Fantômas
Paris [L'Elysée Montmartre] - vendredi 28 mai 2004 |
J'étais fébrile à l'idée de voir Fantômas à Paris. Le public venu nombreux a été accueilli à l'Elysée Montmartre par Flat Earth Society, une sorte de big band mêlant sans crainte jazz et rock. 'Intéressant' pourrait résumer le travail de la formation. 'Déroutant' également. Certains passages flirtent avec le noise pur et dur, les cuivres se percutant dans des cacophonies épiques, pour retrouver peu après une unité parfaite. Certains passages sonnent comme du Cop Shoot Cop, le chanteur n'y étant pas pour rien, ses phrases étant proférées avec véhémence.
Il faut attendre une bonne demie heure pour que la scène soit aménagée pour la venue de Fantômas. Par chance, l'impressionnante batterie de Dave Lombardo est déjà montée, il s'agit seulement de replier la forêt de micros ayant servis à la première partie et de positionner sur scènes les "pupitres" de Mr Patton.
Un craquement de vinyle flotte dans l'air. Les premières notes du Delirium Cordia ouvrent avec majesté le concert. King Buzzo et Trevor Dunn sont placés juste devant leurs amplis, bien rangés pieds serrés, très tendus, Mike Patton a investi le flanc droit de la scène et fait face à Dave Lombardo sur le flanc gauche, qu'il dirigera presque comme sa marionnette durant tout le show. La sauce 'Delirium' n'a malheureusement pas pris. Le groupe enchaîne les extraits et certains dans le public semblent désarçonnés. Le passionnant concept album passe mal, joué sur scène. Je me sens frustré. Il semblerait que tout le côté imaginaire qui émane du disque soit occulté. En voyant les quatre musiciens sur cette scène, on en oublie l'introspection nécessaire pour capter toute l'essence de la musique. J'aimerais presque fermer les yeux pour recomposer les images mentales qui m'avaient submergées lors de l'écoute du disque. Là, on observe les musiciens jouer trop rarement, la frustration est grande.
20 minutes après le début du set, le groupe quitte la scène. Seuls Trevor Dunn et King Buzzo remontent pour jouer durant 5 bonnes minutes sur leurs basse et guitare le même accord. Mike Patton et Dave Lombardo déboulent enfin. Il semblerait que le premier ait passé un savon au deuxième suite à une erreur dans l'exécution d'un des passages ... Une rumeur peut-être, mais on n'en serait pas étonné. Mike Patton dictait sa loi à Dave Lombardo d'un simple regard foudroyant. Après l'interlude, le batteur de Slayer se payera même le luxe d'un solo à faire trembler le sol de Paris. Les morceaux s'enchaînent et je constate que le jeu ne prend pas. L'ensemble paraît trop décousu, les séquences étant très courtes (des pages du premier album s'intercalent entre des passages choisis du dernier album).
La performance est fort louable tout de même. Jouer à un tel niveau d'expérimentation est un exercice dangereux.
Le rappel a mis tout le monde d'accord. Les morceaux coups de poing sortent enfin, et on sent la petite équipe sur la scène bien plus détendue. Dave Lombardo qui a ramené ses fans, fait se secouer le public, véloce comme le vent, puissant comme un forgeron.
On sait les 4 acolytes capables de grandes choses et c'est peut être cela qui froisse. On aimerait qu'ils nous donnent plus, qu'ils nous chahutent plus encore. Difficile de savoir quoi penser de ce concert hors normes, mais je pense honnêtement qu'il valait le déplacement.
C'est peut être comme cela que l'on innove ...
Il faut attendre une bonne demie heure pour que la scène soit aménagée pour la venue de Fantômas. Par chance, l'impressionnante batterie de Dave Lombardo est déjà montée, il s'agit seulement de replier la forêt de micros ayant servis à la première partie et de positionner sur scènes les "pupitres" de Mr Patton.
Un craquement de vinyle flotte dans l'air. Les premières notes du Delirium Cordia ouvrent avec majesté le concert. King Buzzo et Trevor Dunn sont placés juste devant leurs amplis, bien rangés pieds serrés, très tendus, Mike Patton a investi le flanc droit de la scène et fait face à Dave Lombardo sur le flanc gauche, qu'il dirigera presque comme sa marionnette durant tout le show. La sauce 'Delirium' n'a malheureusement pas pris. Le groupe enchaîne les extraits et certains dans le public semblent désarçonnés. Le passionnant concept album passe mal, joué sur scène. Je me sens frustré. Il semblerait que tout le côté imaginaire qui émane du disque soit occulté. En voyant les quatre musiciens sur cette scène, on en oublie l'introspection nécessaire pour capter toute l'essence de la musique. J'aimerais presque fermer les yeux pour recomposer les images mentales qui m'avaient submergées lors de l'écoute du disque. Là, on observe les musiciens jouer trop rarement, la frustration est grande.
