Swervedriver
Mezcal Head |
Label :
A&M |
||||
Sur les premiers albums, Swervedriver jouait un shoegazing beaucoup plus lourd et agressif, toutes guitares dehors, tout en restant pop dans l'esprit. Mezcal Head est un brûlot nerveux et endiablé.
Aucun répit n'est autorisé. On a parfois du mal à se retrouver dans cette déferlante, ça sonne de tous les côtés et les chansons se ressemblent beaucoup, mais là n'est pas le propos puisque le but est de donner le tournis à partir de saturations, de riffs bien sentis, de coupures (légères) de rythme, de passages psyché.
Et on peut dire que c'est une réussite tant cet album sympathique abonde de guitares électriques et de refrains imparables.
Aucun répit n'est autorisé. On a parfois du mal à se retrouver dans cette déferlante, ça sonne de tous les côtés et les chansons se ressemblent beaucoup, mais là n'est pas le propos puisque le but est de donner le tournis à partir de saturations, de riffs bien sentis, de coupures (légères) de rythme, de passages psyché.
Et on peut dire que c'est une réussite tant cet album sympathique abonde de guitares électriques et de refrains imparables.
Pas mal 13/20 | par Vic |
Posté le 13 février 2007 à 04 h 26 |
Après leur premier album chef-d'oeuvre, Raise, et un changement assez conséquent de line-up, Swervedriver ressort toutes guitares dehors pour un second chef-d'oeuvre.
La première plage "For Seeking Heat" se fait un peu attendre, mais démarre ensuite sur un rythme effréné, dans la même veine que Raise, pour terminer sur une musique plus rêveuse.
Ce que l'on remarque directement, c'est l'enregistrement beaucoup mieux calibré que sur Raise, toutes les pistes sont reconnaissables et sautent directement aux oreilles, là où Raise était enregistré de manière un peu 'crade', 'sale'.
Vient ensuite la chanson la plus connue du groupe, "Duel", bien connue des amateurs de jeux vidéos de par sa présence dans le jeu Road Rash, et qui a eu un certain succès à sa sortie en EP (juste avant l'album) aux Etats-Unis, sur les radios étudiantes. La chanson est directement accrocheuse ('You've been away for so long, you can't ask why') et rondement menée de bout en bout, avec des moments plus calmes et des paroles parfois très psychédéliques ('un million d'étoiles au dehors ce soir pourrait faire passer les néons pour des chandelles'). Cette chanson est une ode au premier film de Spielberg, du même nom, un film frénétique que rend bien la chanson.
"Blowin' Cool" arrive ensuite, chanson assez pop dans sa sonorité avec ci et là des petits sons ponctuels de guitare comme savent si bien les réaliser Los Swervies, la chanson s'emballe pour devenir très rock en son milieu. Cette chanson décrit parfaitement un beau matin où les rayons du soleil viennent nous éblouir au réveil. Avant de nous expliquer que nous n'apprécions pas assez ce genre de moments: 'This daily planet's beauty lies behind untutored eyes'.
"MM Abduction" est encore une de ces chansons pop se transformant en un énorme riff accrocheur tout en déclamant la même phrase en refrain de manière très flexible.
La cinquième plage est une transformation lyrique réussie de Adam Franklin, décrivant un voyageur au coeur douloureux raconter ses malheurs amoureux à son compagnon de voyage. Entre chaque couplet de ce poème, des longues envolées de guitare placent "Last Train To Satansville" en tant que point fort du groupe. La chanson s'envole alors dans une pure expérimentation sonore de laquelle on perçoit parfaitement le tchoutchou d'un train en mouvement et dont les guitares rendent de manière surprenante le son caractéristique de la cloche à vapeur annonciateur du train sortant de gare.
"Harry&Maggie" nous emmène en visite à Londres, cette chanson irait parfaitement sur Raise, tellement elle en est proche, de la guitare au chant, en passant par les coups rageurs de batterie. Malgré tout, le cap de Mezcal Head est gardé de par les riffs très cohérents avec le début de l'album. Cette chanson montre le tournant entre Raise et Mezcal Head mieux que toute autre et est annonciatrice des deux chansons 'Raisiennes' suivantes: "A Change Is Gonna Come" et "Girl On A Motorbike".
