808 State
Gorgeous |
Label :
ZTT |
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Forts du succès de Ex:El, le groupe 808 State part en tournée mondiale le reste de l'année 1991. On note différents concerts importants dont certains accompagnés du fidèle rappeur MC Tunes, mais également de Bjork ou de Bernard Sumner. A la fin de l'année 91, Martin Price, musicien et propriétaire du disquaire Eastern Bloc, décide de quitter le groupe, resserrant 808 State autour du trio Graham Massey, Andrew Barker et Darren Partington.
A cette époque, le groupe entre alors en phase de pause, permettant à Massey de se reposer après trois années assez chargées. Le duo restant, connu sous le nom Spinmasters décide de continuer à mixer dans des soirées et assurent jusqu'à la fin de l'année 1992 leur émission de radio locale. Profitant de cette pause, le groupe part se ressourcer avant de repartir aux studio Fon à l'été. A cette période, toute la scène "rave" commençait enfin à entrer soit dans un courant plus mainstream, soit dans un courant très underground et de plus en plus pointu, donnant davantage envie au trio de sortir leur épingle du jeu en proposant une musique plus unique encore que celle qu'ils avaient livrée auparavant. Désormais séparés de Price, le trio commença à travailler sur le nouveau disque dans une nouvelle dynamique, permettant à Graham Massey de développer davantage qu'a l'accoutumé son côté "jazz-rock", tandis que Barker et Partington tentaient de faire en sorte d'avoir un maximum de titres up-tempo et rave.
Le premier single du prochain album, c'est "Timebomb" : gros son de basse, breakbeats explosif, sample de Twin Peaks et martèlement hypnotique d'arpèges synthétiques. Définitivement "up-tempo", le titre fût un temps censuré (à cause de la guerre du Golfe et de la mention "bomb" dans le titre) avant de finalement sortir à l'automne 1992. Le groupe recommence alors à tourner, et s'embarque notamment pour l'unique concert français qu'il donnera dans les années 90, lors d'une soirée "rave" aux Transmusicales de Rennes aux côtés de Underground Resistance et The Orb, rien que ça.
L'album complet, titré Gorgeous sort finalement le 1er février 1993 simultanément sur les labels ZTT (en Europe) et Tommy Boy (aux USA). Succès critique immédiat, le disque peine cependant à marcher commercialement. Composé de quinze (!) morceaux, Gorgeous est un assez long enchainement de pistes électroniques plus différentes les unes que les autres. Là ou Ex:El était globalement homogène en terme de production et de sonorités, ce nouveau disque explore tout le champ des possibles de la musique électronique. En effet, on passe du gros tube rave ("Timebomb", "10x10") au jazz ambient très marqué ("Plan 9", "Black Morpheus", "Southern Cross"), mais aussi à des choses plus conventionnelles pour du 808 State : "Contrique" et son breakbeat fou; le plus tranquille "Orbit"; l'explosif "Nimbus" qui poursuit la veine "Lift"/"Cobra Bora" des albums précédents ou encore "Colony" qui remet définitivement les pendules à l'heure.
On retrouve également les désormais habituelles collaborations avec des guests vocalists, allant de UB40 sur le proto drum'n'bass "One In Ten", du duo gospel Stuart & McFarlane sur l'énergisante "10x10" (et son sample de The Jam), de Caroline Seaman sur le magnifique "Europa" (on est pas loin de Cocteau Twins) et puis bien sûr de Ian McCulloch, (ex)chanteur de Echo & The Bunnymen (à l'époque) sur "Moses", morceau dans la lignée de "Spanish Heart" sur Ex:El. A noter que le groupe s'en est donné à cœur joie pour le travail de sampling, notamment sur "Contrique" ou on retrouve la rythmique du "Help Me, Somebody" de Brian Eno & David Byrne ainsi que la ligne de basse du "She's Lost Control" de leurs collègues et néanmoins amis de Joy Division (Hooky, le bassiste "originel" jouera d'ailleurs bien souvent la partie de basse en live lors de la tournée suivant la sortie de l'album). On note également trois pistes assez anecdotiques placées en fin d'album, sorte d'expérimentation autour du matériel du groupe : "Stormin Norman", "Sexy Dance" et "Sexy Synthesizer".
Globalement, Gorgeous est un album excellent, bien qu'ayant pour certains morceaux vieilli davantage que certains titres des album précédents. On note d'ailleurs que ce sont les titres plus posés ou jazzy qui ont vieilli le mieux, peut-être aussi car c'est la première fois que 808 State utilise autant la guitare dans sa musique, quitte à la mettre bien en avant lors de l'intro du premier morceau, "Plan 9", qui ouvre le disque sur une note optimiste. A noter que cet album à permis au groupe de faire une tournée plus grande encore que celle de 1991, accompagnés en Europe par Moby et le Meat Beat Manifesto, puis en tant que groupe de première partie lors du Republic Tour de New Order l'été 93 aux Etats-Unis.
Si Gorgeous n'est pas toujours retenu dans l'histoire du groupe comme le meilleur disque de 808 State, c'est certainement le dernier a être vraiment "facile d'accès", et celui qui aura permis au trio de membres restant de se fixer autour d'une nouvelle dynamique de travail très productive (15 morceaux sur l'album et une pléthore d'inédits enregistrés à la même époque étalés sur les compilations Forecast et State To State). Gorgeous étonne par son hétérogénéité et sa manière de passer du coq à l'âne (musicalement parlant) de façon aussi élégante. C'est peut-être le disque du groupe qui a pris le plus d'âge avec Quadrastate, mais c'est également une très bonne porte d'entrée à leur musique si particulière.
