The Chemical Brothers
No Geography |
Label :
Virgin |
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Exit Planet Dust et Dig Your Own Hole. Comme je les ai poncés ces disques ! C'était un peu les disques que tu retrouvais chez tout le monde, avec le Ill Communication des Beastie Boys. Des disques faciles d'accès, qui passaient bien, pas vraiment dérangeant en fond sonore de soirées ou au casque, ils s'écoutaient à la moindre occasion. Quand tu les réécoutes aujourd'hui, un peu plus de 20 piges plus tard, forcément tu n'entends pas que de la musique. T'as tout ce qui va avec, tout ce qui va autour, ça remonte au gré des titres, y'a du vécu dans ces disques, comme dans Dummy, comme dans Smash. La liste peut être longue, différentes pour chacun, mais ces deux albums des Chemical Brothers, tu savais que tu les retrouverais, n'importe où tu irais.
Mais c'était au milieu des années 90. Tom Rowlands et Ed Simons sortent encore des disques, mais est-ce qu'il ne vaut mieux pas rester bloquer dans ces années ? C'est avec ces questionnements et ces a priori que No Geography va dérouler dans mes oreilles, histoire de se rendre compte de ce que ça vaut, en 2019.
J'avoue n'avoir écouté que d'une oreille distraite les albums précédents, voire même pas du tout, restant sur mes acquis, peut-être bêtement, sans savoir si je passais à côté de quelque chose. On verra ça plus tard.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est pas perdu. "Eve Of Destruction" est typiquement le genre de titre que peux reconnaître en blind test après quelques secondes. Ces mecs ont de la bouteille, un savoir-faire indéniable, modulable à l'infini, avec cette impression que la banque de sons n'a pas bougé d'un poil depuis vingt-cinq ans. À croire que le Big Beat n'est pas mort. Mais le pire, c'est que ça marche ! En choisissant la Norvégienne Aurora pour assurer le chant sur un tiers de No Geography ils créent une osmose entre sa voix et l'abus de cowbell. Sur le papier on y croit pas trop, mais il y a ce petit quelque chose. Ils ont gardé des réflexes intemporels, comme cette science de la montée, ces lignes de basses magiques et ces samples sortis d'on ne sait où mais sont posés pile là où il faut. Ils vont même jusqu'à pomper Gaspard Augé et Xavier de Rosnay sur "Got To Keep On", et nous offrir des petites sonorités rappelant Aphex Twin sur le titre suivant.
Les frères chimiques aiment tirer leurs influences d'un peu partout, comme en témoignait en 1998 ce qui restera mon disque préféré, le sublime mix Brother's Gonna Make It Out, qui commençait avec le titre éponyme de Willie Hutch, tube Motown de 1973. Ils recommencent avec le très soul "We've Got To Try", prenant avec eux Eshan Gopal, imitateur made in Broadway des jeunes années du King Of Pop. Petite incartade avant de revenir vers une fin d'album plus-Big-Beat-tu-meurs. Le dernier titre est une petite surprise en soi, faisant presque regretter que tout l'album n'ait pris cette direction. Provoquant la rencontre entre Snowbird et Emanuel Lasky, que plus de cinquante ans séparent. Alors oui, "Catch Me I'm Falling" n'est pas exempt de défaut, mais il a au moins le mérite de proposer quelque chose de différent, de ne pas jouer sur le fan-service comme le fait cet album, dans sa plus grande partie.
Oui, on peut dire que No Geography est un bon album, si l'on dit dans le même temps que Le Réveil de la Force est un bon Star Wars. Vous l'avez pas vue venir celle là, n'est ce pas.
Ce parallèle vaut ce qu'il vaut, c'est vrai, mais on est dans la même thématique. On (se) fait plaisir, on donne aux gens ce qu'ils attendent, on renoue avec le passé avec de grands clins d'oeil/coups de coude prononcés. On apprécie le moment, tout en se demandant dans un coin de la tête si on est pas en train de se foutre de nous. Posez vous la question. Ou pas, après tout. C'est vous qui voyez.
Mais c'était au milieu des années 90. Tom Rowlands et Ed Simons sortent encore des disques, mais est-ce qu'il ne vaut mieux pas rester bloquer dans ces années ? C'est avec ces questionnements et ces a priori que No Geography va dérouler dans mes oreilles, histoire de se rendre compte de ce que ça vaut, en 2019.
J'avoue n'avoir écouté que d'une oreille distraite les albums précédents, voire même pas du tout, restant sur mes acquis, peut-être bêtement, sans savoir si je passais à côté de quelque chose. On verra ça plus tard.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est pas perdu. "Eve Of Destruction" est typiquement le genre de titre que peux reconnaître en blind test après quelques secondes. Ces mecs ont de la bouteille, un savoir-faire indéniable, modulable à l'infini, avec cette impression que la banque de sons n'a pas bougé d'un poil depuis vingt-cinq ans. À croire que le Big Beat n'est pas mort. Mais le pire, c'est que ça marche ! En choisissant la Norvégienne Aurora pour assurer le chant sur un tiers de No Geography ils créent une osmose entre sa voix et l'abus de cowbell. Sur le papier on y croit pas trop, mais il y a ce petit quelque chose. Ils ont gardé des réflexes intemporels, comme cette science de la montée, ces lignes de basses magiques et ces samples sortis d'on ne sait où mais sont posés pile là où il faut. Ils vont même jusqu'à pomper Gaspard Augé et Xavier de Rosnay sur "Got To Keep On", et nous offrir des petites sonorités rappelant Aphex Twin sur le titre suivant.