"A Change Is Gonna Come" possède un rythme très dansant en son début, puis monte le ton avant de partir sur des tourbillons de wah-wah, pendant que Franklin nous gratifie de sa voix planante d'un 'You shouldn't feel this way'.
"Girl On A Motorbike" commence par un riff très calme sur lequel vient se superposer la batterie qui donne le ton et le rythme (implacable) de la chanson Les guitares explosent sur le refrain sur riff très lourd, bien dans le ton de l'album. Les murs de guitare viennent faire leur interlude habituel au milieu de la chanson avant que le rythme principal ne refasse son apparition en fanfare pour nous offrir le dernier couplet.
"Duress" représente un changement radical dans Mezcal Head. En effet, le rythme ralentit, la basse prend ici tout son sens et guide le rythme d'une chanson planante en son départ, mais qui entame crescendo une chevauchée de guitares dont l'apogée survient durant les paroles incroyablement psychédéliques racontant les sensations perçues sous ecstasy, tout en ajoutant des tonnes de wah-wah devant la ligne de basse, qui vaut à elle seule le détour. Duress est la première chanson du groupe réllement jouée sur un tempo lent, et qui préfigure largement des albums qui suivront. Cette lenteur est largement compensée par la montée en puissance qui nous donne envie de savoir quand elle s'arrêtera.
"You Find It Everywhere" est le véritable tournant déjà amorcé avec Duress nous menant directement vers Ejector Seat Reservation.
Probablement la seule faiblesse (relative) de l'album car un peu répétitive.
Néanmoins, certains moments de guitare et le rythme de la batterie donnent malgré tout à la chanson un intérêt certain.
"Never Lose That Feeling/Never Learn" clot Mezcal Head de manière fort représentative. Un début en déferlante de guitares, avec ce conseil répété encore et encore "Never Lose That Feeling" de concert avec le riff principal. Après 4 minutes, le changement est radical et par dans une nouvelle expérimentation sonore dont la ligne de basse s'érige en fer de lance, et où vient se greffer un saxophone inédit. La deuxième partie de cette chanson, "Never Learn", est une expérimentation atmosphérique réellement parfaite pour décompresser et se laisser emporter par la musique.
Si musicalement Mezcal Head est assez différent de son prédécesseur, il en reste néanmoins le croisement parfait des affinités metal de Raise et de la prétention pop de Ejector Seat Reservation, en ce sens, c'est probablement l'apogée du groupe, ne fût ce que dans l'écriture des paroles, les textes décrivant à la fois la beauté des choses, et nous racontant à la fois des histoires extrêmement poétiques.
Le point culminant de la carrière du groupe, sans aucun doute. Et une petite bombe qui aurait mérité bien plus dans la grungitude parfois bien médiocre de l'époque.
La première plage "For Seeking Heat" se fait un peu attendre, mais démarre ensuite sur un rythme effréné, dans la même veine que Raise, pour terminer sur une musique plus rêveuse.
Ce que l'on remarque directement, c'est l'enregistrement beaucoup mieux calibré que sur Raise, toutes les pistes sont reconnaissables et sautent directement aux oreilles, là où Raise était enregistré de manière un peu 'crade', 'sale'.
Vient ensuite la chanson la plus connue du groupe, "Duel", bien connue des amateurs de jeux vidéos de par sa présence dans le jeu Road Rash, et qui a eu un certain succès à sa sortie en EP (juste avant l'album) aux Etats-Unis, sur les radios étudiantes. La chanson est directement accrocheuse ('You've been away for so long, you can't ask why') et rondement menée de bout en bout, avec des moments plus calmes et des paroles parfois très psychédéliques ('un million d'étoiles au dehors ce soir pourrait faire passer les néons pour des chandelles'). Cette chanson est une ode au premier film de Spielberg, du même nom, un film frénétique que rend bien la chanson.
"Blowin' Cool" arrive ensuite, chanson assez pop dans sa sonorité avec ci et là des petits sons ponctuels de guitare comme savent si bien les réaliser Los Swervies, la chanson s'emballe pour devenir très rock en son milieu. Cette chanson décrit parfaitement un beau matin où les rayons du soleil viennent nous éblouir au réveil. Avant de nous expliquer que nous n'apprécions pas assez ce genre de moments: 'This daily planet's beauty lies behind untutored eyes'.
