Half String
Eclipse Oval Hue |
Label :
Independent Project |
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Les chansons (si tant est qu'on puisse parler de chansons, ce concept ne s'associant guère au modèle monocorde ici proposé) du groupe américain Half String ne cherchent aucunement à faire du bruit, ni même à échauffer les oreilles. Leur ambition se situe ailleurs, plutôt dans le domaine de l'apaisement, du repos, voire de la méditation.
Non pas qu'il faille en conclure une musique frugale, bien au contraire, mais ici l'instrumentalisation, l'art des effets qui reléverait presque de l'orfèvrerie, l'emploi de la retenur comme valeur primaire, tout concourt à dépeindre bien des nuances, bien des richesses, des rebonds en intensité mais tout cela avec un détachement incroyable et une élévation quasi-céleste.
Jamais ça n'explose, jamais ça ne chavire, alors que tous les éléments pour des giclées d'adrénaline sont là. Le ton est toujours posé, le jeu finement travaillé à coup de superpositions implicites de lignes rythmiques, d'harmonies de guitares occupées à soutenir une ambiance plutôt qu'à imposer leur son électrique, et on est vite ébahis devant cette majesté hypnotique. Adepte d'un rock atmosphérique, Half String laissera derrière lui avec ses trois singles et ses faces-b accompagnant, de véritables petites perles méditatives.
Du shoegazing dont le chanteur Brandon Capps était un admirateur absolu (il décida de former un groupe après avoir assisté à la tournée de Ride aux Etats-Unies en 1991), il ne retiendra que le goût pour les ambiances planantes et élégantes, ainsi que les nappes vocales impeccables, douces et miéleuses. Les saturations et autres éructations électriques sont mises de côté pour ne garder que des textures calmes et reposés, sans mur du son trop énorme, prémices aux évasions les plus lointaines. Un peu comme si le groupe, comme l'auditeur, se détachait progressivement de tout repère pour contempler sa propre beauté jaillissante.
On en vient, au cours de ces huits titres réedités par Indépendent Project (le label de For Against, évidente influence; le choix du label n'est pas si innocent), à rentrer en admiration à la fois devant la grâce virginale atteinte mais à la fois aussi devant le vertige émotionnel que celle-ci succite. Les premières compositions de Half String ne sont plus placées comme des déclencheurs uniquement, mais également comme des objets de contemplation. On se surprend à se laisser aller dans ces douces vagues, ces voix vaporeuses et ces textures sonores fantasmagoriques.
Cela s'appele de l'art.
Non pas qu'il faille en conclure une musique frugale, bien au contraire, mais ici l'instrumentalisation, l'art des effets qui reléverait presque de l'orfèvrerie, l'emploi de la retenur comme valeur primaire, tout concourt à dépeindre bien des nuances, bien des richesses, des rebonds en intensité mais tout cela avec un détachement incroyable et une élévation quasi-céleste.
Jamais ça n'explose, jamais ça ne chavire, alors que tous les éléments pour des giclées d'adrénaline sont là. Le ton est toujours posé, le jeu finement travaillé à coup de superpositions implicites de lignes rythmiques, d'harmonies de guitares occupées à soutenir une ambiance plutôt qu'à imposer leur son électrique, et on est vite ébahis devant cette majesté hypnotique. Adepte d'un rock atmosphérique, Half String laissera derrière lui avec ses trois singles et ses faces-b accompagnant, de véritables petites perles méditatives.
Du shoegazing dont le chanteur Brandon Capps était un admirateur absolu (il décida de former un groupe après avoir assisté à la tournée de Ride aux Etats-Unies en 1991), il ne retiendra que le goût pour les ambiances planantes et élégantes, ainsi que les nappes vocales impeccables, douces et miéleuses. Les saturations et autres éructations électriques sont mises de côté pour ne garder que des textures calmes et reposés, sans mur du son trop énorme, prémices aux évasions les plus lointaines. Un peu comme si le groupe, comme l'auditeur, se détachait progressivement de tout repère pour contempler sa propre beauté jaillissante.
On en vient, au cours de ces huits titres réedités par Indépendent Project (le label de For Against, évidente influence; le choix du label n'est pas si innocent), à rentrer en admiration à la fois devant la grâce virginale atteinte mais à la fois aussi devant le vertige émotionnel que celle-ci succite. Les premières compositions de Half String ne sont plus placées comme des déclencheurs uniquement, mais également comme des objets de contemplation. On se surprend à se laisser aller dans ces douces vagues, ces voix vaporeuses et ces textures sonores fantasmagoriques.
Cela s'appele de l'art.
Bon 15/20 | par Vic |
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