Hot Chip
Why Make Sense? |
Label :
Domino |
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Pour ce sixième album, Hot Chip annonçait aller vers plus de simplicité dans l'écriture et le son. Il est vrai que leur effort précédent – In Our Heads (2012) – atteignait des sommets dans l'art hotchipien de faire des chansons à tiroirs où se bousculaient influences electro, funk, pop et R'n'B, 1er et 2nd degré.
Cette accumulation d'idées et la superposition de sons frôlaient parfois l'indigestion ("Now There Is Nothing", "Ends Of The Earth", "Let Me Be Him"). A l'inverse, des chansons comme "Flutes" ou "Motion Sickness" peuvent être vues rétrospectivement comme des indices avant-coureurs de cette volonté pour Hot Chip de produire une musique plus directe.
Et en écoutant le morceau d'ouverture de ce Why Make Sense ?, le résultat est conforme aux annonces. "Huarache Lights" n'est peut-être pas très original mais il est efficace comme du Simian Mobile Disco ou Chemical Brothers. Le son remplit parfaitement l'espace et la batterie est énorme.
"Love Is The Future" étonne. Alexis Taylor se rêve en Curtis Mayfield blanc avec sa voix de tête sur un rythme funky, rien de bien original pour du Hot Chip me direz-vous. Sauf qu'à la place de la myriade habituelle de synthés et de boites à rythmes, la musique est beaucoup plus organique qu'à l'accoutumée : la basse se met même à slapper ! La chanson se décompose en trois temps : la première avec Alexis Taylor au chant, la deuxième continue sur le même thème mais avec Kelvin Mercer de De La Soul qui vient rapper et le troisième voit l'arrivée de violons à la Arcade Fire ! Bon, c'est vrai que pour le coup, le côté plus simple c'est raté mais la chanson dans son ensemble est très réussie : originale et émouvante.
Les deux premiers titres ont placé la barre très haut et puis patatra ! Retour en arrière avec "Cry For You" qui déçoit, avec l'impression d'entendre une chute des sessions de In Our Heads.
Heureusement, "Started Right" remet l'album dans le bon sens avec un son dans le même esprit que "Love Is The Future". Les claviers font beaucoup penser à Stevie Wonder et le tout rappelle les titres les plus funk du dernier Daft Punk. Bon, la chanson est très loin du niveau d'un "Get Lucky" mais elle a le mérite de faire oublier le raté précédent.
L'album se poursuit avec la ballade tristounette plutôt réussie "White Wine And Fried Chicken" (seul un groupe anglais peut donner un tel titre à une chanson), puis le sommet de ce disque est atteint avec "Dark Night". Alors qu'il était plutôt discret au chant jusque-là, Joe Goddard signe là sa plus belle interprétation au chant. Il abandonne sa voix de nounours et s'assume totalement en chanteur pop. Le ton de la chanson est mélancolique et rappelle la new wave la plus vulnérable : par exemple "Say Hello Wave Goodbye" de Soft Cell, ou plus récemment au "Seasons (Waiting On You)" de Future Islands. Peut-être le beau titre de Hot Chip !
"Easy To Get" renoue avec l'aspect funk old school de l'abum, avec ici un jeu de guitare très Nile Rodgers mais la chanson n'est pas aussi marquante que "Love Is The Future" ou "Started Right".
Si "Dark Night" est le chef d'œuvre de Joe Goddard, "I Need You Know" est un des plus beaux d'Alexis Taylor. La chanson ressemble à un hommage au son de la garage house avec son sample vocal tiré d'un titre d'une chanteuse disco 70's. L'ambiance est là aussi à la mélancolie et le son est plutôt dépouillé pour un titre dance de Hot Chip. Les dancefloors vont se transformer en piscine tant ce morceau est tire larmes !
Poursuivre sur le même ton avec une ballade aurait pu être une bonne idée sauf que "So Much Further To Go" ne retient pas l'attention. Heureusement que l'album se termine par la chanson titre qui est comme un écho au titre d'ouverture. Là aussi une batterie est gigantesque et propulse le morceau très haut. D'ailleurs, je pense qu'il aurait été plus judicieux d'invertir dans le tracklisting "Huarache Lights" avec ce "Why Make Sense ?".
Au final, la promesse d'une musique plus simple et plus directe est (quasiment) tenue. Les chansons comportent beaucoup moins de changements de styles qu'à ce que Hot Chip avait habitué et leur musique est beaucoup plus allégée. L'expérience des concerts semble avoir été l'influence principale du son de cet album avec son côté plus organique. Malheureusement, la qualité des morceaux est disparate, une habitude pour Hot Chip, mais qui tend à s'accentuer au fil des albums. On savait le groupe fan de funk (Prince, Sly & The Family Stone, Parliament, ...) et le groupe s'en est donné à cœur joie. Mais Started Right et Easy to get sonnent comme du sous-Daft Punk/Pharrell Williams. Restent, l'étonnant "Love Is The Future" et les deux chefs d'œuvre "Dark Night" et "I Need You Now". Avec de telles pépites, je serai prêt à tout leur pardonner mais jusqu'à combien de temps ?
