Bright Eyes
Digital Ash In A Digital Urn |
Label :
Saddle Creek |
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Bright Eyes a de la suite dans les idées. En sortant simultanément deux disques très différents avec I'm Wide Awake, It's Morning et ce Digital Ash In A Digital Urn, le groupe de Conor Oberst a clairement donné le bâton pour se faire battre. L'idée était pourtant originale et intéressante (un album folk classique et dépouillé et un autre plus moderne et électronique) mais encore fallait-il réussir dans les deux catégories. Et ce n'est pas tout à fait le cas.
Si les amateurs de folk minimaliste avec des textes bien écrits et bien construits auront apprécié I'm Wide Awake, It's Morning, il semble beaucoup plus difficile de tomber sous le charme de Digital Ash In A Digital Urn. On n'y retrouve ni la richesse sonore qui pourrait l'emporter dans les hautes sphères musicales ni l'originalité qui le verrait se démarquer de disques semblables, ni même l'authenticité, ce qui est peut-être le plus dommageable.
Conor Oberst reste pourtant un artiste intéressant, autant dans le fond que dans la forme : c'est un écrivain accompli, poétique et névrosé par endroits, ravagé et clownesque ailleurs, qui possède une voix originale mêlant fragilité et force avec talent. Ces traits de caractère apparaissent par moments sur le disque comme dans "Devil In The Details" ou "Down A Rabbit Hole" par exemple. Mais dans l'ensemble, peu de titres tiennent leur longueur. Certains sont même agaçants : "Take It Easy (Love Nothing)" et à moindre mesure "Time Code" en sont des exemples révélateurs.
Au final, Digital Ash In A Digital Urn aura eu le mérite de surprendre les auditeurs de la première heure de Bright Eyes : pas de folk ici, ça casserait presque un mythe tout juste naissant ! Quand sur leurs albums précédents, on se battait pour savoir qui de Dylan ou de Neil Young était leur principale référence, on irait plus chercher chez Gorillaz ici, ou une sorte de neo-pop anglaise. Mais il s'agit bien de Bright Eyes, Conor Oberst est bien là, et s'il ne parvient jamais à élever le disque au dessus du niveau de la mer, il l'empêche clairement de couler, ce qui n'est déjà pas si mal.
Si les amateurs de folk minimaliste avec des textes bien écrits et bien construits auront apprécié I'm Wide Awake, It's Morning, il semble beaucoup plus difficile de tomber sous le charme de Digital Ash In A Digital Urn. On n'y retrouve ni la richesse sonore qui pourrait l'emporter dans les hautes sphères musicales ni l'originalité qui le verrait se démarquer de disques semblables, ni même l'authenticité, ce qui est peut-être le plus dommageable.
Conor Oberst reste pourtant un artiste intéressant, autant dans le fond que dans la forme : c'est un écrivain accompli, poétique et névrosé par endroits, ravagé et clownesque ailleurs, qui possède une voix originale mêlant fragilité et force avec talent. Ces traits de caractère apparaissent par moments sur le disque comme dans "Devil In The Details" ou "Down A Rabbit Hole" par exemple. Mais dans l'ensemble, peu de titres tiennent leur longueur. Certains sont même agaçants : "Take It Easy (Love Nothing)" et à moindre mesure "Time Code" en sont des exemples révélateurs.
Au final, Digital Ash In A Digital Urn aura eu le mérite de surprendre les auditeurs de la première heure de Bright Eyes : pas de folk ici, ça casserait presque un mythe tout juste naissant ! Quand sur leurs albums précédents, on se battait pour savoir qui de Dylan ou de Neil Young était leur principale référence, on irait plus chercher chez Gorillaz ici, ou une sorte de neo-pop anglaise. Mais il s'agit bien de Bright Eyes, Conor Oberst est bien là, et s'il ne parvient jamais à élever le disque au dessus du niveau de la mer, il l'empêche clairement de couler, ce qui n'est déjà pas si mal.
Passable 11/20 | par Sinoc |
Posté le 06 juin 2010 à 21 h 21 |
Digital Ash In A Digital Urn reste sans doute l'album le plus sous-estimé de Bright Eyes. Et c'est vrai qu'à première écoute, on pourrait considérer que Conor Oberst a sorti là un album mineur...
Et bien non, loin s'en faut ! Mon intérêt pour le bonhomme en question ayant grandi ces derniers temps, je me devais de retenter une écoute de ce disque plus moderne, "électro" diront certains. Il y a bien des sons inattendus, sauf qu'ils ne sont pas là par hasard. Ils enrobent les mélodies imparables de Conor Oberst pour mieux les sublimer.
C'est à ce moment que l'on sent que ce disque a été conçu à la même époque que le génial I'm Wide Awake It's Morning. On retrouve le genre de refrain qui vous trotte en tête depuis des années et que vous croyez avoir déjà entendu sans pouvoir mettre le doigt dessus.
Il suffit d'écouter des morceaux comme "Hit The Switch", "I Believe In Symmetry" (un des meilleurs de l'album) ou encore "Easy, Lucky, Free" pour se rendre à l'évidence: Bright Eyes ne s'est pas égaré dans du post-rock électro... il a juste préféré enregistrer un disque complexe, sombre et franchement bon.
Et bien non, loin s'en faut ! Mon intérêt pour le bonhomme en question ayant grandi ces derniers temps, je me devais de retenter une écoute de ce disque plus moderne, "électro" diront certains. Il y a bien des sons inattendus, sauf qu'ils ne sont pas là par hasard. Ils enrobent les mélodies imparables de Conor Oberst pour mieux les sublimer.
C'est à ce moment que l'on sent que ce disque a été conçu à la même époque que le génial I'm Wide Awake It's Morning. On retrouve le genre de refrain qui vous trotte en tête depuis des années et que vous croyez avoir déjà entendu sans pouvoir mettre le doigt dessus.
Il suffit d'écouter des morceaux comme "Hit The Switch", "I Believe In Symmetry" (un des meilleurs de l'album) ou encore "Easy, Lucky, Free" pour se rendre à l'évidence: Bright Eyes ne s'est pas égaré dans du post-rock électro... il a juste préféré enregistrer un disque complexe, sombre et franchement bon.
Excellent ! 18/20
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