Stupeflip
Stup Virus |
Label :
Etic System |
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2017, le C.R.O.U Stupeflip revient pour terroriser la population avec le Stup Virus, quatrième album en quinze ans d'existence. Car comme ils le clament depuis le premier album, le C.R.O.U ne mourra jamais. Une campagne de crowdfunding plus que réussie plus tard, voilà le truc qui déboule pour, espérons-le, nous mettre un coup de boule comme à chaque nouveau méfait de la bande à King-Ju.
On est accueillie par Sandrine Cacheton, la nouvelle porte-parole du C.R.O.U, à la voix robotique et au débit lapidaire. La première écoute déroute, déçoit même un peu. L'ensemble semble moins foutraque qu'avant, plus posé, plus mature si l'on peut dire. Pourtant quelques écoutes successives suffisent à comprendre que l'on est face à un grand disque, certes loin de ce que l'on pouvait attendre du C.R.O.U, mais un grand disque tout de même. Certains morceaux s'incrustent dans la tête pour ne plus en sortir, un peu comme des tubes FM que sait si bien composer King-Ju ("The Antidote", "Understup"), d'autres se dévoilent au cours des écoutes, comme avec "Creepy Slugs". Les instrus, pourtant l'un des gros points forts de Stupeflip depuis ses débuts, sont ici meilleures que jamais, soyons clair personne ou presque ne peut s'aligner à un tel niveau. Les textes, quand à eux, tout en restant dans l'esprit du C.R.O.U, ont gagné en profondeur, en sérieux aussi (le terriblement beau "1993", le final bien mélancolique du bien-nommé "Pleure pas Stupeflip). King-Ju pilote seul le machin, ses compères habituels que sont Cadillac et MC Salo ne font chacun qu'une seule apparition (certes remarquées, surtout pour Cadillac). L'incorrigible Pop-Hip se rappelle lui aussi à nous avec un morceau provenant d'outre-tombe (du Stup enfer pour être plus précis). Mais même là, le côté guimauve est atténué pour laisser place à une mélancolie certaine. Le feat le plus mignon est à mettre au crédit d'une certaine Colette, qui l'espace d'à peine trente secondes sur un interlude, signe le morceau parfait que l'on réécoute infiniment en boucle. On finit l'écoute du disque un peu triste, un peu patraque, un peu vide. On aurait voulu que ce soit autrement, peut-être comme avant, plus délirant, plus drôle, plus exubérant, mais ce n'est plus possible. King-Ju semble à bout, cet album semble être le testament de ce groupe inclassable et indispensable qu'à été Stupeflip.
Stup Virus est un disque bilan, celui de la fin d'un cycle. Les textes, qui reprennent des références aux trois précédents disques, sont comme une façon de boucler la boucle. Stupeflip a été depuis toujours un exutoire pour Julien Barthélémy pour soigner ses maux, pour crier à la face du monde ses angoisses, ses colères, ses joies et peines. A travers une interview, il a fait part de sa volonté de faire autre chose, d'exprimer son art autrement, par la BD entre autre. Reverra t'on Stupeflip? Rien n'est moins sûr. Mais même si c'est ici la fin, le C.R.O.U ne mourra jamais vraiment, il vivra à jamais dans nos cœur. Merci Stupeflip, merci King-Ju, merci le C.R.O.U, merci pour toutes ces années où vous m'avez accompagné.
On est accueillie par Sandrine Cacheton, la nouvelle porte-parole du C.R.O.U, à la voix robotique et au débit lapidaire. La première écoute déroute, déçoit même un peu. L'ensemble semble moins foutraque qu'avant, plus posé, plus mature si l'on peut dire. Pourtant quelques écoutes successives suffisent à comprendre que l'on est face à un grand disque, certes loin de ce que l'on pouvait attendre du C.R.O.U, mais un grand disque tout de même. Certains morceaux s'incrustent dans la tête pour ne plus en sortir, un peu comme des tubes FM que sait si bien composer King-Ju ("The Antidote", "Understup"), d'autres se dévoilent au cours des écoutes, comme avec "Creepy Slugs". Les instrus, pourtant l'un des gros points forts de Stupeflip depuis ses débuts, sont ici meilleures que jamais, soyons clair personne ou presque ne peut s'aligner à un tel niveau. Les textes, quand à eux, tout en restant dans l'esprit du C.R.O.U, ont gagné en profondeur, en sérieux aussi (le terriblement beau "1993", le final bien mélancolique du bien-nommé "Pleure pas Stupeflip). King-Ju pilote seul le machin, ses compères habituels que sont Cadillac et MC Salo ne font chacun qu'une seule apparition (certes remarquées, surtout pour Cadillac). L'incorrigible Pop-Hip se rappelle lui aussi à nous avec un morceau provenant d'outre-tombe (du Stup enfer pour être plus précis). Mais même là, le côté guimauve est atténué pour laisser place à une mélancolie certaine. Le feat le plus mignon est à mettre au crédit d'une certaine Colette, qui l'espace d'à peine trente secondes sur un interlude, signe le morceau parfait que l'on réécoute infiniment en boucle. On finit l'écoute du disque un peu triste, un peu patraque, un peu vide. On aurait voulu que ce soit autrement, peut-être comme avant, plus délirant, plus drôle, plus exubérant, mais ce n'est plus possible. King-Ju semble à bout, cet album semble être le testament de ce groupe inclassable et indispensable qu'à été Stupeflip.
Stup Virus est un disque bilan, celui de la fin d'un cycle. Les textes, qui reprennent des références aux trois précédents disques, sont comme une façon de boucler la boucle. Stupeflip a été depuis toujours un exutoire pour Julien Barthélémy pour soigner ses maux, pour crier à la face du monde ses angoisses, ses colères, ses joies et peines. A travers une interview, il a fait part de sa volonté de faire autre chose, d'exprimer son art autrement, par la BD entre autre. Reverra t'on Stupeflip? Rien n'est moins sûr. Mais même si c'est ici la fin, le C.R.O.U ne mourra jamais vraiment, il vivra à jamais dans nos cœur. Merci Stupeflip, merci King-Ju, merci le C.R.O.U, merci pour toutes ces années où vous m'avez accompagné.
Parfait 17/20 | par El rodeo |
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