Neko Case
The Worse Things Get, The Harder I Fight, The Harder I Fight, The More I Love You |
Label :
Anti- |
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Je savais qu'une fois tombé sous le charme, que dis-je, l'emprise de la flamboyante Neko Case, il me serait impossible de m'en défaire. Et c'est bien ce qui est advenu, son incroyable voix ne cessant de m'attirer vers sa musique sans que je puisse rien y faire. Mais il existe de plus désagréables malédictions me direz-vous avec raison, alors autant y plonger sans aucune possibilité de retour à disposition. Et ce n'est pas son sixième album au titre interminable, The Worse Things Get, the Harder I Fight, the Harder I Fight, the More I Love You, qui me détournera d'elle, bien au contraire. L'Américaine nous propose en effet un album tout à fait réussi et des plus variés, notamment dans la gamme des émotions qu'elle parvient à nous communiquer (et il y a une raison à cela, nous allons y revenir).
Toujours dans son style que l'on peut qualifier de country alternative à défaut de mieux, elle nous balade au gré de ses humeurs et de ses envies et s'est entourée, pour leur donner vie et consistance, d'un casting de très haute tenue, jugez plutôt et pour ne citer qu'eux : Joey Burns, John Convertino et Jacob Valenzuela de Calexico, ses compères des New Pornographers Kurt Dahle et A.C. Newman, mais aussi Carl Broemel et Jim James de My Morning Jacket ou encore Steve Turner de Mudhoney. Si la musique que Neko nous présente resplendit singulièrement, il n'en allait pas de même pour elle, d'un point de vue personnel, à l'époque de l'enregistrement de cet album. Elle était alors tiraillée par la dépression (notamment due à la mort de sa grand-mère), cela se ressent particulièrement dans ses textes, tout comme par ses interrogations sur son statut de femme, son enfance, sa relation à sa mère lors de sa jeunesse, entre autres questions existentielles. Mais elle parvient à sublimer sa douleur et ses questionnements par sa musique et les douze chansons de son album, qui sont autant de façons pour elle d'exorciser ses démons. On déguste alors "Wild Creatures" et ses cruelles paroles ("When you catch the light / You look like your mother", pour commencer, c'est plutôt direct, elle ne s'épargne rien), les bombes "Man" et "Bracing for Sunday". Elle magnifie de sa voix unique les dépouillées "Afraid" (une reprise de Nico), "I'm from Nowhere", simplement accompagnée par une guitare acoustique sur cette dernière, quand elle ne chante pas "Nearly Midnight, Honolulu" tout à fait a capella, juste secondée vocalement par quelques camarades. Le ton se fait plus mystérieux sur les superbes "Calling Cards", "Local Girl" et "Where Did I Leave That Fire?", alors que "City Swans" s'avère être la grande chanson du disque, propulsée par un solo de Broemel et une outro dominée par un piano enchanteur. "Ragtime" complète le tableau sur une touche plus colorée où les cuivres ont la part belle.
Malgré des doutes et des réflexions intimes et douloureuses, Neko Case ne s'en laisse pas compter et nous offre un album inspiré, remarquable de justesse et finalement, paradoxalement, assez chaleureux, bien aidée en cela par sa voix ô combien singulière. Grâce à des formats plutôt courts et incisifs, elle paraît conjurer sa douleur et parvient à nous transmettre sa farouche volonté d'aller de l'avant, quelles que soient les futures embûches que la vie lui imposera. Et où qu'elle aille désormais, je serai toujours avec elle. Ou le contraire.
Toujours dans son style que l'on peut qualifier de country alternative à défaut de mieux, elle nous balade au gré de ses humeurs et de ses envies et s'est entourée, pour leur donner vie et consistance, d'un casting de très haute tenue, jugez plutôt et pour ne citer qu'eux : Joey Burns, John Convertino et Jacob Valenzuela de Calexico, ses compères des New Pornographers Kurt Dahle et A.C. Newman, mais aussi Carl Broemel et Jim James de My Morning Jacket ou encore Steve Turner de Mudhoney. Si la musique que Neko nous présente resplendit singulièrement, il n'en allait pas de même pour elle, d'un point de vue personnel, à l'époque de l'enregistrement de cet album. Elle était alors tiraillée par la dépression (notamment due à la mort de sa grand-mère), cela se ressent particulièrement dans ses textes, tout comme par ses interrogations sur son statut de femme, son enfance, sa relation à sa mère lors de sa jeunesse, entre autres questions existentielles. Mais elle parvient à sublimer sa douleur et ses questionnements par sa musique et les douze chansons de son album, qui sont autant de façons pour elle d'exorciser ses démons. On déguste alors "Wild Creatures" et ses cruelles paroles ("When you catch the light / You look like your mother", pour commencer, c'est plutôt direct, elle ne s'épargne rien), les bombes "Man" et "Bracing for Sunday". Elle magnifie de sa voix unique les dépouillées "Afraid" (une reprise de Nico), "I'm from Nowhere", simplement accompagnée par une guitare acoustique sur cette dernière, quand elle ne chante pas "Nearly Midnight, Honolulu" tout à fait a capella, juste secondée vocalement par quelques camarades. Le ton se fait plus mystérieux sur les superbes "Calling Cards", "Local Girl" et "Where Did I Leave That Fire?", alors que "City Swans" s'avère être la grande chanson du disque, propulsée par un solo de Broemel et une outro dominée par un piano enchanteur. "Ragtime" complète le tableau sur une touche plus colorée où les cuivres ont la part belle.
Malgré des doutes et des réflexions intimes et douloureuses, Neko Case ne s'en laisse pas compter et nous offre un album inspiré, remarquable de justesse et finalement, paradoxalement, assez chaleureux, bien aidée en cela par sa voix ô combien singulière. Grâce à des formats plutôt courts et incisifs, elle paraît conjurer sa douleur et parvient à nous transmettre sa farouche volonté d'aller de l'avant, quelles que soient les futures embûches que la vie lui imposera. Et où qu'elle aille désormais, je serai toujours avec elle. Ou le contraire.
Parfait 17/20 | par Poukram |
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