The Chemical Brothers
We Are The Night |
Label :
Virgin |
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J'avoue, depuis Surrender, j'ai zappé les Chemical. Ne m'étant toujours pas remis de cet album, qui passa en boucle chez moi autant que chez les amis, j'ai acceuilli Come With Us de manière glaciale, malgré un "Star Guitar" entrainant accompagné de son sublime clip, réalisé par Michel Gondry. Du suivant, Push The Bottom, je n'ai pu en retirer qu'indifférence. Attiré à ce moment-là par les productions plus "warpiennes", je regardais avec sceptiscisme un duo taillé pour transformer la fosse, lors de ses concerts pyrotechniques, en giga dance-floor de branchouilles conquis d'avance (souvenir un peu mitigé du festival de Benicassim à l'appui). Qu'attendre de ce 6ème album ?
Duo phare des années 90 qui réconcilia rock et electro comme personne, les Chemical en 2007 feraient presque figure de vieux de la vieille de qui on n'attend plus grand chose. L'électro étant en perpetuelle évolution, doit-on tirer du plaisir d'une électro qui se reproduit sans cesse avec elle-même ?
Annoncé par la critique comme un retour aux sources, je craignais le pire de cette production. Sa pochette est très belle: elle représente des mains avec des yeux posés sur ses paumes (oui un peu comme le monstre dans "Le Labyrinthe de Pan"), avec quelque chose de beaucoup plus doux et onirique. C'est sans doute cette pochette qui m'a dissuadé de passer à côté de cette tuerie.
Passée une courte intro qui installe le suspense, les Frères Chimiques ouvrent les hostilités avec un "We Are The Night" du meilleur acabit. Ce titre serait prétentieux s'il ne désignerait pas une musique à la hauteur de ce que je n'espérais même plus. Oui, ils sont la nuit. Je me rends compte dès la deuxième écoute que cette musique reste une indétronable machine à faire danser dans les étoiles. Qui arrive mieux qu'eux à insuffler aux beats surpuissants cette psychédélique magie ?
Le trio gagnant est à mon avis "Saturate", "Do It Again" et "Das Spiegel", trois titres qui s'enchainent dans le seul et unique but de nous porter très très haut.
Le premier doit provoquer des ouragans en concert, le second est une petite bombe de house faussement guillerette qui prend son temps pour nous distiller son venin, du genre à nous obliger à remuer du bassin alors que le bassin on lui a rien demandé. "Das Spiegel" est un trip vers le krautrock moderne qui laisse un goût de nostalgie, mais aussi qui amuse beaucoup. Comme un dessin d'enfants (après 6 albums, pondre un petite perle comme celle-ci est pas donné à tout le monde !).
"The Salmon's Dance" vient casser cette drôle d'ambiance lunaire pour quelques minutes de délire potache avec le rappeur Fatlip le temps de nous apprendre, d'où le titre, la danse du saumon. Puis, du Chemical pur jus, avec un "Burst Generator" d'anthologie, qui démarre avec ce genre de montée vertigineuse qu'on connait bien (mais qui fait toujours plaisir), et explose dans un jaillissement de sons synthétiques, comme une multitude de papillons multicolores sortiraient subitement d'une boîte. Avançant grosso-modo sur le principe des montagnes russes, "Burst Generator" est une expérience puissament hallucinogène, qui risquerait fort de provoquer une accoutumance. Les derniers titres de l'album font la part belle, comme c'est de mise, aux collaborations franchement pop avec Willy Mason sur le presque bluesy "Battle Scars" et le chanteur de Midlake pour une ballade finale enchanteresse, "The Pills Won't Help you Now".
N'attendant pas un succès comme de la dimension de celui de l'année 2000, je ne peux que me conforter dans l'idée que Tom Rowlands et Ed Simmons, finalement s'en foutent un peu. Avec les Klaxons, "All Rights Reversed" ? Peut-être pas, mais je reserve le droit à ce disque de squatter mes oreilles aussi longtemps qu'il lui plaira.
Duo phare des années 90 qui réconcilia rock et electro comme personne, les Chemical en 2007 feraient presque figure de vieux de la vieille de qui on n'attend plus grand chose. L'électro étant en perpetuelle évolution, doit-on tirer du plaisir d'une électro qui se reproduit sans cesse avec elle-même ?
Annoncé par la critique comme un retour aux sources, je craignais le pire de cette production. Sa pochette est très belle: elle représente des mains avec des yeux posés sur ses paumes (oui un peu comme le monstre dans "Le Labyrinthe de Pan"), avec quelque chose de beaucoup plus doux et onirique. C'est sans doute cette pochette qui m'a dissuadé de passer à côté de cette tuerie.
Passée une courte intro qui installe le suspense, les Frères Chimiques ouvrent les hostilités avec un "We Are The Night" du meilleur acabit. Ce titre serait prétentieux s'il ne désignerait pas une musique à la hauteur de ce que je n'espérais même plus. Oui, ils sont la nuit. Je me rends compte dès la deuxième écoute que cette musique reste une indétronable machine à faire danser dans les étoiles. Qui arrive mieux qu'eux à insuffler aux beats surpuissants cette psychédélique magie ?
Le trio gagnant est à mon avis "Saturate", "Do It Again" et "Das Spiegel", trois titres qui s'enchainent dans le seul et unique but de nous porter très très haut.
Le premier doit provoquer des ouragans en concert, le second est une petite bombe de house faussement guillerette qui prend son temps pour nous distiller son venin, du genre à nous obliger à remuer du bassin alors que le bassin on lui a rien demandé. "Das Spiegel" est un trip vers le krautrock moderne qui laisse un goût de nostalgie, mais aussi qui amuse beaucoup. Comme un dessin d'enfants (après 6 albums, pondre un petite perle comme celle-ci est pas donné à tout le monde !).
"The Salmon's Dance" vient casser cette drôle d'ambiance lunaire pour quelques minutes de délire potache avec le rappeur Fatlip le temps de nous apprendre, d'où le titre, la danse du saumon. Puis, du Chemical pur jus, avec un "Burst Generator" d'anthologie, qui démarre avec ce genre de montée vertigineuse qu'on connait bien (mais qui fait toujours plaisir), et explose dans un jaillissement de sons synthétiques, comme une multitude de papillons multicolores sortiraient subitement d'une boîte. Avançant grosso-modo sur le principe des montagnes russes, "Burst Generator" est une expérience puissament hallucinogène, qui risquerait fort de provoquer une accoutumance. Les derniers titres de l'album font la part belle, comme c'est de mise, aux collaborations franchement pop avec Willy Mason sur le presque bluesy "Battle Scars" et le chanteur de Midlake pour une ballade finale enchanteresse, "The Pills Won't Help you Now".
N'attendant pas un succès comme de la dimension de celui de l'année 2000, je ne peux que me conforter dans l'idée que Tom Rowlands et Ed Simmons, finalement s'en foutent un peu. Avec les Klaxons, "All Rights Reversed" ? Peut-être pas, mais je reserve le droit à ce disque de squatter mes oreilles aussi longtemps qu'il lui plaira.
Parfait 17/20 | par Sam lowry |
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