20 minutes après le début du set, le groupe quitte la scène. Seuls Trevor Dunn et King Buzzo remontent pour jouer durant 5 bonnes minutes sur leurs basse et guitare le même accord. Mike Patton et Dave Lombardo déboulent enfin. Il semblerait que le premier ait passé un savon au deuxième suite à une erreur dans l'exécution d'un des passages ... Une rumeur peut-être, mais on n'en serait pas étonné. Mike Patton dictait sa loi à Dave Lombardo d'un simple regard foudroyant. Après l'interlude, le batteur de Slayer se payera même le luxe d'un solo à faire trembler le sol de Paris. Les morceaux s'enchaînent et je constate que le jeu ne prend pas. L'ensemble paraît trop décousu, les séquences étant très courtes (des pages du premier album s'intercalent entre des passages choisis du dernier album).
La performance est fort louable tout de même. Jouer à un tel niveau d'expérimentation est un exercice dangereux.
Le rappel a mis tout le monde d'accord. Les morceaux coups de poing sortent enfin, et on sent la petite équipe sur la scène bien plus détendue. Dave Lombardo qui a ramené ses fans, fait se secouer le public, véloce comme le vent, puissant comme un forgeron.
On sait les 4 acolytes capables de grandes choses et c'est peut être cela qui froisse. On aimerait qu'ils nous donnent plus, qu'ils nous chahutent plus encore. Difficile de savoir quoi penser de ce concert hors normes, mais je pense honnêtement qu'il valait le déplacement.
C'est peut être comme cela que l'on innove ...
Sympa 14/20 | par Oneair |
Crédit photo : merci à Magali Boyer http://www.mag-b-photo.com et http://wwww.lecargo.org
Posté le 30 juin 2005 à 19 h 16 |
Il est vrai que je suis monté sur Paris rien que pour avoir l'honneur de participer aux extravagances du quatuor plus que représentatif de la scène expérimentale. Mon retard m'a permis de ne voir que le dernier morceau de Flat Earth Society, bien sur déçu de ne pas avoir pu apprécier leur excellent niveau et la cohésion musicale de ces nombreux musiciens.
Place donc à Fantômas. C'est une entrée en matière digne de leur style qu'il font découvrir à ceux qui n'ont pas eu l'occasion de s'approprier Delirium Cordia. Malheureusement, c'est un public statique qui s'enracine sur place que découvre le groupe, peut-être est-ce pour mieux savourer le spectacle ou Fantômas aurait-il solutionné pour cet état d'esprit ? On sentira quand même chez quelques-uns un manque à bouger sur un trop peu de Director's Cut.
Certains auront eu, comme moi, la chance d'entendre la voix du fameux Patton sortir directement de sa gorge, grâce à ses chants criards finissant leurs courses en dehors du micro (quel jouissance...); de même pour le reste du groupe qui nous laissent fixer nos oreilles sur leurs amplis et batterie... Buzz Osborne avec sa gratte tendue, Trevor Dunn et sa basse bien pesante et un Dave Lombardo qui n'oublie pas de maltraiter ses peaux.
Place donc à Fantômas. C'est une entrée en matière digne de leur style qu'il font découvrir à ceux qui n'ont pas eu l'occasion de s'approprier Delirium Cordia. Malheureusement, c'est un public statique qui s'enracine sur place que découvre le groupe, peut-être est-ce pour mieux savourer le spectacle ou Fantômas aurait-il solutionné pour cet état d'esprit ? On sentira quand même chez quelques-uns un manque à bouger sur un trop peu de Director's Cut.
Certains auront eu, comme moi, la chance d'entendre la voix du fameux Patton sortir directement de sa gorge, grâce à ses chants criards finissant leurs courses en dehors du micro (quel jouissance...); de même pour le reste du groupe qui nous laissent fixer nos oreilles sur leurs amplis et batterie... Buzz Osborne avec sa gratte tendue, Trevor Dunn et sa basse bien pesante et un Dave Lombardo qui n'oublie pas de maltraiter ses peaux.
Très bon 16/20
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