The Sadies

Le problème avec les groupes qui creusent plus ou moins le même sillon toute leur carrière durant, c'est que l'on devient rapidement à court de mots pour décrire leur musique. Et ce n'est pas leur rendre justice, surtout quand, comme dans le cas des Sadies et de leur New Seasons, ils maintiennent une qualité qui ne se dément pas d'album en album. Ce sixième disque du quatuor ontarien n'a en effet rien à envier à ses prédécesseurs ou ses successeurs et s'inscrit dans un parcours qui se révèle à chaque fois plus cohérent. Brassant ses influences habituelles (americana, bluegrass, country à tendance psychédélique, une atmosphère tirant parfois sur le Southern Gothic, les Byrds, feu le Maestro Ennio Morricone), associées à un sens aigu de l'espace et une production minutieuse (ils reçoivent ici l'aide de Gary Louris, membre des Jayhawks), le groupe déroule sa partition avec classe et talent.

Il y a un peu de tout sur New Seasons : des instrumentaux qui déchirent ("Wolf Tones", "The Last Inquisition, Pt. V"), des morceaux qui bougent ("The First Inquisition, Pt. IV", "A Simple Aspiration"), de belles ballades ("Yours to Discover", "My Heart of Wood"), de véritables perles ("What's Left Behind", "Sunset To Dawn") et, tout simplement, de belles chansons ("Anna Leigh", "The Trial", "Never Again", "The Land Between"). Vous l'aurez compris, il y a de quoi faire avec ce disque et ce groupe de manière générale, les frères Good et leurs comparses n'ayant pas l'air de vouloir réduire la voilure tant ils maintiennent un niveau impressionnant à chacune de leurs sorties. Les Sadies, ou une certaine façon d'être meilleurs (ou au moins aussi bons) quoi qu'il arrive.