AMMAR 808
Maghreb United |
Label :
Glitterbeat |
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Il est des mélanges qui marchent moins bien que d'autres, vous le savez comme moi. Les sandales et les chaussettes par exemple, L'ananas et la pizza, le whisky et l'Oasis, Larusso & Cypress Hill.
Parfois par contre, c'est une petite expérience à (re)tenter très vite, une vraie bonne découverte. Genre le gingembre dans l'houmous, le miel dans la moutarde, Jay-Z dans euh pardon, avec Beyoncé sur un même album, et j'en passe.
Dans cette seconde catégorie, on pourra bientôt caler AMMAR 808. Sorti sur Glitterbeat (le jeune label qui a eu la bonne idée de faire découvrir Park Jiha au monde entier), Ce Maghreb United, malgré son nom peu engageant, je vous l'accorde, a vraiment tout pour lui. Prenez trois chanteurs originaires de Tunisie, du Maroc & d'Algérie, trois instruments traditionnels répondant aux doux noms de Gumbri, Gasba et Zukra. Je vous laisse regarder à quoi ça ressemble, ça vous cultivera un peu.
Ajouter à tout ça une bonne grosse TR-808, et vous obtenez la savoureuse recette concoctée par AMMAR 808.
On retrouve sous ce nom Sofyann Ben Youssef, membre du collectif Bargou 08, qui mêlait déjà avec malice des sonorités méditerranéennes à d'autres plus européennes, notamment sur l'album Targ (2017). Il va encore plus loin avec ce nouveau projet. Sans jamais dénaturer les compositions organiques, il appuie là où il faut, donne à la transe déjà bien présente une dimension encore plus forte, propulsant d'un seul coup cette musique dans une sphère inimaginable, de la plus classe des manières. Des grosses basses lourdes sur du chant gnawa, raï ou targ, des instrus à tomber, vous allez vite oublier la fausse image que Faudel & Khaled donnaient à cette musique. La symbiose est tellement inattendue, sur le papier on pourrait s'attendre à du mauvais Raï'n'b comme nous le vendait les compiles il y a quelque temps, mais rien que le fait que ce disque sorte sur Glitterbeat inspire confiance. Le jeune label créé en 2013 est en train de se forger une belle image, une belle mise en avant de la mixité musicale, de l'inattendu, sujet au cœur des productions de Sofyann depuis quelques années.
Pas si éloigné du krautrock par moment, par ce côté répétitif hypnotisant, inlassablement le même motif qui nous projette par sa force, par sa profondeur et la lourdeur bienvenue de la TR-808, et surtout ce côté tribal évident, mais en même très urbain, comme plongé dans un univers de science fiction, inconnu et qui attise la curiosité comme peu d'albums savent le faire.
On pourrait se dire que l'album est trop court quand on remarque qu'il dépasse à peine les 36 minutes, mais c'est un tel condensé d'émotions, de sensations, à la manière, toute proportion gardée évidemment, du dernier disque d'Elysia Crampton, que finalement on en demande pas plus. Tout est là, tout est dit.
Parfois par contre, c'est une petite expérience à (re)tenter très vite, une vraie bonne découverte. Genre le gingembre dans l'houmous, le miel dans la moutarde, Jay-Z dans euh pardon, avec Beyoncé sur un même album, et j'en passe.
Dans cette seconde catégorie, on pourra bientôt caler AMMAR 808. Sorti sur Glitterbeat (le jeune label qui a eu la bonne idée de faire découvrir Park Jiha au monde entier), Ce Maghreb United, malgré son nom peu engageant, je vous l'accorde, a vraiment tout pour lui. Prenez trois chanteurs originaires de Tunisie, du Maroc & d'Algérie, trois instruments traditionnels répondant aux doux noms de Gumbri, Gasba et Zukra. Je vous laisse regarder à quoi ça ressemble, ça vous cultivera un peu.
Ajouter à tout ça une bonne grosse TR-808, et vous obtenez la savoureuse recette concoctée par AMMAR 808.
On retrouve sous ce nom Sofyann Ben Youssef, membre du collectif Bargou 08, qui mêlait déjà avec malice des sonorités méditerranéennes à d'autres plus européennes, notamment sur l'album Targ (2017). Il va encore plus loin avec ce nouveau projet. Sans jamais dénaturer les compositions organiques, il appuie là où il faut, donne à la transe déjà bien présente une dimension encore plus forte, propulsant d'un seul coup cette musique dans une sphère inimaginable, de la plus classe des manières. Des grosses basses lourdes sur du chant gnawa, raï ou targ, des instrus à tomber, vous allez vite oublier la fausse image que Faudel & Khaled donnaient à cette musique. La symbiose est tellement inattendue, sur le papier on pourrait s'attendre à du mauvais Raï'n'b comme nous le vendait les compiles il y a quelque temps, mais rien que le fait que ce disque sorte sur Glitterbeat inspire confiance. Le jeune label créé en 2013 est en train de se forger une belle image, une belle mise en avant de la mixité musicale, de l'inattendu, sujet au cœur des productions de Sofyann depuis quelques années.
Pas si éloigné du krautrock par moment, par ce côté répétitif hypnotisant, inlassablement le même motif qui nous projette par sa force, par sa profondeur et la lourdeur bienvenue de la TR-808, et surtout ce côté tribal évident, mais en même très urbain, comme plongé dans un univers de science fiction, inconnu et qui attise la curiosité comme peu d'albums savent le faire.
On pourrait se dire que l'album est trop court quand on remarque qu'il dépasse à peine les 36 minutes, mais c'est un tel condensé d'émotions, de sensations, à la manière, toute proportion gardée évidemment, du dernier disque d'Elysia Crampton, que finalement on en demande pas plus. Tout est là, tout est dit.
Très bon 16/20 | par X_Lok |
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