Fantômas
The Director's Cut |
Label :
Ipecac |
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Nino Rota, Henry Mancini, ou encore Ennio Morricone ont composé certaines des musiques les plus passionnantes du cinéma. Ni une ni deux, Fantômas s'empare de ces célèbres thèmes de films, les tourneboule pour mieux nous inquiéter, les restructure en quelque chose d'encore plus enragé et torturé.
Les guitares acoustiques s'effacent derrière d'autres bien plus massives, les riffs atteignent des sommets de violence. Reprendre de tels thèmes est exercice périlleux, mais Fantômas semble se rire du danger. Je conseille vivement au potentiel auditeur de cette galette de faire l'acquisition des thèmes originaux pour voir quel travail colossal a été accompli. Le métal taquine une musique plus 'classique' avec bon goût.
Le disque débute avec "The Godfather" que tout le monde connaît. En plus de reprendre ces notes célèbres, Fantômas se permet des incartades, complètement débridées. Patton éructe, Lombardo cogne en binaire surpuissant, les riffs trash de Buzz Osborne s'apposent à l'ensemble, et Trevor Dunn cale sa basse au millimètre. Le groupe ajoute un complément aux morceaux qu'il s'approprie complètement avec brio.
"Der Golem" de Karl Ernst Sasse est d'une violence colossale. Les accords sont lourds comme de la fonte. Le changement de tonalité dans le riff provoque un des plus beaux frissons du disque. "Rosemary's Baby" de Christopher Komeda, possède une ambiance quasi irréelle nous projetant complètement ailleurs dans un paysage noir, glauque, transpirant la peur. "Spider Baby" de Ronald Stein adopte un format plus pop, les riffs sont colossaux, la batterie semble possédée.
"Henry : Portrait Of A Serial Killer" semble nous pousser dans nos derniers renfoncements. Le thème de Twin Peaks de Angelo Badalamenti fini de nous achever. Schizophrène. Entre douceur tendre et violence décadente.
Fantômas joue avec nos nerfs et touche sans discontinuer à ses deux tableaux. Une douceur qui détend, une violence qui terrorise. Nos sentiments à l'écoute de ce disque font des vagues, et notre malaise est bien réel. La musique devient expérience quasi physique.
Les thèmes choisis sont déjà grands. Fantômas les sublime dans son registre et y rajoute des éléments personnels. Le disque, malgré ses 40 minutes, paraît incroyablement court tellement il est riche. Les idées fourmillent, s'enchaînent, formant une danse que l'on ne semble pouvoir maîtriser. Tout a été dit. Rideau.
Les guitares acoustiques s'effacent derrière d'autres bien plus massives, les riffs atteignent des sommets de violence. Reprendre de tels thèmes est exercice périlleux, mais Fantômas semble se rire du danger. Je conseille vivement au potentiel auditeur de cette galette de faire l'acquisition des thèmes originaux pour voir quel travail colossal a été accompli. Le métal taquine une musique plus 'classique' avec bon goût.
Le disque débute avec "The Godfather" que tout le monde connaît. En plus de reprendre ces notes célèbres, Fantômas se permet des incartades, complètement débridées. Patton éructe, Lombardo cogne en binaire surpuissant, les riffs trash de Buzz Osborne s'apposent à l'ensemble, et Trevor Dunn cale sa basse au millimètre. Le groupe ajoute un complément aux morceaux qu'il s'approprie complètement avec brio.
"Der Golem" de Karl Ernst Sasse est d'une violence colossale. Les accords sont lourds comme de la fonte. Le changement de tonalité dans le riff provoque un des plus beaux frissons du disque. "Rosemary's Baby" de Christopher Komeda, possède une ambiance quasi irréelle nous projetant complètement ailleurs dans un paysage noir, glauque, transpirant la peur. "Spider Baby" de Ronald Stein adopte un format plus pop, les riffs sont colossaux, la batterie semble possédée.
"Henry : Portrait Of A Serial Killer" semble nous pousser dans nos derniers renfoncements. Le thème de Twin Peaks de Angelo Badalamenti fini de nous achever. Schizophrène. Entre douceur tendre et violence décadente.