Les frères chimiques aiment tirer leurs influences d'un peu partout, comme en témoignait en 1998 ce qui restera mon disque préféré, le sublime mix Brother's Gonna Make It Out, qui commençait avec le titre éponyme de Willie Hutch, tube Motown de 1973. Ils recommencent avec le très soul "We've Got To Try", prenant avec eux Eshan Gopal, imitateur made in Broadway des jeunes années du King Of Pop. Petite incartade avant de revenir vers une fin d'album plus-Big-Beat-tu-meurs. Le dernier titre est une petite surprise en soi, faisant presque regretter que tout l'album n'ait pris cette direction. Provoquant la rencontre entre Snowbird et Emanuel Lasky, que plus de cinquante ans séparent. Alors oui, "Catch Me I'm Falling" n'est pas exempt de défaut, mais il a au moins le mérite de proposer quelque chose de différent, de ne pas jouer sur le fan-service comme le fait cet album, dans sa plus grande partie.
Oui, on peut dire que No Geography est un bon album, si l'on dit dans le même temps que Le Réveil de la Force est un bon Star Wars. Vous l'avez pas vue venir celle là, n'est ce pas.
Ce parallèle vaut ce qu'il vaut, c'est vrai, mais on est dans la même thématique. On (se) fait plaisir, on donne aux gens ce qu'ils attendent, on renoue avec le passé avec de grands clins d'oeil/coups de coude prononcés. On apprécie le moment, tout en se demandant dans un coin de la tête si on est pas en train de se foutre de nous. Posez vous la question. Ou pas, après tout. C'est vous qui voyez.
Sympa 14/20 | par X_Lok |
Posté le 18 juillet 2019 à 16 h 17 |
Les frères chimiques sont de retour en 2019 ! Enfin je ne vous apprends rien tant ce No Geography a été attendu comme une renaissance de leur part et se voulait symboliquement comme un signe fort à l'encontre du Brexit (d'où ce titre souhaitant affranchir définitivement toute frontière).
Concrètement c'est à reculons et avec méfiance que j'appréhendais cet album. Pour les avoir découvert sur la première heure avec Leftfield et Orbital lors de la légendaire compilation musicale pour le jeu WipeOut en 1995, leur "Chemical Beats" a résonné comme une révélation et ce n'est pas Exit Planet Dust, leur meilleur album encore à ce jour, qui m'en aura fait douter.
Malheureusement l'intérêt s'est vite dilué après 2 autres albums intéressants, j'ai définitivement lâché l'affaire dès le 4ème Push the Button pour de bonnes comme sûrement de mauvaises raisons.
No Geographyne va pas redorer spécialement le blason du duo. Foncièrement ils n'ont plus rien à prouver mais également plus grand chose à inventer. Mais pour avoir survolé leurs autres albums, celui-ci est bien plus homogène et retrouve un peu l'esprit "mix" qui me plaisait tant dans leurs premières productions. Le morceau-titre est facilement celui qui va imprimer durablement la mémoire malgré sa courte durée. On en aurait bien repris un peu de rabe à la cantine mais d'autres titres vont également se démarquer et redonner envie de se dégourdir un peu les guiboles comme "Gravity Drops", "Free Yourself" et "MAH". Le seul souci c'est qu'on a effectivement une sensation de déjà vu persistante, pas nécessairement une mauvaise chose en soi mais en terme d'innovation, circulez il n'y a pas grand chose à voir.
Aucun autre morceau n'est franchement à exclure ou à zapper, et on aura même droit au traditionnel morceau calme de fin d'album, en la présence de "Catch me I'm Falling".
Si la première écoute m'a même plutôt ravi en voulant y trouver le frère jumeau d'Exit Planet Dust 25 ans après, les suivantes m'ont modifié ce ressenti vers un best of ce qui n'est pas forcément un mal.
Du réchauffé oui mais du bon et avec un peu plus de saveur que le Réveil de la Force pour Star Wars, on tiendrait davantage de Rogue One pour la classification.
Concrètement c'est à reculons et avec méfiance que j'appréhendais cet album. Pour les avoir découvert sur la première heure avec Leftfield et Orbital lors de la légendaire compilation musicale pour le jeu WipeOut en 1995, leur "Chemical Beats" a résonné comme une révélation et ce n'est pas Exit Planet Dust, leur meilleur album encore à ce jour, qui m'en aura fait douter.
Malheureusement l'intérêt s'est vite dilué après 2 autres albums intéressants, j'ai définitivement lâché l'affaire dès le 4ème Push the Button pour de bonnes comme sûrement de mauvaises raisons.
No Geographyne va pas redorer spécialement le blason du duo. Foncièrement ils n'ont plus rien à prouver mais également plus grand chose à inventer. Mais pour avoir survolé leurs autres albums, celui-ci est bien plus homogène et retrouve un peu l'esprit "mix" qui me plaisait tant dans leurs premières productions. Le morceau-titre est facilement celui qui va imprimer durablement la mémoire malgré sa courte durée. On en aurait bien repris un peu de rabe à la cantine mais d'autres titres vont également se démarquer et redonner envie de se dégourdir un peu les guiboles comme "Gravity Drops", "Free Yourself" et "MAH". Le seul souci c'est qu'on a effectivement une sensation de déjà vu persistante, pas nécessairement une mauvaise chose en soi mais en terme d'innovation, circulez il n'y a pas grand chose à voir.
Aucun autre morceau n'est franchement à exclure ou à zapper, et on aura même droit au traditionnel morceau calme de fin d'album, en la présence de "Catch me I'm Falling".
Si la première écoute m'a même plutôt ravi en voulant y trouver le frère jumeau d'Exit Planet Dust 25 ans après, les suivantes m'ont modifié ce ressenti vers un best of ce qui n'est pas forcément un mal.
Du réchauffé oui mais du bon et avec un peu plus de saveur que le Réveil de la Force pour Star Wars, on tiendrait davantage de Rogue One pour la classification.
Bon 15/20
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