Body/Head
The Switch |
Label :
Matador |
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The Switch. La disposition du titre sur la pochette qui met en exergue les cinq dernières lettres – les seules à l'endroit – donne l'impression au premier regard que l'album s'appelle The Witch. Un titre qui aurait tout aussi bien fonctionné à l'écoute de ce deuxième album tout aussi déstabilisant, fantasmagorique et biscornu que le premier – plus encore, peut-être. C'est possible, oui. Dans une interview, Bill Nace reconnaissait d'ailleurs que ce nouveau disque était plus extrême : les morceaux suivent une logique chaotique plus proche de celle des rêves, plus qu'ils ne suivraient un format de chanson (un tout petit peu) plus conventionnel comme sur Coming Apart, sorti en 2013 déjà. ‘Claustrophobe', ‘un poids qui te pousse en arrière' sont d'autres termes joyeux utilisés par nos comparses pour décrire leur nouvelle livraison. Des qualificatifs lucides, car The Switch est véritablement oppressant, lourd, noir. Si Coming Apart était porté par des élans tragiques, The Switch est l'agonie, voire déjà le néant. Cinq titres, un peu plus d'une demi-heure de distorsions et de délires bruitistes sans la possibilité de se raccrocher à quoi que ce soit. Les rares fois où l'on croit entrapercevoir une pierre sur laquelle accrocher son oreille (l'intro vaguement blues déglinguée du premier morceau, "Last Time", et les notes aigües au milieu du carnage, en deuxième partie de "Change My Brain"), Body/Head se fait un malin plaisir à l'anéantir.
The Switch – le commutateur, le changement : le duo Nace-Gordon nous explique par ce titre leur façon de composer : mener ou suivre l'autre, et tout à coup, prendre la tête ou se laisser mener. Même s'il n'est pas question de construction consciente ici et ce magma sonore nous malmène plus qu'il nous mène quelque part. Bill Nace avoue avoir été influencé par l'inénarable revival de Twin Peaks sorti l'été dernier lors de la création de ce nouveau disque décousu et nihiliste. Sur The Switch, on a une collection de titres qui, effectivement, n'aurait pas été inadaptés aux scènes dans lesquelles le malfaisant BOB évolue. Le premier titre "Last Time" en est peut-être le meilleur exemple, délicieusement twinpeaksien.
The Switch. Véritablement un disque que j'attendais après un Coming Apart qui m'avait conquis. Je ne peux malgré tout masquer ma petite déception : Coming Apart, comme The Switch, contenait déjà ces morceaux déchirés, écartelés, explosés et reposait déjà sur une ambiance froide et anxiogène ; avec ce nouveau disque, on augmente encore d'un cran l'abstraction, mais, sur la moitié des titres, on perd quelque chose, comme une âme, ou même un intérêt. Le milieu de l'album, en particulier, est plus faiblard : le premier extrait "You Don't Need", monotone, ne passionne pas, la pièce centrale "In the Dark Room" n'apporte rien, et s'apparente plus à un extrait du Metal Machine Music de Lou Reed, la vigueur et la folie en moins, et enfin "Change My Brain", glacial morceau de près de onze minutes, est riche de quelques moments de gloire, mais pourtant il ne me séduit pas. Il reste, néanmoins, aux extrémités du disque, deux très bon titres : "Last Time" et le bouillonnant "Reverse Hard", qui sonne comme une centrale électrique sur le point d'exploser.
Au final, c'est pas mal, mais c'est pas foufou.
The Switch – le commutateur, le changement : le duo Nace-Gordon nous explique par ce titre leur façon de composer : mener ou suivre l'autre, et tout à coup, prendre la tête ou se laisser mener. Même s'il n'est pas question de construction consciente ici et ce magma sonore nous malmène plus qu'il nous mène quelque part. Bill Nace avoue avoir été influencé par l'inénarable revival de Twin Peaks sorti l'été dernier lors de la création de ce nouveau disque décousu et nihiliste. Sur The Switch, on a une collection de titres qui, effectivement, n'aurait pas été inadaptés aux scènes dans lesquelles le malfaisant BOB évolue. Le premier titre "Last Time" en est peut-être le meilleur exemple, délicieusement twinpeaksien.
The Switch. Véritablement un disque que j'attendais après un Coming Apart qui m'avait conquis. Je ne peux malgré tout masquer ma petite déception : Coming Apart, comme The Switch, contenait déjà ces morceaux déchirés, écartelés, explosés et reposait déjà sur une ambiance froide et anxiogène ; avec ce nouveau disque, on augmente encore d'un cran l'abstraction, mais, sur la moitié des titres, on perd quelque chose, comme une âme, ou même un intérêt. Le milieu de l'album, en particulier, est plus faiblard : le premier extrait "You Don't Need", monotone, ne passionne pas, la pièce centrale "In the Dark Room" n'apporte rien, et s'apparente plus à un extrait du Metal Machine Music de Lou Reed, la vigueur et la folie en moins, et enfin "Change My Brain", glacial morceau de près de onze minutes, est riche de quelques moments de gloire, mais pourtant il ne me séduit pas. Il reste, néanmoins, aux extrémités du disque, deux très bon titres : "Last Time" et le bouillonnant "Reverse Hard", qui sonne comme une centrale électrique sur le point d'exploser.
Au final, c'est pas mal, mais c'est pas foufou.
Pas mal 13/20 | par Rebecca Carlson |
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