Cette accumulation d'idées et la superposition de sons frôlaient parfois l'indigestion ("Now There Is Nothing", "Ends Of The Earth", "Let Me Be Him"). A l'inverse, des chansons comme "Flutes" ou "Motion Sickness" peuvent être vues rétrospectivement comme des indices avant-coureurs de cette volonté pour Hot Chip de produire une musique plus directe.
Et en écoutant le morceau d'ouverture de ce Why Make Sense ?, le résultat est conforme aux annonces. "Huarache Lights" n'est peut-être pas très original mais il est efficace comme du Simian Mobile Disco ou Chemical Brothers. Le son remplit parfaitement l'espace et la batterie est énorme.
"Love Is The Future" étonne. Alexis Taylor se rêve en Curtis Mayfield blanc avec sa voix de tête sur un rythme funky, rien de bien original pour du Hot Chip me direz-vous. Sauf qu'à la place de la myriade habituelle de synthés et de boites à rythmes, la musique est beaucoup plus organique qu'à l'accoutumée : la basse se met même à slapper ! La chanson se décompose en trois temps : la première avec Alexis Taylor au chant, la deuxième continue sur le même thème mais avec Kelvin Mercer de De La Soul qui vient rapper et le troisième voit l'arrivée de violons à la Arcade Fire ! Bon, c'est vrai que pour le coup, le côté plus simple c'est raté mais la chanson dans son ensemble est très réussie : originale et émouvante.
Les deux premiers titres ont placé la barre très haut et puis patatra ! Retour en arrière avec "Cry For You" qui déçoit, avec l'impression d'entendre une chute des sessions de In Our Heads.
Heureusement, "Started Right" remet l'album dans le bon sens avec un son dans le même esprit que "Love Is The Future". Les claviers font beaucoup penser à Stevie Wonder et le tout rappelle les titres les plus funk du dernier Daft Punk. Bon, la chanson est très loin du niveau d'un "Get Lucky" mais elle a le mérite de faire oublier le raté précédent.
L'album se poursuit avec la ballade tristounette plutôt réussie "White Wine And Fried Chicken" (seul un groupe anglais peut donner un tel titre à une chanson), puis le sommet de ce disque est atteint avec "Dark Night". Alors qu'il était plutôt discret au chant jusque-là, Joe Goddard signe là sa plus belle interprétation au chant. Il abandonne sa voix de nounours et s'assume totalement en chanteur pop. Le ton de la chanson est mélancolique et rappelle la new wave la plus vulnérable : par exemple "Say Hello Wave Goodbye" de Soft Cell, ou plus récemment au "Seasons (Waiting On You)" de Future Islands. Peut-être le beau titre de Hot Chip !
"Easy To Get" renoue avec l'aspect funk old school de l'abum, avec ici un jeu de guitare très Nile Rodgers mais la chanson n'est pas aussi marquante que "Love Is The Future" ou "Started Right".
Si "Dark Night" est le chef d'œuvre de Joe Goddard, "I Need You Know" est un des plus beaux d'Alexis Taylor. La chanson ressemble à un hommage au son de la garage house avec son sample vocal tiré d'un titre d'une chanteuse disco 70's. L'ambiance est là aussi à la mélancolie et le son est plutôt dépouillé pour un titre dance de Hot Chip. Les dancefloors vont se transformer en piscine tant ce morceau est tire larmes !
Poursuivre sur le même ton avec une ballade aurait pu être une bonne idée sauf que "So Much Further To Go" ne retient pas l'attention. Heureusement que l'album se termine par la chanson titre qui est comme un écho au titre d'ouverture. Là aussi une batterie est gigantesque et propulse le morceau très haut. D'ailleurs, je pense qu'il aurait été plus judicieux d'invertir dans le tracklisting "Huarache Lights" avec ce "Why Make Sense ?".
Au final, la promesse d'une musique plus simple et plus directe est (quasiment) tenue. Les chansons comportent beaucoup moins de changements de styles qu'à ce que Hot Chip avait habitué et leur musique est beaucoup plus allégée. L'expérience des concerts semble avoir été l'influence principale du son de cet album avec son côté plus organique. Malheureusement, la qualité des morceaux est disparate, une habitude pour Hot Chip, mais qui tend à s'accentuer au fil des albums. On savait le groupe fan de funk (Prince, Sly & The Family Stone, Parliament, ...) et le groupe s'en est donné à cœur joie. Mais Started Right et Easy to get sonnent comme du sous-Daft Punk/Pharrell Williams. Restent, l'étonnant "Love Is The Future" et les deux chefs d'œuvre "Dark Night" et "I Need You Now". Avec de telles pépites, je serai prêt à tout leur pardonner mais jusqu'à combien de temps ?
Pas mal 13/20 | par Thebluegoose |
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