The Sadies
Internal Sounds |
Label :
Yep Roc |
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Dès "The First 5 Minutes", qui inaugure Internal Sounds, le neuvième album des Sadies sous leur propre nom, on devine un groupe prêt à en découdre. Ce morceau est en effet résolument rock, puissant, incisif. Le son, œuvre de Dallas Good, l'est tout autant, tranchant comme rarement sur un disque des Sadies. Dans cette chevauchée au long cours faite de plusieurs mouvements distincts et qui voit le tempo décélérer au fur et à mesure que le morceau avance, on retrouve tous les ingrédients de la musique du groupe : les guitares entrelacées des frères Good, leurs voix qui harmonisent si élégamment, la rythmique précise et efficace de Mike Belitsky (batterie) et Sean Dean (basse) et surtout, en toile de fond, cette puissance, ce ton si particulier qui n'appartient qu'à lui, si évocateur des grands espaces nord-américains, que l'on traverse en accéléré au cours de ce premier titre. Sur "So Much Blood", la deuxième piste aux accents country et aux paroles un rien désespérées et pleines de solitude, le violon de Travis Good fait son entrée et s'unit à la perfection avec la guitare de son frangin dans un solo aussi évident qu'émouvant. Le sommet du disque de mon point de vue, du genre que l'on peut écouter plusieurs dizaines de fois d'affilée sans se lasser.
À partir de là, selon leur habitude, les Canadiens vont dérouler leur art, avec aisance, classe et élégance. Ce qui est assez magique avec les Sadies, c'est que leurs albums, qui font presque sans exception dans la trentaine de minutes (Internal Sounds ne déroge pas à la règle, puisqu'il dure un peu plus de trente-quatre minutes), sont toujours d'une richesse et d'une variété surprenante au niveau des ambiances, des rythmes. On pourrait avoir une impression persistante de déjà-entendu à l'écoute de l'ensemble de leur œuvre, mais il y a à chaque fois des détails qui retiennent l'attention et poussent à aller plus loin. Et c'est cette mesure, cette concision, cette capacité sidérante à encapsuler leurs idées de manière infaillible dans des morceaux de deux-trois minutes, rarement plus, qui constitue au final leur plus grande force. En résulte des disques à la cohérence sans faille, équilibrés, subtils et nuancés. Dégustons alors tranquillement les instrumentaux épiques en mode duel au soleil couchant ("The Very Ending", "The Lesser Key"), les bonnes ruades ("Another Tomorrow Again", "The Very Beginning"), les belles ballades ("STORY 19") et les bons morceaux, tout simplement ("Starting All Over Again", "Leave This World Behind", "Another Yesterday Again"). La vaporeuse "We Are Circling" conclut l'affaire de façon plutôt étrange et mystérieuse, la voix de la chanteuse Buffy Sainte-Marie y étant pour beaucoup.
Avec Internal Sounds, les Sadies démontrent une fois encore leur habileté à créer des morceaux immédiatement marquants et mémorables, percutants comme touchants et mélancoliques. Avec un rendu sonore plus acéré qu'à l'accoutumée, mais toujours aussi précis et singulier, le groupe de Toronto prouve qu'il est toujours dans une forme éclatante près de vingt ans après sa formation. Et je suis sûr que les vingt prochaines années ne sauraient avoir raison de leur inspiration et de leur pertinence.
À partir de là, selon leur habitude, les Canadiens vont dérouler leur art, avec aisance, classe et élégance. Ce qui est assez magique avec les Sadies, c'est que leurs albums, qui font presque sans exception dans la trentaine de minutes (Internal Sounds ne déroge pas à la règle, puisqu'il dure un peu plus de trente-quatre minutes), sont toujours d'une richesse et d'une variété surprenante au niveau des ambiances, des rythmes. On pourrait avoir une impression persistante de déjà-entendu à l'écoute de l'ensemble de leur œuvre, mais il y a à chaque fois des détails qui retiennent l'attention et poussent à aller plus loin. Et c'est cette mesure, cette concision, cette capacité sidérante à encapsuler leurs idées de manière infaillible dans des morceaux de deux-trois minutes, rarement plus, qui constitue au final leur plus grande force. En résulte des disques à la cohérence sans faille, équilibrés, subtils et nuancés. Dégustons alors tranquillement les instrumentaux épiques en mode duel au soleil couchant ("The Very Ending", "The Lesser Key"), les bonnes ruades ("Another Tomorrow Again", "The Very Beginning"), les belles ballades ("STORY 19") et les bons morceaux, tout simplement ("Starting All Over Again", "Leave This World Behind", "Another Yesterday Again"). La vaporeuse "We Are Circling" conclut l'affaire de façon plutôt étrange et mystérieuse, la voix de la chanteuse Buffy Sainte-Marie y étant pour beaucoup.
Avec Internal Sounds, les Sadies démontrent une fois encore leur habileté à créer des morceaux immédiatement marquants et mémorables, percutants comme touchants et mélancoliques. Avec un rendu sonore plus acéré qu'à l'accoutumée, mais toujours aussi précis et singulier, le groupe de Toronto prouve qu'il est toujours dans une forme éclatante près de vingt ans après sa formation. Et je suis sûr que les vingt prochaines années ne sauraient avoir raison de leur inspiration et de leur pertinence.
Parfait 17/20 | par Poukram |
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