Half String
A Fascination With Heights |
Label :
Independent Project |
||||
Pas étonnant que Half String demeure un des groupes américains les moins connus.
Admirateur des tous les groupes shoegaze anglais, Brandon Capps ne jurait que par une musique aérienne, pleine de voix douces et angéliques et d'ambiances un tantinet sulfureuses, richement travaillées. Faute de pouvoir quitter l'ennui morne qui l'avait en tenaille dans son Arizona natal, il lancera son groupe dans un délire approchant aussi bien la finesse que la majesté, afin de pouvoir s'évader, ne serait-ce qu'en esprit. Seulement cela est tellement éloigné de ce qui se faisait à l'époque aux Etats-Unis que la formation ne trouva aucun écho.
D'autant que son premier album ne survint qu'en 1996, au moment où le shoegazing n'était qu'un lointain et mauvais souvenir (pour la plupart des gens). Et ce n'est pas l'obscur et très arty label Independent Project Records qui allait aider la formation à trouver une large diffusion.
Mais cela convenait très bien à Bradon Capps, dont l'ambition réelle était de pouvoir pratiquer une musique personnelle, celle qui lui tenait le plus à cœur. Une musique rêveuse, innocente et vaporeuse, parfois nerveuse, même si les chants célestes évitent toute affectation rageuse. L'intensité se retrouve plutôt dans les arpèges cristallins, le rythme souple et la multiplication des partitions de guitares, virant parfois à la création d'un mur du son enivrant. Plus que sur les premiers singles, le ton est concis, direct, dessinant des chansons accrocheuses, tout en gardant ce caractère volubile. Les textures s'envolent vite, dès que les saturations décollent, que les guitares s'emballent et que l'intensité monte. Et l'ivresse survient dès que l'ambiance se met en pause au cours de passages atmosphériques irrésistibles.
Brandon Capps était tout aussi bien porté sur les groupes shoegaze dont il était adulateur mais il reconnaissait des influences flânant volontiers vers le post-rock, de Bark Psychosis à Savage Republic, groupe fondamental des années 80. D'ailleurs cette passerelle n'est pas si étonnante lorsqu'on sait que Savage Republic fut à l'origine de Scenic, autre groupe shoegaze lui aussi.
De ces formations, il conservera le goût pour la longueur, la prédominance pour l'instrumental et les tendances compulsives pour contourner insidieusement tous les schémas structurels pré-conçus.
On sent l'envie de conduire sa musique vers une grâce chimérique, tant l'application à poser une ambiance légère et funambule se ressent partout.
A Fascination With Heights est l'album idéal pour se plonger dans de longues heures à flaner et dont les mystères se révèlent en fonction de sa disposition.
Admirateur des tous les groupes shoegaze anglais, Brandon Capps ne jurait que par une musique aérienne, pleine de voix douces et angéliques et d'ambiances un tantinet sulfureuses, richement travaillées. Faute de pouvoir quitter l'ennui morne qui l'avait en tenaille dans son Arizona natal, il lancera son groupe dans un délire approchant aussi bien la finesse que la majesté, afin de pouvoir s'évader, ne serait-ce qu'en esprit. Seulement cela est tellement éloigné de ce qui se faisait à l'époque aux Etats-Unis que la formation ne trouva aucun écho.
D'autant que son premier album ne survint qu'en 1996, au moment où le shoegazing n'était qu'un lointain et mauvais souvenir (pour la plupart des gens). Et ce n'est pas l'obscur et très arty label Independent Project Records qui allait aider la formation à trouver une large diffusion.
Mais cela convenait très bien à Bradon Capps, dont l'ambition réelle était de pouvoir pratiquer une musique personnelle, celle qui lui tenait le plus à cœur. Une musique rêveuse, innocente et vaporeuse, parfois nerveuse, même si les chants célestes évitent toute affectation rageuse. L'intensité se retrouve plutôt dans les arpèges cristallins, le rythme souple et la multiplication des partitions de guitares, virant parfois à la création d'un mur du son enivrant. Plus que sur les premiers singles, le ton est concis, direct, dessinant des chansons accrocheuses, tout en gardant ce caractère volubile. Les textures s'envolent vite, dès que les saturations décollent, que les guitares s'emballent et que l'intensité monte. Et l'ivresse survient dès que l'ambiance se met en pause au cours de passages atmosphériques irrésistibles.
Brandon Capps était tout aussi bien porté sur les groupes shoegaze dont il était adulateur mais il reconnaissait des influences flânant volontiers vers le post-rock, de Bark Psychosis à Savage Republic, groupe fondamental des années 80. D'ailleurs cette passerelle n'est pas si étonnante lorsqu'on sait que Savage Republic fut à l'origine de Scenic, autre groupe shoegaze lui aussi.
De ces formations, il conservera le goût pour la longueur, la prédominance pour l'instrumental et les tendances compulsives pour contourner insidieusement tous les schémas structurels pré-conçus.
On sent l'envie de conduire sa musique vers une grâce chimérique, tant l'application à poser une ambiance légère et funambule se ressent partout.
A Fascination With Heights est l'album idéal pour se plonger dans de longues heures à flaner et dont les mystères se révèlent en fonction de sa disposition.
Très bon 16/20 | par Vic |
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