Lush

A l'écoute de ces voix irréelles, impossible de définir véritablement le caractère de Miki Berenyi et Emma Anderson : malicieuses, enfantines, angéliques, capricieuses ou bien raffinées, on hésite et on tangue entre diverses sensations. Si bien que le trouble jeté par ces ensorceleuses provoque une confusion étrangement séduisante, un hébètement soumis, une sorte d'attraction déférente et prudente. Car on se trouve face à une magie vaporeuse et presque paradisiaque tant cette musique est jouée divinement et que cela incite à une attirance hypnotique. On est comme fasciné devant ces femmes qui chantent comme des nymphes.
Ce recueil des premiers maxis du groupe sur 4AD est un défilé de perles et autres pierres précieuses, très pop et très efficaces, produites par la crème des producteurs spécialistes du Soegazing : Tim Friese-Greene de Talk-Talk, Ed Buller (Ride), John Fryer et Robin Guthrie, themself, et on retrouvera d'ailleurs beaucoup l'influence des chants éthérées de Liz Fraser. Lush sait mettre juste ce qu'il faut d'obscur dans ces morceaux atmosphériques et acidulés pour aboutir à une musique aussi étrange qu'intéressante mais qui n'oublie pas moins d'être entraînante et en aucun cas absconse.