Fantômas joue avec nos nerfs et touche sans discontinuer à ses deux tableaux. Une douceur qui détend, une violence qui terrorise. Nos sentiments à l'écoute de ce disque font des vagues, et notre malaise est bien réel. La musique devient expérience quasi physique.
Les thèmes choisis sont déjà grands. Fantômas les sublime dans son registre et y rajoute des éléments personnels. Le disque, malgré ses 40 minutes, paraît incroyablement court tellement il est riche. Les idées fourmillent, s'enchaînent, formant une danse que l'on ne semble pouvoir maîtriser. Tout a été dit. Rideau.
Excellent ! 18/20 | par Oneair |
Posté le 23 septembre 2005 à 15 h 00 |
Fantômas est un groupe assez atypique. D'ailleurs est-ce vraiment un groupe ? C'est vrai qu'on pourrait plus parler de concept. Là je vois déjà mes détracteur se dire : "Et voilà, il va encore se payer un groupe sur le simple fait qu'il s'agit d'une démarche expérimentale". C'est mal me connaître !
De quoi s'agit-il ? "Director's Cut" est un album très complexe qui prend le parti pris de revisiter les grands thèmes musicaux du cinéma. C'est une entreprise très ambitieuse et plutôt risquée, mais le résultat est très étonnant.
Fantômas arrive à tracer une ligne directrice à travers ce voyage cinéphilique en mélangeant tous les styles du rock 'dur' en général, du métal en particulier. En effet, c'est également un voyage dans l'histoire de ce style de musique généralement sous-estimé. Cependant, ici la musique est poussée dans ses propres retranchements, et là effectivement on peu parler de démarche franchement expérimentale. Le plus étonnant c'est que cette alternance d'ambiances [on passe souvent de la rêverie éthérée à la sauvagerie la plus brute], n'altère en rien l'unité du disque. C'est un disque qu'il faut écouter de bout en bout et se laisser submerger par toute la palette d'émotion qu'il contient.
On a donc une vraie démarche stylistique, mais plus que le style, ce qui compte ici c'est le concept : le cinéma. C'est la vraie vedette de ce disque. Tous les thèmes évoqués sont sublimés par la musique.
Contrairement à certains groupes expérimentaux, on a ici le sentiment que le style est au service du concept et pas le contraire.
En résumé, si vous voulez vous faire surprendre, jetez vous sur ce magnifique concept album.
De quoi s'agit-il ? "Director's Cut" est un album très complexe qui prend le parti pris de revisiter les grands thèmes musicaux du cinéma. C'est une entreprise très ambitieuse et plutôt risquée, mais le résultat est très étonnant.
Fantômas arrive à tracer une ligne directrice à travers ce voyage cinéphilique en mélangeant tous les styles du rock 'dur' en général, du métal en particulier. En effet, c'est également un voyage dans l'histoire de ce style de musique généralement sous-estimé. Cependant, ici la musique est poussée dans ses propres retranchements, et là effectivement on peu parler de démarche franchement expérimentale. Le plus étonnant c'est que cette alternance d'ambiances [on passe souvent de la rêverie éthérée à la sauvagerie la plus brute], n'altère en rien l'unité du disque. C'est un disque qu'il faut écouter de bout en bout et se laisser submerger par toute la palette d'émotion qu'il contient.
On a donc une vraie démarche stylistique, mais plus que le style, ce qui compte ici c'est le concept : le cinéma. C'est la vraie vedette de ce disque. Tous les thèmes évoqués sont sublimés par la musique.
Contrairement à certains groupes expérimentaux, on a ici le sentiment que le style est au service du concept et pas le contraire.
En résumé, si vous voulez vous faire surprendre, jetez vous sur ce magnifique concept album.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 07 juin 2009 à 14 h 40 |
L'exercice n'est pas nouveau, mais on comprend combien il peut être stimulant : reprendre à son compte des thèmes de bande originale qui nous ont fait vibrer, voilà qui offre de nombreuses possibilités à un groupe. Cependant, en tombant assez facilement dans la facilité, le concept est loin d'être gage de qualité.
