Fantômas
Delirium Cordia |
Label :
Ipecac |
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...3h27, un cri dans la nuit. Ou plutôt un hurlement de douleur insupportable dont l'effroi qu'il véhicule me glace l'échine, me transperce la moelle épinière, augmente mes pulsations cardiaques jusqu'à un rythme déraisonnable. Je suis cloué à mon lit, l'esprit anesthésié par les sédatifs qui m'ont été administrés à haute dose, mais j'entends tout distinctement. L'hôpital se met à vivre. Ce vaste périmètre carrelé, aux fines cloisons, univers complètement aseptisé où le moindre corps étranger est interdit d'entrée. Les chariots bourrés d'ustensiles chirurgicaux grincent sur le sol blanc. Les scalpels sont de sorties, l'horreur va battre son plein. Je prête l'oreille. Un chirurgien travaille. Il pianote sur son clavier. Un électrocardiogramme s'arrête, une vie s'envole. Les cloches de l'apocalypse sonnent. La fin est toute proche...
Fantômas avec ce Delirium Cordia a inventé la bande originale de film d'horreur, sans prendre appui sur aucun support imagé. A vous de constituer vous-mêmes vos images mentales, de bâtir votre histoire, à partir de ce storyboard musical. Cela ne ressemble à rien. Inutile de chercher un thème principal. Le rock est bien loin. Pensez plutôt succession. Une succession de différentes séquences aux ambiances chirurgicales irréelles allant des découpes de peau au sang qui coule, au patient qui souffre, aux électrochocs, aux cris, au silence. Les quatre musiciens n'usent de leur talent qu'avec parcimonie, et façonnent leur univers de cauchemar. C'est d'un noir de jais, c'est glacial.
La peur est bien là. Omniprésente. On se sent si petit face à cet ovni musical. Une seule piste de 74 minutes à écouter dans un complet recueillement. Lumière éteinte, seul; ou bien dans la rue entouré d'une foule. L'effet bulle en sera d'autant plus saisissant. On ne peut faire autre chose en écoutant. Il faut arrêter toute activité et se concentrer pour mieux basculer dans les profondeurs de cet impressionnant hôpital, se laisser engloutir et devenir nous-mêmes les acteurs de ce jeu musical. Il faut pousser le volume. Des sons très faibles sont parfois cachés derrière et offrent d'autres pistes de réflexion.
Que se passe-t-il ? Où vais-je ? Que m'arrive-t-il ? A vous de le découvrir.
Fantômas avec ce Delirium Cordia a inventé la bande originale de film d'horreur, sans prendre appui sur aucun support imagé. A vous de constituer vous-mêmes vos images mentales, de bâtir votre histoire, à partir de ce storyboard musical. Cela ne ressemble à rien. Inutile de chercher un thème principal. Le rock est bien loin. Pensez plutôt succession. Une succession de différentes séquences aux ambiances chirurgicales irréelles allant des découpes de peau au sang qui coule, au patient qui souffre, aux électrochocs, aux cris, au silence. Les quatre musiciens n'usent de leur talent qu'avec parcimonie, et façonnent leur univers de cauchemar. C'est d'un noir de jais, c'est glacial.
La peur est bien là. Omniprésente. On se sent si petit face à cet ovni musical. Une seule piste de 74 minutes à écouter dans un complet recueillement. Lumière éteinte, seul; ou bien dans la rue entouré d'une foule. L'effet bulle en sera d'autant plus saisissant. On ne peut faire autre chose en écoutant. Il faut arrêter toute activité et se concentrer pour mieux basculer dans les profondeurs de cet impressionnant hôpital, se laisser engloutir et devenir nous-mêmes les acteurs de ce jeu musical. Il faut pousser le volume. Des sons très faibles sont parfois cachés derrière et offrent d'autres pistes de réflexion.
Que se passe-t-il ? Où vais-je ? Que m'arrive-t-il ? A vous de le découvrir.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Oneair |
Posté le 09 mars 2005 à 22 h 59 |
Si Dario Argento ou George Romero (qui sort bientôt The Land Of The Dead, 4ème volet de la série des Morts Vivants !!) devaient embaucher un compositeur pour la BO de leur prochain film, leurs choix se porteraient sans doute vers Fantômas.
Dès les premières écoutes de cet album, on devient acteur, on se fond dans les décors musicaux qui nous sont dressés. Toutes les sensations d'angoisse sont transmises par cette petite musique insidieuse qui pénètre dans vos tympans, s'y incruste, vous torture, vous mène à la paranoïa.
