The Orchids
Unholy Soul |
Label :
Sarah |
||||
Il faut sans doute des groupes comme The Orchids.
Des groupes immensément doués, intellectuels et esthètes, pratiquant une musique divine mais qui passent complètement inaperçus.
Ce n'est pas que la formation anglaise eu le malheur d'exister à une époque particulièrement féconde, laissant peu de place aux timides et aux introvertis. Même à l'heure actuelle, le monde entier s'en foutrait complètement, hormis une poignée de fans (é)perdus, qui les considéreraient comme des innovateurs miraculeux. The Orchids appartient à la catégorie des groupes incompris. Et on ne peut rien y faire.
Vite (un peu trop) taxé de formation 'twee pop' vers la fin des années 80, à cause de leur coupe de cheveux et de leur look de garçons dépressifs, The Orchids évolua pourtant, loin des pressions et des exigences, vers une musique originale et tirant vers l'abstraction. Ce genre (tirant son nom de la déformation de "sweet" que font souvent les bébés) passa pour l'apanage de pauvres romantiques, qui ne feraient de mal à personne, et qui seraient effrayés à l'idée d'avoir des groupies. Plutôt que la fureur, les musiques douces et élégiaques étaient leur bac à sable.
Participant à la ligne de conduite du label Sarah Records (autrefois méconnu, aujourd'hui culte), en compagnie des Fields Mice, Heavenly ou Secret Shine, The Orchids s'abstiendra de faire dans la facilité. Avec Unholy Soul, c'est un album extraordinaire de richesse et de douceur poétique qui n'arrive à trouver sa place nulle part, excepté dans la case des œuvres raffinées et uniques.
Proposant une musique pop délicate, limpide et épurée, Unholy Soul allie la grâce d'un climat doux à une expérimentation piquante et savoureuse. Les guitares tissent des toiles de soie, scintillantes par moment, sur lesquelles viennent s'allonger des voix sirupeuses et très très légères ("Dirty Clothing"). Les chansons sont de vrais miracles, aussi fascinant que des laisser-aller dans le monde merveilleux du presque-sommeil, à l'instar de "Me And The Black And White Dream" ou bien "Long Drawn Sunday Night". Le régime transparent et cristallin confère à l'ensemble une classe soignée et exquise. Piano, violons et guitares claires se marient sur "Coloured Stone" tandis que "Bringing You The Love" s'affranchit de toute pesanteur. Une sorte de douce sophistication traverse ce répertoire de bout en bout, où les instruments jamais de trop se caressent subtilement pour laisser beaucoup d'espaces. A quoi ? Au rebond, à l'évasion, aux échos qu'il faut deviner. La légèreté se devine aussi par l'absence de poids.
En plus de titres magnifiques, cet album regorge d'étrangetés, d'innovations incroyables et de surprises. En plus d'être un groupe maîtrisant à la perfection les ambiances rêveuses, The Orchids se risque à insérer dans ses chansons des riffs bizarres à la limite du cheap ("The Sadness O Sex"), des enregistrements samplés (l'intrusion burlesque à la fin de la comptine acoustique "Moon Lullaby"), ou carrément un clavier rythmique pour une sorte de dub electro ("Waiting For The Storm" aux arpèges neigeux).
Ce groupe se permettait donc de mêler grâce musicale et entorse discrète aux règles. Le résultat est inouï et sans aucun doute inégalé.
Ceux qui s'en saisiront comprendront alors. Comme un révélation.
Et voudront garder cette perle absolument secrète, de peur qu'elle ne soit pervertie par le succès.
Des groupes immensément doués, intellectuels et esthètes, pratiquant une musique divine mais qui passent complètement inaperçus.
Ce n'est pas que la formation anglaise eu le malheur d'exister à une époque particulièrement féconde, laissant peu de place aux timides et aux introvertis. Même à l'heure actuelle, le monde entier s'en foutrait complètement, hormis une poignée de fans (é)perdus, qui les considéreraient comme des innovateurs miraculeux. The Orchids appartient à la catégorie des groupes incompris. Et on ne peut rien y faire.
Vite (un peu trop) taxé de formation 'twee pop' vers la fin des années 80, à cause de leur coupe de cheveux et de leur look de garçons dépressifs, The Orchids évolua pourtant, loin des pressions et des exigences, vers une musique originale et tirant vers l'abstraction. Ce genre (tirant son nom de la déformation de "sweet" que font souvent les bébés) passa pour l'apanage de pauvres romantiques, qui ne feraient de mal à personne, et qui seraient effrayés à l'idée d'avoir des groupies. Plutôt que la fureur, les musiques douces et élégiaques étaient leur bac à sable.
Participant à la ligne de conduite du label Sarah Records (autrefois méconnu, aujourd'hui culte), en compagnie des Fields Mice, Heavenly ou Secret Shine, The Orchids s'abstiendra de faire dans la facilité. Avec Unholy Soul, c'est un album extraordinaire de richesse et de douceur poétique qui n'arrive à trouver sa place nulle part, excepté dans la case des œuvres raffinées et uniques.
Proposant une musique pop délicate, limpide et épurée, Unholy Soul allie la grâce d'un climat doux à une expérimentation piquante et savoureuse. Les guitares tissent des toiles de soie, scintillantes par moment, sur lesquelles viennent s'allonger des voix sirupeuses et très très légères ("Dirty Clothing"). Les chansons sont de vrais miracles, aussi fascinant que des laisser-aller dans le monde merveilleux du presque-sommeil, à l'instar de "Me And The Black And White Dream" ou bien "Long Drawn Sunday Night". Le régime transparent et cristallin confère à l'ensemble une classe soignée et exquise. Piano, violons et guitares claires se marient sur "Coloured Stone" tandis que "Bringing You The Love" s'affranchit de toute pesanteur. Une sorte de douce sophistication traverse ce répertoire de bout en bout, où les instruments jamais de trop se caressent subtilement pour laisser beaucoup d'espaces. A quoi ? Au rebond, à l'évasion, aux échos qu'il faut deviner. La légèreté se devine aussi par l'absence de poids.
En plus de titres magnifiques, cet album regorge d'étrangetés, d'innovations incroyables et de surprises. En plus d'être un groupe maîtrisant à la perfection les ambiances rêveuses, The Orchids se risque à insérer dans ses chansons des riffs bizarres à la limite du cheap ("The Sadness O Sex"), des enregistrements samplés (l'intrusion burlesque à la fin de la comptine acoustique "Moon Lullaby"), ou carrément un clavier rythmique pour une sorte de dub electro ("Waiting For The Storm" aux arpèges neigeux).
Ce groupe se permettait donc de mêler grâce musicale et entorse discrète aux règles. Le résultat est inouï et sans aucun doute inégalé.
Ceux qui s'en saisiront comprendront alors. Comme un révélation.
Et voudront garder cette perle absolument secrète, de peur qu'elle ne soit pervertie par le succès.
Parfait 17/20 | par Vic |
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