Premier bon point pour Fantomas : le choix des morceaux. Au lieu de prendre les clichés "James Bond", "Indiana Jones" et "Mission Impossible", le groupe se penche vers des œuvres moins traditionnelles comme "Spider Baby", "Experiment In Terror" ou "Cape Fear". En fait, seul l'ouverture "The Godfather" est un thème universellement connu, manière d'aider l'auditeur à rentrer dans ce délire.
Parce que la bande à Patton n'hésite pas à aller très loin, mélangeant des arrangements 'gentillets' très lyrique à des sections beaucoup plus dures, où le thème, repris et déformé à la basse prend une toute nouvelle dimension. Ce qui en ressort d'abord, c'est un formidable sens de l'humour : Patton imitant une fillette chantonnant sur fond de BO apocalyptique dans "Rosemary's Baby", c'est tout simplement incroyable. Bien plus qu'un chanteur, c'est un acteur merveilleux, à l'ambitus exceptionnel et qui maîtrise aussi bien l'extrême aigu que le hurlement guttural.
Et par dessus tout, il a la classe. Car de ce Director's Cut se dégage un charisme rarement atteint. Les arrangements sont fouillés, originaux, variés (avec une petite faiblesse vers le milieu cependant) et utilise à bon escient les thèmes proposés par Rota, Herrman, Mancini... L'auditeur, conquis, est même poussé à rechercher les bandes originales concernées.
Le plaisir que l'on prend sur la plupart des titres ("Vendetta", "Twin Peaks", "Charade") est tels qu'il faut souvent se les repasser plusieurs fois, ce qui corrige le seul défaut de l'album : être vraiment trop court. Certes on atteint presque les 40 minutes, mais jamais le concept ne semble s'user et à la fin du magnifique "Charade" on en veut encore (d'ailleurs on entend un bruitage de public demandant un rappel).
Le pari est complètement réussi, pour un résultat très dense, naviguant entre le grotesque et l'effrayant, cherchant à procurer ce frisson artistique qui rapproche la chaîne-hifi des salles obscures...
Premier bon point pour Fantomas : le choix des morceaux. Au lieu de prendre les clichés "James Bond", "Indiana Jones" et "Mission Impossible", le groupe se penche vers des œuvres moins traditionnelles comme "Spider Baby", "Experiment In Terror" ou "Cape Fear". En fait, seul l'ouverture "The Godfather" est un thème universellement connu, manière d'aider l'auditeur à rentrer dans ce délire.
Parce que la bande à Patton n'hésite pas à aller très loin, mélangeant des arrangements 'gentillets' très lyrique à des sections beaucoup plus dures, où le thème, repris et déformé à la basse prend une toute nouvelle dimension. Ce qui en ressort d'abord, c'est un formidable sens de l'humour : Patton imitant une fillette chantonnant sur fond de BO apocalyptique dans "Rosemary's Baby", c'est tout simplement incroyable. Bien plus qu'un chanteur, c'est un acteur merveilleux, à l'ambitus exceptionnel et qui maîtrise aussi bien l'extrême aigu que le hurlement guttural.
Et par dessus tout, il a la classe. Car de ce Director's Cut se dégage un charisme rarement atteint. Les arrangements sont fouillés, originaux, variés (avec une petite faiblesse vers le milieu cependant) et utilise à bon escient les thèmes proposés par Rota, Herrman, Mancini... L'auditeur, conquis, est même poussé à rechercher les bandes originales concernées.
Le plaisir que l'on prend sur la plupart des titres ("Vendetta", "Twin Peaks", "Charade") est tels qu'il faut souvent se les repasser plusieurs fois, ce qui corrige le seul défaut de l'album : être vraiment trop court. Certes on atteint presque les 40 minutes, mais jamais le concept ne semble s'user et à la fin du magnifique "Charade" on en veut encore (d'ailleurs on entend un bruitage de public demandant un rappel).
Le pari est complètement réussi, pour un résultat très dense, naviguant entre le grotesque et l'effrayant, cherchant à procurer ce frisson artistique qui rapproche la chaîne-hifi des salles obscures...
Excellent ! 18/20
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