"MM Abduction" est encore une de ces chansons pop se transformant en un énorme riff accrocheur tout en déclamant la même phrase en refrain de manière très flexible.
La cinquième plage est une transformation lyrique réussie de Adam Franklin, décrivant un voyageur au coeur douloureux raconter ses malheurs amoureux à son compagnon de voyage. Entre chaque couplet de ce poème, des longues envolées de guitare placent "Last Train To Satansville" en tant que point fort du groupe. La chanson s'envole alors dans une pure expérimentation sonore de laquelle on perçoit parfaitement le tchoutchou d'un train en mouvement et dont les guitares rendent de manière surprenante le son caractéristique de la cloche à vapeur annonciateur du train sortant de gare.
"Harry&Maggie" nous emmène en visite à Londres, cette chanson irait parfaitement sur Raise, tellement elle en est proche, de la guitare au chant, en passant par les coups rageurs de batterie. Malgré tout, le cap de Mezcal Head est gardé de par les riffs très cohérents avec le début de l'album. Cette chanson montre le tournant entre Raise et Mezcal Head mieux que toute autre et est annonciatrice des deux chansons 'Raisiennes' suivantes: "A Change Is Gonna Come" et "Girl On A Motorbike".
"A Change Is Gonna Come" possède un rythme très dansant en son début, puis monte le ton avant de partir sur des tourbillons de wah-wah, pendant que Franklin nous gratifie de sa voix planante d'un 'You shouldn't feel this way'.
"Girl On A Motorbike" commence par un riff très calme sur lequel vient se superposer la batterie qui donne le ton et le rythme (implacable) de la chanson Les guitares explosent sur le refrain sur riff très lourd, bien dans le ton de l'album. Les murs de guitare viennent faire leur interlude habituel au milieu de la chanson avant que le rythme principal ne refasse son apparition en fanfare pour nous offrir le dernier couplet.
"Duress" représente un changement radical dans Mezcal Head. En effet, le rythme ralentit, la basse prend ici tout son sens et guide le rythme d'une chanson planante en son départ, mais qui entame crescendo une chevauchée de guitares dont l'apogée survient durant les paroles incroyablement psychédéliques racontant les sensations perçues sous ecstasy, tout en ajoutant des tonnes de wah-wah devant la ligne de basse, qui vaut à elle seule le détour. Duress est la première chanson du groupe réllement jouée sur un tempo lent, et qui préfigure largement des albums qui suivront. Cette lenteur est largement compensée par la montée en puissance qui nous donne envie de savoir quand elle s'arrêtera.
"You Find It Everywhere" est le véritable tournant déjà amorcé avec Duress nous menant directement vers Ejector Seat Reservation.
Probablement la seule faiblesse (relative) de l'album car un peu répétitive.
Néanmoins, certains moments de guitare et le rythme de la batterie donnent malgré tout à la chanson un intérêt certain.
"Never Lose That Feeling/Never Learn" clot Mezcal Head de manière fort représentative. Un début en déferlante de guitares, avec ce conseil répété encore et encore "Never Lose That Feeling" de concert avec le riff principal. Après 4 minutes, le changement est radical et par dans une nouvelle expérimentation sonore dont la ligne de basse s'érige en fer de lance, et où vient se greffer un saxophone inédit. La deuxième partie de cette chanson, "Never Learn", est une expérimentation atmosphérique réellement parfaite pour décompresser et se laisser emporter par la musique.
Si musicalement Mezcal Head est assez différent de son prédécesseur, il en reste néanmoins le croisement parfait des affinités metal de Raise et de la prétention pop de Ejector Seat Reservation, en ce sens, c'est probablement l'apogée du groupe, ne fût ce que dans l'écriture des paroles, les textes décrivant à la fois la beauté des choses, et nous racontant à la fois des histoires extrêmement poétiques.
Le point culminant de la carrière du groupe, sans aucun doute. Et une petite bombe qui aurait mérité bien plus dans la grungitude parfois bien médiocre de l'époque.
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