Bad News From Cosmos
Heima Matti |
Label :
Anywave |
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La musique, c'est avant tout une histoire de rencontre. Parfois éphémère, parfois durable, dans tous les cas, il faut en retirer le meilleur.
Certes, cette intro pompeuse pourrait facilement être lue sur prompteur par Elodie Frégé et Kendji Girac, lors d'une remise de Victoire de la Musique. Mais malgré tout, elle n'en reste pas moins vraie, cette phrase toute faite. Elle colle plutôt bien avec ce nouveau disque de Bad News From Cosmos.
Heima Matti n'est pas que le nom de ce nouvel album. C'est aussi une autre identité du duo d'Odessa, un alter-ego plus dégingandé, plus expérimental, moins pop en résumé. Ce disque schizophrène reflète ces deux personnalités.
La première face propose... Non, tant ces quatre titres aériennes ressemblent à de douces offrandes venus d'ailleurs que ce n'est pas le terme adéquat. Quatre plages lointaines, à l'image de la voix d'Iryna, nous plongeant dans le savoir-faire immédiat du groupe serti d'une mélancolie dronée, évoquant presque Stereolab sur "One Hundred Twenty Stars". Une première face qui prend son temps avec la majorité de ses titres qui dépassent les quatre minutes, tel quel nous aurions un grand Ep, consistant et qui se prête à la réécoute tant le tout fourmille de détails.
Ce disque se compose de deux parties distinctes. deux rives, différentes et complémentaires, quand on est sur l'une on aperçoit l'autre, et même si on est bien sur notre petite face, on a naturellement envie de savoir comment ça se passe en face. "De quel côté du mur la frontière vous rassure" disait Patricia Kaas quand elle chantait les mots de Didier Barbelivien, ce grand poète politique qui fit tant de mal à la chanson française. Si je parle de lui, ce n'est parce qu'en lisant son wiki j'ai découvert que sa chanson de 1990 avec Felix Gray était une adaptation d'un duo entre Willie Nelson et... Julio Iglesias (vous pouvez vérifier par vous-même), c'est plutôt pour évoquer la frontière, la séparation entre ces deux parties. Oui, ça n'a pas vraiment de rapport, mais j'ai entendu cette chanson l'autre jour à la radio, alors il fallait que je vous en parle. Mais laissons de côté l'auteur du générique français de San Ku kai, et revenons à nos deux Ukrainiens.
La frontière est ici représentée par le très explicite intermède "In A Boat", une minute et une seconde pour traverser le miroir, et retrouver Iryna et Andrii dans une posture plus irréelle. Cette métamorphose est due à la rencontre du duo avec le vidéaste français Julien Carreyn. L'un fait des images, les autres de la musique, la symbiose s'opère naturellement. Mettre en image les sons, poser des ambiances sur les réalisations, on perd nos repères tant la musique, qui contrastent avec les titres précédents, nous entoure, nous frôle, se disperse dans l'espace pour mieux se coller à nous. L'expérience prend un sens tout autre une fois qu'on assiste au mélange du son et des images, après avoir apprivoisé cette face. Je ne vais rien vous dévoiler de ces images, vous laissant vous faire votre propre représentation mentale de ces pianos irréels, de ces mélopées enivrantes, contrastant avec la pop du début, mise également en image par Julien, mais après coup. Vous êtes perdus, c'est normal, c'est l'effet escompté, ils ne font qu'un tout en étant séparés, c'est la magie de cette rencontre.
Quand le disque se termine, une forte impression de vide survient. L'envie qu'il ne s'arrête jamais, que ces douces mélodies continuent de nous remuer les sens, de nous faire vivre encore ses instants, perdus entre le côté pile et le côté face de cet Heima Matti.
Certes, cette intro pompeuse pourrait facilement être lue sur prompteur par Elodie Frégé et Kendji Girac, lors d'une remise de Victoire de la Musique. Mais malgré tout, elle n'en reste pas moins vraie, cette phrase toute faite. Elle colle plutôt bien avec ce nouveau disque de Bad News From Cosmos.
Heima Matti n'est pas que le nom de ce nouvel album. C'est aussi une autre identité du duo d'Odessa, un alter-ego plus dégingandé, plus expérimental, moins pop en résumé. Ce disque schizophrène reflète ces deux personnalités.
La première face propose... Non, tant ces quatre titres aériennes ressemblent à de douces offrandes venus d'ailleurs que ce n'est pas le terme adéquat. Quatre plages lointaines, à l'image de la voix d'Iryna, nous plongeant dans le savoir-faire immédiat du groupe serti d'une mélancolie dronée, évoquant presque Stereolab sur "One Hundred Twenty Stars". Une première face qui prend son temps avec la majorité de ses titres qui dépassent les quatre minutes, tel quel nous aurions un grand Ep, consistant et qui se prête à la réécoute tant le tout fourmille de détails.
Ce disque se compose de deux parties distinctes. deux rives, différentes et complémentaires, quand on est sur l'une on aperçoit l'autre, et même si on est bien sur notre petite face, on a naturellement envie de savoir comment ça se passe en face. "De quel côté du mur la frontière vous rassure" disait Patricia Kaas quand elle chantait les mots de Didier Barbelivien, ce grand poète politique qui fit tant de mal à la chanson française. Si je parle de lui, ce n'est parce qu'en lisant son wiki j'ai découvert que sa chanson de 1990 avec Felix Gray était une adaptation d'un duo entre Willie Nelson et... Julio Iglesias (vous pouvez vérifier par vous-même), c'est plutôt pour évoquer la frontière, la séparation entre ces deux parties. Oui, ça n'a pas vraiment de rapport, mais j'ai entendu cette chanson l'autre jour à la radio, alors il fallait que je vous en parle. Mais laissons de côté l'auteur du générique français de San Ku kai, et revenons à nos deux Ukrainiens.
La frontière est ici représentée par le très explicite intermède "In A Boat", une minute et une seconde pour traverser le miroir, et retrouver Iryna et Andrii dans une posture plus irréelle. Cette métamorphose est due à la rencontre du duo avec le vidéaste français Julien Carreyn. L'un fait des images, les autres de la musique, la symbiose s'opère naturellement. Mettre en image les sons, poser des ambiances sur les réalisations, on perd nos repères tant la musique, qui contrastent avec les titres précédents, nous entoure, nous frôle, se disperse dans l'espace pour mieux se coller à nous. L'expérience prend un sens tout autre une fois qu'on assiste au mélange du son et des images, après avoir apprivoisé cette face. Je ne vais rien vous dévoiler de ces images, vous laissant vous faire votre propre représentation mentale de ces pianos irréels, de ces mélopées enivrantes, contrastant avec la pop du début, mise également en image par Julien, mais après coup. Vous êtes perdus, c'est normal, c'est l'effet escompté, ils ne font qu'un tout en étant séparés, c'est la magie de cette rencontre.
Quand le disque se termine, une forte impression de vide survient. L'envie qu'il ne s'arrête jamais, que ces douces mélodies continuent de nous remuer les sens, de nous faire vivre encore ses instants, perdus entre le côté pile et le côté face de cet Heima Matti.
Très bon 16/20 | par X_Lok |
Pour écouter l'album : https://anywave.bandcamp.com/album/heima-matti
Pour les images de Julien Carreyn :
http://anywaverecords.com/music_for_the_eyes/julie ... rom-cosmos
Pour les images de Julien Carreyn :
http://anywaverecords.com/music_for_the_eyes/julie ... rom-cosmos
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