelques écoutes : mais son infinie beauté n'a de cesse de se découvrir.
Sommet de la joute guitaristique (Verlaine et Lloyd), en perpétuel mouvement, toutes les chansons de Marquee Moon sont parcourues par une tension palpable aussi bien dans la voix du chanteur ("Friction") que dans la rythmique sèche et nerveuse ("See No Evil"). L'album, traversé de guitares hypnotiques, de riffs répétés à l'infini ("Marquee Moon"), est, sous ses apparences sereines et lumineuses ("Guiding Light"), tout en intensité, en fulgurances de rage contenue.
Mais ne vous y trompez pas, sa beauté est elle aussi fulgurante et l'univers propre à cet album est d'une infinie richesse.
Marquee Moon, dans les astres pour l'éternité...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 03 décembre 2007 à 21 h 38 |
Premier album du groupe, à paraître en cette année 1977. A cette date Television passa inaperçu. Mais aujourd'hui est reconnu comme un groupe précurseur, culte et influent.
Un classique donc, perdu dans la scène punk de l'époque. Cependant, ici, aucune rage inutile, aucune violence, bruyance... Tout au contraire, une certaine classe, un son clair, des morceaux d'une grande pertinence, très (trop?) travaillés (jusqu'à la perfection), dignes du génie.
On est en présence d'un grand groupe, des grands professionnels qui maîtrisent leur musique et leurs instruments sur le bout des doigts. Les instruments justement... Comment ne pas mentionner ces guitares cinglantes, son fabuleux jeu qui, tout au long de l'album, nous emporte, nous fait vibrer grâce, notamment, à ces solos d'une grande justesse. La basse redondante et la batterie juxtaposées donne une certaine complémentarité des instruments, une uniformité, un ensembles d'entités. Quelle démonstration, lorsque le groupe nous dévoile son habileté, du Talent! Le tout enrobé de la voix grinçante du chanteur (Tom Verlaine), une voix spéciale, sans réelle prouesse particulière, simplement envoûtante.
Un grand disque de guitares, reconnu en tant que tel. Et à ce titre, le morceau "Marquee Moon" illustre avec exactitude ce ressentiment. C'est la pièce maîtresse de l'album, un exploit technique de 10'40 minutes, un morceau à part. Ses longues plages instrumentales, sa durée infinie... Cette ambition, sa performance... le rendent unique, divin, intouchable.. je ne trouve pas les mots, comment dire ?... d'une beauté irrévocable.
Un classique donc, perdu dans la scène punk de l'époque. Cependant, ici, aucune rage inutile, aucune violence, bruyance... Tout au contraire, une certaine classe, un son clair, des morceaux d'une grande pertinence, très (trop?) travaillés (jusqu'à la perfection), dignes du génie.
On est en présence d'un grand groupe, des grands professionnels qui maîtrisent leur musique et leurs instruments sur le bout des doigts. Les instruments justement... Comment ne pas mentionner ces guitares cinglantes, son fabuleux jeu qui, tout au long de l'album, nous emporte, nous fait vibrer grâce, notamment, à ces solos d'une grande justesse. La basse redondante et la batterie juxtaposées donne une certaine complémentarité des instruments, une uniformité, un ensembles d'entités. Quelle démonstration, lorsque le groupe nous dévoile son habileté, du Talent! Le tout enrobé de la voix grinçante du chanteur (Tom Verlaine), une voix spéciale, sans réelle prouesse particulière, simplement envoûtante.
Un grand disque de guitares, reconnu en tant que tel. Et à ce titre, le morceau "Marquee Moon" illustre avec exactitude ce ressentiment. C'est la pièce maîtresse de l'album, un exploit technique de 10'40 minutes, un morceau à part. Ses longues plages instrumentales, sa durée infinie... Cette ambition, sa performance... le rendent unique, divin, intouchable.. je ne trouve pas les mots, comment dire ?... d'une beauté irrévocable.
Excellent ! 18/20
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