The Velvet Underground
Bootleg Series Volume 1 : The Quine Tapes |
Label :
Polydor |
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Voilà le Velvet comme je l'aime sans artifices et apprêts : violents, sauvages, agressifs mais charmeurs et sensuels en même temps.
Et ce coffret de 3 cds, nous les montre dans leur nudité et crudité. Comme le nom l'indique, il regroupe des bootlegs mais pas n'importe lesquels et pas par n'importe qui : tous ont été enregistrés par Robert Quine, le guitariste génial de Richard Hell And The Voidoids, mécène du no-wave (en tant que futur producteur de la jeune Lydia Lunch et ses Teenage Jesus And The Jerks) et surtout grand fan du Velvet. Il décide de les suivre dans leur nombreuses tournées de 1969 et de capter leurs concerts sur un cassettophone mono Sony et à l'aide d'un micro (de pures audience recordings comme on dit en anglais). Situons le contexte avant de parler directement de la musique.
John Cale et Nico ont quitté le groupe et ont commencé leur carrière solo. Aussi le Velvet se compose à cette époque de Lou Reed, Sterling Morrison (guitares lead et rythmique, chants), Doug Yule (basse, orgue, chants) et Maureen Tucker (batterie et chants).
Le premier disque regroupe des concerts donnés dans la salle The Family Dog (San Francisco). Pour les deuxième et troisième disques, les prestations ont lieu à The Matrix autre salle de SF. Seul le dernier titre du cd 3 provient d'un concert à Saint Louis (Washington University).
Les titres joués couvrent leur discographie de l'époque et de nombreuses compositions du groupe qui n'ont pas encore vues le jour au moment de leur tournée en 69 :
"I'm Waiting For The Man ", "Femme Fatale ", "Sunday Morning ", "Venus In Furs ", "Heroin ", "Black Angels's Death Song " pour The VU And Nico.
"White Light/White Heat ", "Sister Ray " pour White Light/White Heat.
"What Goes On ", "After Hours ", "Some Kinda Love " pour l'éponyme.
Sont présents d'autres titres qui paraîtront sur le prochain album Loaded ("Rock & Roll ", "New Age "), ou d'autres écrits à la même époque que Loaded mais laissés de côté comme "Ride Into The Sun " (repris sur le premier Lou Reed), "I'm Sticking With You ", "Foggy Notion ", "I Can't Stand It " (de même sur le premier album solo de Lou Reed) qui paraîtront en 1985 sur la compilation VU.
Enfin, il y a ce titre que Lou Reed sortira seulement en 1976 sur son Rock & Roll Heart (merci à Toitouvrant pour cette information qui m'a échappé), mais qui demeure fascinant :
"Follow The Leader " avec son groove très communicatif.
Oubliez les enregistrements studio, ici se trouvent la quintessence de ce groupe.
Alors que sur les albums officiels, on pourrait leur reprocher un poli ou un maniérisme, les titres ici explosent littéralement joués dans une tension permanente ou avec un feeling blues. Lou Reed nous montre la richesse de son talent : tour à tour il nous cajole et nous flatte avec son chant très blues man ("I'm Waiting For The Man" est méconnaissable avec son rythme au ralenti). Sa voix est chaleureuse, séductrice, à la limite du crooner. Il nous emporte aussi dans des rythmes sauvages fleurant bon le rock à la Stones, ou nous assomme et nous agresse en larsens, distorsions, saturations and co. ("Sister Ray "). Ah ! la voilà, cette redoutable sœur cécité, marraine aveuglante, reine de l'impro brûlant ses vaisseaux ; rien que pour elle, vous devez acheter ce coffret. Venant clore (plutôt incendier) chacun des 3 disques, son écoute est une expérience unique, une traversée du bruit et de la fureur.
Étirée, désarticulée et transcendée sur 30 voire 40 minutes, elle plonge l'auditeur dans une sorte d'hypnose meurtrière et de transe métallique. La dame aux fûts martèle, frappe, cogne ses caisses sans répit : le rythme se mue en une mitraille ou un coup de marteau, de pieu.
La basse est un bourdonnement qui raisonne salement dans ce bouillon dissonant et Lou Reed torture sa guitare sans pitié nous traînant dans son road movie implacable.
