Iliketrains

Progress Reform

Progress  Reform

 Label :     Fierce Panda 
 Sortie :    lundi 26 juin 2006 
 Format :  Album / CD   

Lorsqu'on se définit comme le mélange presque improbable d'un Sigur Ros ou d'un Radiohead pour les envolées mélodiques appuyé par le chant d'un Nick Cave, il faut quand même assurer.

Ce premier mini album des cinq britanniques de iLiKETRAiNS se présente comme une collection de 7 histoires qui vont nous entraîner dans un long et beau voyage. Quatre de ces sept morceaux étaient déjà sortis en single au tirage limité et avaient remporté un franc succès sur les terres d'origine du groupe.

L'album débute de manière épique avec "Terra Nova" (sans doute le meilleur morceau de cet album) : sur des guitares qui résonnent indéfiniment, une batterie qui augmente en puissance, le chant de David Martin avec sa voix grave, puissante et envoûtante. iLiKETRAiNS nous conte ainsi la dramatique épopée du capitaine Scott et de son équipage lors de l'expédition Antarctique de 1912.
"No Military Parade" se présente ensuite comme un morceau doux amer, la voix est bien plus posée, mais la puissance mélodique est toujours là dans un crescendo angoissant et quasi dramatique sur les dernières minutes.
S'ensuit "A Rook House For Bobby" qui nous raconte le déclin mental de l'ancien policier Bobby Fischer devenu champion du monde d'échecs. Le chant est bien plus triste et les envolées mélodiques semblent plus en retenue.
Sur "Citizen" le son se fait puissant dès le début, de manière presque insupportable avec des accords guitares monotones.
"The Accident" débute de façon beaucoup plus douce avec quelques claviers et cordes se mêlant aux guitares.
"Stainless Steel" propose sur plus de 8 minutes des riffs puissants et entêtants, puis se termine de manière complètement saturée.
L'album va se conclure magnifiquement avec "The Beeching Repord" un morceau d'une gravité tant dans l'interprétation que par le contenu. Il s'agit là d'un chant contestataire qu'auraient pu chanter les ouvriers des lignes de chemin de fer britannique il y a 42 ans quand ils dénonçaient les fermetures intempestives des plus petites lignes ferroviaires. C'est un morceau passionné, qui prend aux trippes, et qui se termine par un chœur, qui pourrait être celui des ouvriers, implorant Beeching de revenir sur sa décision de fermetures.

Alors c'est vrai qu'on en a déjà des dizaines de très bons groupes proposant ce genre de plages mélodiques aux envolées enivrantes et complètement captivantes. Et pourtant iLiKETRAiNS propose cette double originalité déjà de part la voix grave et torturée de David Martin qui apporte une sorte de relent gothique à tous ces morceaux mais surtout de part les thèmes traités basés sur des faits historiques et dramatiques.

Alors quand on peut allier comme cela une musique épique, un chant grave et dramatique à des textes passionnants et engagés, on ne peut qu'être intéressé et captivé par l'écoute de tels morceaux. Sur scène le groupe propose la diffusion de vidéos, tout aussi puissantes, lors de l'interprétation de ces titres, donc ne faites pas comme moi, surtout ne les ratez pas !


Très bon   16/20
par Sfar


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 05 novembre 2006 à 11 h 32

La liste des groupes que l'on peut classer parmi ceux qui revisitent l'héritage de Joy division et de la cold wave en général est forcément très longue et on peut parfois se demander s'il est vraiment utile de s'attacher à parler d'eux, sachant que de toute façon les modes se font et se défont, que l'histoire du rock est pétrie de ces aller-retours entre passé et présent, sans que ceux-ci paraissent toujours pertinents d'ailleurs.

Néanmoins, cet état de fait n'empêche pas de tomber parfois sur de droles d'oiseaux, qui savent parfois fondre un héritage assumé, sinon revendiqué dans une pose et une forme qui n'appartient qu'à eux, et par conséquent à leur époque. Ainsi, si les références pré-citées vont s'imposer de manière évidente à la première écoute d'iLike trains, on va également découvrir tout un univers d'un lyrisme et d'une grace insoupçonnée. Ainsi, ces jeunes garçons de Leeds, qui se sont fait connaitre en Angleterre pour leurs concerts théatraux ou ils arrivent sur scène déguisés en controleurs ferroviaires, troussent des morceaux vénéneux, souvent longs, qui échappent à la structure couplet/refrain pour se développer progressivement et culminer dans des lignes de guitare qui ne seront pas sans rappeler que le post-rock est également passé par là. La voix est profonde et toujours juste (on pensera à Ian Curtis bien sur mais également à Nick Cave avec une palette toutefois moins étoffée que le brillant australien), les textes sont épris d'un romantisme noir qui pourrait faire passer l'ensemble pour indigeste et pompier, mais la grande qualité du combo est de transmettre le sentiment que la conviction qu'ils mettent dans leur musique est sans calcul.

On ne peut alors que se laisser aller à suivre les méandres de ce disque et gagner par la noirceur lumineuse de cette musique qui ne fait que prouver que l'on peut avoir confiance à la fois en l'héritage du rock et de sa vivacité d'aujourd'hui.
Excellent !   18/20







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