L'écoute au casque à la nuit tombante de Delirium Cordia est une experience dangereuse: le moindre quidam devient un éventuel agresseur, on est plongé directement au sein des "Frissons De l'Angoisse" d'Argento ou de "Zombie" de Romero.
"Quelqu'un m'épie, c'est évident, je suis suivi, c'est sûr..." sont les pensées qui viennent à l'esprit. L'expérience la plus extrême est sans doute l'ecoute nocturne dans un petit chemin sans lumière, les arbres deviennent alors menaçants, le risque que quelqu'un sorte de derrière pour vous planter une tronçonneuse dans le ventre devient plus que probable.
Ce disque est une mine pour les scénaristes de films d'horreur en mal d'inspiration: une petite écoute dans une ruelle sombre et les idées affluent.
Fantômas fait donc très fort avec cet album: il réussit à se substituer à un film d'horreur, ce qui est une véritable prouesse puisqu'il utilise toutes les dissonances, des pianos inquiétants, des voix menançantes, des cris glaçants, des basses oppressantes, des grincements angoissants, des sons surréalistes qui font la richesse des BO des films d'horreur comme ont pu le faire les Goblins (dans leurs meilleurs jours) et Ennio Morricone pour Argento. Seul un artiste a lui aussi réussi cette prouesse, il s'agit d'Aphex Twin avec ses extraordinaires morceaux que sont "Gwarek" et "Gwely Mernans" sur son album Druks.
C'est donc avec un plaisir non dissimulé que l'on se glisse dans cet univers terrifiant, le casque sur les oreilles, et que l'on réinvinte à chaque écoute une histoire tout aussi effrayante que la fois précédente. C'est là le principal avantage de ces musiques suggestives: on peut les réécouter successivement de manières différentes.
Avis à ceux dont l'imagination torturée réclame son dû en frissons angoissants, ce disque sera l'alimenter pendant quelques temps.
Dès les premières écoutes de cet album, on devient acteur, on se fond dans les décors musicaux qui nous sont dressés. Toutes les sensations d'angoisse sont transmises par cette petite musique insidieuse qui pénètre dans vos tympans, s'y incruste, vous torture, vous mène à la paranoïa.
L'écoute au casque à la nuit tombante de Delirium Cordia est une experience dangereuse: le moindre quidam devient un éventuel agresseur, on est plongé directement au sein des "Frissons De l'Angoisse" d'Argento ou de "Zombie" de Romero.
"Quelqu'un m'épie, c'est évident, je suis suivi, c'est sûr..." sont les pensées qui viennent à l'esprit. L'expérience la plus extrême est sans doute l'ecoute nocturne dans un petit chemin sans lumière, les arbres deviennent alors menaçants, le risque que quelqu'un sorte de derrière pour vous planter une tronçonneuse dans le ventre devient plus que probable.
Ce disque est une mine pour les scénaristes de films d'horreur en mal d'inspiration: une petite écoute dans une ruelle sombre et les idées affluent.
Fantômas fait donc très fort avec cet album: il réussit à se substituer à un film d'horreur, ce qui est une véritable prouesse puisqu'il utilise toutes les dissonances, des pianos inquiétants, des voix menançantes, des cris glaçants, des basses oppressantes, des grincements angoissants, des sons surréalistes qui font la richesse des BO des films d'horreur comme ont pu le faire les Goblins (dans leurs meilleurs jours) et Ennio Morricone pour Argento. Seul un artiste a lui aussi réussi cette prouesse, il s'agit d'Aphex Twin avec ses extraordinaires morceaux que sont "Gwarek" et "Gwely Mernans" sur son album Druks.
C'est donc avec un plaisir non dissimulé que l'on se glisse dans cet univers terrifiant, le casque sur les oreilles, et que l'on réinvinte à chaque écoute une histoire tout aussi effrayante que la fois précédente. C'est là le principal avantage de ces musiques suggestives: on peut les réécouter successivement de manières différentes.
Avis à ceux dont l'imagination torturée réclame son dû en frissons angoissants, ce disque sera l'alimenter pendant quelques temps.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 09 février 2006 à 11 h 37 |
Je n'aimais pas Fantomas ! Je dois dire que je détestais ! On m'a fait écouter The Director's Cut ! À part quelques chansons je n'ai pas vraiment accroché le premier album, j'ai détesté... Et puis un jour on me dit : 'Essaie Delirium Cordia, tu verras c'est différent'.