Comme le disait si bien Graham Massey lors d'un passage télé à l'hiver 92, "our album is called Gorgeous because it's exactly what it is : gorgeous !"...
A cette époque, le groupe entre alors en phase de pause, permettant à Massey de se reposer après trois années assez chargées. Le duo restant, connu sous le nom Spinmasters décide de continuer à mixer dans des soirées et assurent jusqu'à la fin de l'année 1992 leur émission de radio locale. Profitant de cette pause, le groupe part se ressourcer avant de repartir aux studio Fon à l'été. A cette période, toute la scène "rave" commençait enfin à entrer soit dans un courant plus mainstream, soit dans un courant très underground et de plus en plus pointu, donnant davantage envie au trio de sortir leur épingle du jeu en proposant une musique plus unique encore que celle qu'ils avaient livrée auparavant. Désormais séparés de Price, le trio commença à travailler sur le nouveau disque dans une nouvelle dynamique, permettant à Graham Massey de développer davantage qu'a l'accoutumé son côté "jazz-rock", tandis que Barker et Partington tentaient de faire en sorte d'avoir un maximum de titres up-tempo et rave.
Le premier single du prochain album, c'est "Timebomb" : gros son de basse, breakbeats explosif, sample de Twin Peaks et martèlement hypnotique d'arpèges synthétiques. Définitivement "up-tempo", le titre fût un temps censuré (à cause de la guerre du Golfe et de la mention "bomb" dans le titre) avant de finalement sortir à l'automne 1992. Le groupe recommence alors à tourner, et s'embarque notamment pour l'unique concert français qu'il donnera dans les années 90, lors d'une soirée "rave" aux Transmusicales de Rennes aux côtés de Underground Resistance et The Orb, rien que ça.
L'album complet, titré Gorgeous sort finalement le 1er février 1993 simultanément sur les labels ZTT (en Europe) et Tommy Boy (aux USA). Succès critique immédiat, le disque peine cependant à marcher commercialement. Composé de quinze (!) morceaux, Gorgeous est un assez long enchainement de pistes électroniques plus différentes les unes que les autres. Là ou Ex:El était globalement homogène en terme de production et de sonorités, ce nouveau disque explore tout le champ des possibles de la musique électronique. En effet, on passe du gros tube rave ("Timebomb", "10x10") au jazz ambient très marqué ("Plan 9", "Black Morpheus", "Southern Cross"), mais aussi à des choses plus conventionnelles pour du 808 State : "Contrique" et son breakbeat fou; le plus tranquille "Orbit"; l'explosif "Nimbus" qui poursuit la veine "Lift"/"Cobra Bora" des albums précédents ou encore "Colony" qui remet définitivement les pendules à l'heure.
On retrouve également les désormais habituelles collaborations avec des guests vocalists, allant de UB40 sur le proto drum'n'bass "One In Ten", du duo gospel Stuart & McFarlane sur l'énergisante "10x10" (et son sample de The Jam), de Caroline Seaman sur le magnifique "Europa" (on est pas loin de Cocteau Twins) et puis bien sûr de Ian McCulloch, (ex)chanteur de Echo & The Bunnymen (à l'époque) sur "Moses", morceau dans la lignée de "Spanish Heart" sur Ex:El. A noter que le groupe s'en est donné à cœur joie pour le travail de sampling, notamment sur "Contrique" ou on retrouve la rythmique du "Help Me, Somebody" de Brian Eno & David Byrne ainsi que la ligne de basse du "She's Lost Control" de leurs collègues et néanmoins amis de Joy Division (Hooky, le bassiste "originel" jouera d'ailleurs bien souvent la partie de basse en live lors de la tournée suivant la sortie de l'album). On note également trois pistes assez anecdotiques placées en fin d'album, sorte d'expérimentation autour du matériel du groupe : "Stormin Norman", "Sexy Dance" et "Sexy Synthesizer".
Globalement, Gorgeous est un album excellent, bien qu'ayant pour certains morceaux vieilli davantage que certains titres des album précédents. On note d'ailleurs que ce sont les titres plus posés ou jazzy qui ont vieilli le mieux, peut-être aussi car c'est la première fois que 808 State utilise autant la guitare dans sa musique, quitte à la mettre bien en avant lors de l'intro du premier morceau, "Plan 9", qui ouvre le disque sur une note optimiste. A noter que cet album à permis au groupe de faire une tournée plus grande encore que celle de 1991, accompagnés en Europe par Moby et le Meat Beat Manifesto, puis en tant que groupe de première partie lors du Republic Tour de New Order l'été 93 aux Etats-Unis.
Si Gorgeous n'est pas toujours retenu dans l'histoire du groupe comme le meilleur disque de 808 State, c'est certainement le dernier a être vraiment "facile d'accès", et celui qui aura permis au trio de membres restant de se fixer autour d'une nouvelle dynamique de travail très productive (15 morceaux sur l'album et une pléthore d'inédits enregistrés à la même époque étalés sur les compilations Forecast et State To State). Gorgeous étonne par son hétérogénéité et sa manière de passer du coq à l'âne (musicalement parlant) de façon aussi élégante. C'est peut-être le disque du groupe qui a pris le plus d'âge avec Quadrastate, mais c'est également une très bonne porte d'entrée à leur musique si particulière.
Comme le disait si bien Graham Massey lors d'un passage télé à l'hiver 92, "our album is called Gorgeous because it's exactly what it is : gorgeous !"...
Très bon 16/20 | par EmixaM |
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