Et ce coffret de 3 cds, nous les montre dans leur nudité et crudité. Comme le nom l'indique, il regroupe des bootlegs mais pas n'importe lesquels et pas par n'importe qui : tous ont été enregistrés par Robert Quine, le guitariste génial de Richard Hell And The Voidoids, mécène du no-wave (en tant que futur producteur de la jeune Lydia Lunch et ses Teenage Jesus And The Jerks) et surtout grand fan du Velvet. Il décide de les suivre dans leur nombreuses tournées de 1969 et de capter leurs concerts sur un cassettophone mono Sony et à l'aide d'un micro (de pures audience recordings comme on dit en anglais). Situons le contexte avant de parler directement de la musique.
John Cale et Nico ont quitté le groupe et ont commencé leur carrière solo. Aussi le Velvet se compose à cette époque de Lou Reed, Sterling Morrison (guitares lead et rythmique, chants), Doug Yule (basse, orgue, chants) et Maureen Tucker (batterie et chants).
Le premier disque regroupe des concerts donnés dans la salle The Family Dog (San Francisco). Pour les deuxième et troisième disques, les prestations ont lieu à The Matrix autre salle de SF. Seul le dernier titre du cd 3 provient d'un concert à Saint Louis (Washington University).
Les titres joués couvrent leur discographie de l'époque et de nombreuses compositions du groupe qui n'ont pas encore vues le jour au moment de leur tournée en 69 :
"I'm Waiting For The Man ", "Femme Fatale ", "Sunday Morning ", "Venus In Furs ", "Heroin ", "Black Angels's Death Song " pour The VU And Nico.
"White Light/White Heat ", "Sister Ray " pour White Light/White Heat.
"What Goes On ", "After Hours ", "Some Kinda Love " pour l'éponyme.
Sont présents d'autres titres qui paraîtront sur le prochain album Loaded ("Rock & Roll ", "New Age "), ou d'autres écrits à la même époque que Loaded mais laissés de côté comme "Ride Into The Sun " (repris sur le premier Lou Reed), "I'm Sticking With You ", "Foggy Notion ", "I Can't Stand It " (de même sur le premier album solo de Lou Reed) qui paraîtront en 1985 sur la compilation VU.
Enfin, il y a ce titre que Lou Reed sortira seulement en 1976 sur son Rock & Roll Heart (merci à Toitouvrant pour cette information qui m'a échappé), mais qui demeure fascinant :
"Follow The Leader " avec son groove très communicatif.
Oubliez les enregistrements studio, ici se trouvent la quintessence de ce groupe.
Alors que sur les albums officiels, on pourrait leur reprocher un poli ou un maniérisme, les titres ici explosent littéralement joués dans une tension permanente ou avec un feeling blues. Lou Reed nous montre la richesse de son talent : tour à tour il nous cajole et nous flatte avec son chant très blues man ("I'm Waiting For The Man" est méconnaissable avec son rythme au ralenti). Sa voix est chaleureuse, séductrice, à la limite du crooner. Il nous emporte aussi dans des rythmes sauvages fleurant bon le rock à la Stones, ou nous assomme et nous agresse en larsens, distorsions, saturations and co. ("Sister Ray "). Ah ! la voilà, cette redoutable sœur cécité, marraine aveuglante, reine de l'impro brûlant ses vaisseaux ; rien que pour elle, vous devez acheter ce coffret. Venant clore (plutôt incendier) chacun des 3 disques, son écoute est une expérience unique, une traversée du bruit et de la fureur.
Étirée, désarticulée et transcendée sur 30 voire 40 minutes, elle plonge l'auditeur dans une sorte d'hypnose meurtrière et de transe métallique. La dame aux fûts martèle, frappe, cogne ses caisses sans répit : le rythme se mue en une mitraille ou un coup de marteau, de pieu.
La basse est un bourdonnement qui raisonne salement dans ce bouillon dissonant et Lou Reed torture sa guitare sans pitié nous traînant dans son road movie implacable.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par 22goingon23 |
Note du rédacteur : En juin 2010, le label Sundazed a réédité ce bootleg en format vinyle. Un joli coffret vintage de 6 LPs.
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