Nathan Salsburg
Third |
Label :
No Quarter |
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Les bons disques de guitare de 2018 #3
Il y a de ces disques dont on ne peut pas dire qu'ils soient majeurs, ils n'iront pas nous projeter les 4 fers en l'air, changer notre vision du monde ; et pourtant on les écoute une fois, deux fois, trois fois, et quelque temps plus tard au hasard d'une introspection, on se surprend à les retrouver paisiblement nichés, dans la plus grande discrétion, en banlieue de notre cœur. Ce chemin a été celui du petit disque que voici, le dernier né du guitariste Nathan Salsburg, sobrement intitulé Third, que je saurais difficilement tenir comme l'un des challengers d'une année particulièrement chargée en merveilles, mais qui en octobre 2018, à l'heure où j'écris ces lignes (vous la sentez l'urgence là ?), l'air de rien se hisse aisément sur le podium des disques avec lesquels j'aurai passé le plus de temps ces 3 derniers mois.
Faut dire, comment résister à pareil enfilage de mignonneries acoustiques ? C'est si doux, si tendre, si gentil, si léger, ça flatte tant et si bien dans le sens du poil, que les occasions de me le passer n'auront pas manqué. Un p'tit coup au réveil, un p'tit coup en dînant avec la copine, un p'tit coup dans le bus, un p'tit coup quand il fait soleil pour saluer le beau temps, un p'tit coup quand il pleut pour chasser les nuages.
Mais quel est son secret ? se demande-t-on dans l'assistance de ce qui menace à tout instant de virer au télé-achat. Eh bien... sa simplicité je suppose, son humilité et son oreille pour les mélodies qui s'écoulent dans la plus grande fluidité. Sur le papier cet homme est américain, mais sa guitare dément l'accusation. Lorsque j'écoute les monts-et-vallées de Third, ça ne m'évoque guère les grands paysages de l'Ouest où batifolent gaiement bisons, grizzlys, aigles et revolvers - si c'est ce que vous cherchez rendez-vous plutôt aux chapitres John Fahey, Jack Rose, voire Robbie Basho de notre encyclopédie - mais davantage le doigté délicat des Bert Jansch, Martin Carthy, Nic Jones, Davy Graham et autres John Renbourn, britanniques émérites qui détenaient le secret du fingerpicking sautillant, aux compositions agiles et riches en subtils contrepoints. Bon et puis, on ne reprend pas impunément "Planxty Davis", m'est avis que du sang de rouquin coule dans les veines de la famille Salsburg.
Alors voilà, si vous cherchez un compagnon d'infortune, sachant sourire gaiement et soupirer avec mélancolie, mais sans jamais sombrer dans la déprime, quelqu'un avec qui ronronner pensivement dans une verte prairie ou devant l'ocre apaisant d'un âtre de cheminée, c'est avec joie que je jouerai les entremetteurs.
Il y a de ces disques dont on ne peut pas dire qu'ils soient majeurs, ils n'iront pas nous projeter les 4 fers en l'air, changer notre vision du monde ; et pourtant on les écoute une fois, deux fois, trois fois, et quelque temps plus tard au hasard d'une introspection, on se surprend à les retrouver paisiblement nichés, dans la plus grande discrétion, en banlieue de notre cœur. Ce chemin a été celui du petit disque que voici, le dernier né du guitariste Nathan Salsburg, sobrement intitulé Third, que je saurais difficilement tenir comme l'un des challengers d'une année particulièrement chargée en merveilles, mais qui en octobre 2018, à l'heure où j'écris ces lignes (vous la sentez l'urgence là ?), l'air de rien se hisse aisément sur le podium des disques avec lesquels j'aurai passé le plus de temps ces 3 derniers mois.
Faut dire, comment résister à pareil enfilage de mignonneries acoustiques ? C'est si doux, si tendre, si gentil, si léger, ça flatte tant et si bien dans le sens du poil, que les occasions de me le passer n'auront pas manqué. Un p'tit coup au réveil, un p'tit coup en dînant avec la copine, un p'tit coup dans le bus, un p'tit coup quand il fait soleil pour saluer le beau temps, un p'tit coup quand il pleut pour chasser les nuages.
Mais quel est son secret ? se demande-t-on dans l'assistance de ce qui menace à tout instant de virer au télé-achat. Eh bien... sa simplicité je suppose, son humilité et son oreille pour les mélodies qui s'écoulent dans la plus grande fluidité. Sur le papier cet homme est américain, mais sa guitare dément l'accusation. Lorsque j'écoute les monts-et-vallées de Third, ça ne m'évoque guère les grands paysages de l'Ouest où batifolent gaiement bisons, grizzlys, aigles et revolvers - si c'est ce que vous cherchez rendez-vous plutôt aux chapitres John Fahey, Jack Rose, voire Robbie Basho de notre encyclopédie - mais davantage le doigté délicat des Bert Jansch, Martin Carthy, Nic Jones, Davy Graham et autres John Renbourn, britanniques émérites qui détenaient le secret du fingerpicking sautillant, aux compositions agiles et riches en subtils contrepoints. Bon et puis, on ne reprend pas impunément "Planxty Davis", m'est avis que du sang de rouquin coule dans les veines de la famille Salsburg.
Alors voilà, si vous cherchez un compagnon d'infortune, sachant sourire gaiement et soupirer avec mélancolie, mais sans jamais sombrer dans la déprime, quelqu'un avec qui ronronner pensivement dans une verte prairie ou devant l'ocre apaisant d'un âtre de cheminée, c'est avec joie que je jouerai les entremetteurs.
Bon 15/20 | par X_Wazoo |
Ecoutable ici : https://nathansalsburg.bandcamp.com/
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