"De la glace s'est formée et il y a de la neige entre les voies
J'ai vu la surface se déchirer et je ne peux regarder derrière moi
Le soleil, bas, tiède, t'aveugle depuis des jours
D'horizon en horizon, puis-je m'échapper de tout cela en rêvant ?
Mais au-dessus de l'eau, au-dessus de la mer
Il y a toi, étincelante dans une mer de fous
Oh, je peux te tirer de là en chantant, je peux te débarrasser du blues de la sirène
Viens avec moi, seul j'ai peur de la marée
Elle m'appelle, m'attire, et je pense que le moment est venu"

Tom McRae reste pour moi un des meilleurs songwriters de sa génération.
Grand poête, il sait faire frissonner, rêver, émouvoir sur des mélodies simples, avec des paroles noires, mélancoliques, profondes.
Il retranscrit l'amour à fleur de peau avec une intensité et une sincérité déconcertante. Il alterne entre ballades pop comme "Mermaid Blues" et rock poignant avec "Karaoke Soul". "Line Of Fire" tout aussi bien réussi nous entraine dans une tourmente aussi sublime que sans fin. On ne s'en lasse pas...

Quand on me disait que Tom McRae était probablement le nouveau Jeff Buckley, je criais à l'exagération. Cependant, il aura bien fallut un jour où je décidais de m'y intéresser et il est enfin arrivé.
Et me voici face à un album d'une grande simplicité mais pourtant tellement travaillé et bourré de sensibilité. La voix est d'une rare intensité, les textes réfléchis et les mélodies pleines d'émotions.
Alors Tom McRae le nouveau Jeff Buckley ? Pas loin...
Quoi qu'il en soit, il est un artiste qui mérite bien plus que l'on s'intéresse à lui et un album qui vaut nettement ce 19/20 !

Les yeux fermés, je vous dis, les yeux fermés !

Après un premier album se rapprochant du chef-d'oeuvre, cette seconde production de Tom McRae était très attendue. Comment évoluer, ne pas nous ressortir la même chose, mais en faisant aussi bien ? Autant le dire tout de suite cet album réussit les deux.
En effet, il y a bien eu évolution depuis le premier album, éponyme. La contrebasse, instrument majeur sur le premier opus, ne se fait plus entendre. On peut aussi remarquer que les instrumentations se sont enrichies et que la voix est moins brute avec parfois même des effets d'écho, bref il y a eu un plus grand travail de mixage. Mais d'un autre côté, l'ambiance tellement triste et noire du premier album est toujours là, ce qui n'est pas pour déplaire à ceux qui comme moi l'ont adoré.
Mais la vraie plus-value de Just Like Blood par rapport à son prédécesseur est le côté, n'ayons pas peur des mots, planant. Par exemple, dans les passages instrumentaux de "Overthrown", on retouve le son 'japonisant' de "Air" (pour le mot 'japonisant', cf les interviews des deux versaillais). Attention cependant, ce n'est pas du tout une caractéristique intrinsèque du disque, c'est juste un début d'évolution par rapport au premier album.
On pardonnera à Tom McRae la petite inspiration qu'il a du trouver dans "Climbing Up The Walls" (OK Computer) pour "Mermaid Blues", d'autant plus que ce n'est pas un plagia mais plutôt la reprise d'une idée au même moment de la chanson, qui crée exactement le même effet (en l'occurrence il s'agit des sortes de trompettes hurlantes, paroxysme de l'angoisse dans OK Computer). "Mermaid Blues" est d'ailleurs l'une des meilleures chansons de l'album.
Au final, Just Like Blood est tout à fait dans la continuité du premier album, tout en s'en distinguant assez pour ne pas ennuyer.
En considérant son troisième album on se rendra compte qu'il s'agissait plus en fait d'une parenthèse dans la discographie de Tom McRae, ce qui rend cet album tout à fait unique et renforce le côté bijoux de ces dix chansons.