Merzbow

Budapest - Hongrie [Trafó - Making New Waves Festival] - samedi 12 décembre 2009

Quelle bonne idée que d'inviter Merzbow dans le cadre d'un festival de musiques dites "nouvelles" et/ou "expérimentales" dan ce qui est certainement le plus haut lieu de l'underground de Budapest : Trafó.
Et comme si la harsh noise de Merzbow ne se suffisait pas à elle-même et n'était pas déjà assez bruyante, les organisateurs ont eu la bonne idée d'associer l'artiste Japonais à un batteur local, Balazs Pandi. Le but de cette association ? Aucune idée... Faire encore plus de bruit ? Peut-être. Canaliser l'énergie du Nippon ? Pari impensable et d'ores et déjà perdu d'avance...

Toujours est-il que Merzbow vient prendre place sous une semi-ovation et ne perd pas de temps. A peine installé derrière ses deux laptops qui jaillissent déjà les premières stridences et fulgurances. J'ai tenté de retarder au maximum l'instant où je décidais d'utiliser mes earplugs : je ne pense pas avoir tenu 2 minutes malgré ma persévérance...
Alors évidemment, Merzbow sur scène, ce n'est pas foncièrement un spectacle fantastique : l'homme passera la majeure partie du concert assis derrière ses laptops et se permettra parfois de se mettre debout usant d'un instrument qui m'est pour l'occasion totalement inconnu (quitte à passer pour un inculte) : sorte de plaque rectangulaire, passée en bandoulière au-dessus de son épaule et dont il semble jouer comme une guitare avec une sorte de gros cylindre en guise de médiator... Pas la moindre idée de ce que c'est : en revanche, ça fait du boucan évidemment !
Quant au batteur.... là c'est une autre histoire? Après une dizaine de minutes, il quittera sa batterie, s'octroyant un break de quelques minutes s'asseyant par terre comme un miséreux... J'ose espérer pour lui que ce break était bel et bien prévu mais je n'en suis pas sûr : le pauvre est passé complètement à côté ! Multipliant les pains (et oui, il est possible de mal jouer sur du Merzbow !); essayant d'imposer un rythme sans jamais y parvenir tout en perdant ses baguettes. Mais rendons à César ce qui appartient à César, ce fameux break lui sera salvateur et parviendra par la suite à imposer quelque peu son jeu et ses patterns, changeant complètement de visage. La suite du concert n'en sera que meilleure.

Meilleure certes, pas non plus transcendante. Est-ce du au lieu en lui même ? Le Trafó pour l'occasion n'offre que des places assises... Et pour un concert de noise malheureusement, pas sûr que ce choix soit des plus audacieux ! Difficile de rentrer dans l'univers de Merzbow si l'on doit se cramponner à sa chaise...
Et puis, surtout, ce type est certainement le Japonais le plus célèbre, dans le milieu de la Harsh Noise, et voilà tout ce dont il est capable de faire en live ? Un show d'à peine 45 minutes, et une fameuse impression communicante de s'ennuyer ferme... Mouais... Et au final, je suis bien obligé d'admettre qu'il ne se passe pas grand chose... A mon grand désarroi !

J'en attendais beaucoup plus : quelque chose qui me prenne aux tripes et ne me lache plus pendant plus d'une heure, qui m'entraine me fasse découvrir quelque chose de nouveau tout en puissance; aussi bien physique que sonore. Comme une nouvelle expérience au goût d'inédit. Un truc de phénoménal tout simplement que je n'aurais peut-être plus l'occasion avant bien longtemps de goûter. Mais non, finalement, rien de tout cela. Juste un concert mi-figue mi-raisin... Beaucoup de bruit pour rien au final ?


Correct   12/20
par X_Jpbowersock


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