C'est donc avec beaucoup d'a priori que j'insère le disque dans ma chaîne hi-fi... Première surprise, de taille : 1 piste ! Au début je crois à une erreur ! Puis je regarde la durée : 1h14 !!!! Tout à coup j'ai peur : comment vais-je tenir plus d'une heure sur une même chanson d'un groupe qui ne m'intéresse pas... J'enclenche alors le bouton lecture, j'éteins la lumière et je m'allonge sur mon lit. Et là je me laisse envahir par la bande son ! Car c'est un disque qu'il faut écouter les yeux fermés, allongé sur un lit, et avec beaucoup de concentration ! Les images défilent dans la tête ! Des images de souffrances ! Rarement un disque ne m'aura mis autant mal à l'aise (à part l'insoutenable groupe Suicide). Tout est malsain dans cet album... On n'en sort pas indemne. Des passages calmes avec des bruits inquiétants, tout d'un coup une accélération. Les cris de Patton vous glacent le sang... On a l'impression d'écouter un film d'horreur auquel on aurait enlevé les paroles, ne laissant que cris et bande son. Des passages chantés par des cœur dignes des BO de Star Wars (John Williams devrait se lancer dans les films d'horreurs, ça colle bien) ! Quand au bout d'une heure et quart c'est la fin de la piste ! On se sent soulagé... mais on envie de repasser le CD. J'ai très mal dormi cette nuit là, à la fois bouleversé par tout ce qui a défilé dans ma tête pendant l'écoute ! Chacun se fait son film d'horreur dans son esprit et c'est ça qui est fort ! Mais c'est l'obsession qui prend la place de la raison. On a envie de l'écouter, encore et encore... de rester dans ce monde d'imagination créative qui nous est offert à bras ouvert. Ca n'a rien à voir avec ce qu'on peut entendre dans les sorties actuelles.
Cet album est la consécration de ce génie qu'est Mike Patton qui aura marqué l'histoire du rock depuis les années 90. Faith No More, Fantomas, Dilliger Escape Plan, Mr Bungle et le petit dernier Tomahawk (dernier groupe que je dois écouter incessamment sous peu). Si vous voulez plonger dans un monde étrange, écoutez cet album (de préférence dans le noir et allongé) dans son intégralité ! On ne peut comprendre cette œuvre que dans son intégralité et non par morceaux !
C'est donc avec beaucoup d'a priori que j'insère le disque dans ma chaîne hi-fi... Première surprise, de taille : 1 piste ! Au début je crois à une erreur ! Puis je regarde la durée : 1h14 !!!! Tout à coup j'ai peur : comment vais-je tenir plus d'une heure sur une même chanson d'un groupe qui ne m'intéresse pas... J'enclenche alors le bouton lecture, j'éteins la lumière et je m'allonge sur mon lit. Et là je me laisse envahir par la bande son ! Car c'est un disque qu'il faut écouter les yeux fermés, allongé sur un lit, et avec beaucoup de concentration ! Les images défilent dans la tête ! Des images de souffrances ! Rarement un disque ne m'aura mis autant mal à l'aise (à part l'insoutenable groupe Suicide). Tout est malsain dans cet album... On n'en sort pas indemne. Des passages calmes avec des bruits inquiétants, tout d'un coup une accélération. Les cris de Patton vous glacent le sang... On a l'impression d'écouter un film d'horreur auquel on aurait enlevé les paroles, ne laissant que cris et bande son. Des passages chantés par des cœur dignes des BO de Star Wars (John Williams devrait se lancer dans les films d'horreurs, ça colle bien) ! Quand au bout d'une heure et quart c'est la fin de la piste ! On se sent soulagé... mais on envie de repasser le CD. J'ai très mal dormi cette nuit là, à la fois bouleversé par tout ce qui a défilé dans ma tête pendant l'écoute ! Chacun se fait son film d'horreur dans son esprit et c'est ça qui est fort ! Mais c'est l'obsession qui prend la place de la raison. On a envie de l'écouter, encore et encore... de rester dans ce monde d'imagination créative qui nous est offert à bras ouvert. Ca n'a rien à voir avec ce qu'on peut entendre dans les sorties actuelles.
Cet album est la consécration de ce génie qu'est Mike Patton qui aura marqué l'histoire du rock depuis les années 90. Faith No More, Fantomas, Dilliger Escape Plan, Mr Bungle et le petit dernier Tomahawk (dernier groupe que je dois écouter incessamment sous peu). Si vous voulez plonger dans un monde étrange, écoutez cet album (de préférence dans le noir et allongé) dans son intégralité ! On ne peut comprendre cette œuvre que dans son intégralité et non par morceaux !
Intemporel ! ! ! 20/20
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