Neko Case

Furnace Room Lullaby, le deuxième album solo de Neko Case après The Virginian paru trois ans plus tôt, est son second et ultime où elle se trouve entourée par ses Boyfriends, les différents musiciens qui l'accompagnaient alors sur scène et en studio. On retrouve notamment parmi eux Carl Newman, son camarade des New Pornographers, et les frangins des géniaux Sadies, Dallas et Travis Good. Elle signera ses disques suivants sous son nom seul.

Ce deuxième disque amorce une certaine évolution pour la chanteuse originaire de Virginie, qui s'essaye ici à une country plus "sérieuse", d'une tonalité plus sombre. Vocalement, elle se cherche toujours un peu et ne maîtrise pas encore parfaitement son atout maître, sa formidable voix. Les bases sont évidemment déjà présentes, mais j'ai comme l'impression qu'elle en met un peu trop parfois et que davantage de sobriété vocale aurait été préférable à certains endroits. Malgré ces menues réserves, Case est un régal pour les oreilles et il serait criminel de s'en priver. Les morceaux sont agréables sans être exceptionnels, c'est de la bonne country alternative comme on dit dans les milieux autorisés. Les plus doux d'entre eux sont particulièrement réussis, tels "Porchlight", "No Need to Cry" ou les superbes "We've Never Met" et "Furnace Room Lullaby", et l'on y sent clairement poindre la grande Neko Case, celle qui produira Fox Confessor Brings the Flood ou, plus proche de nous, Hell-On. Elle avait déjà tout, il fallait juste qu'elle mette un peu d'ordre dans ses affaires et Furnace Room Lullaby constitue une belle tentative d'y parvenir sans que cela soit tout à fait abouti. Mais la lumière n'était définitivement pas loin.