Stupeflip
Stup Forever |
Label :
Dragon Accel 2 |
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Le C.R.O.U ne mourra jamais...
On aurait dû s'en douter, Stup Virus ne pouvait être la fin de Stupeflip. Pourtant on a bien failli se faire avoir. A l'époque, King Ju paraissait fatigué, en bout de course, près à passer à autre chose. C'est en tous cas ce que j'ai cru, mais il semblerait que lui n'ait jamais eu l'intention de s'arrêter. Et après cinq ans à assembler des petits bouts d'trucs seul dans sa chambre, voilà que débarque Stup Forever, cinquième album en vingt ans.
Dès les premières écoutes, aucun doute, on est bien sur un album de Stupeflip. La musique, les textes, les interludes, les ambiances, tout est là. Pourtant on sent rapidement que la musique a évolué, vers quelque chose de plus sérieux, de plus mature (j'avais déjà employé ce terme dans ma chronique de Stup Virus, ça se confirme ici). Bien sûr, on retrouve des éléments indispensable à tout album du C.R.O.U : le bavure pop-FM de Pop-Hip, les références à la mythologie du Stup, Cadillac et MC Salo qui passe la tête le temps de deux morceaux, l'intro où le pauvre Joel va encore se faire tomber dessus... Mais on sent que Julien Barthélémy s'en amuse, s'en moque, et cherche à déconstruire ce qui est devenu un véritable culte auprès des fans, n'assumant pas vraiment ce rôle de gourou masqué.
Et alors, qu'en est-il du disque ?
Un excellent cru, qui s'incruste rapidement au fond du crane pour ne plus en ressortir. On trouve des tubes immédiats comme à chaque fois ("Vengeance!!!", "Dans ton baladeur"), des morceaux de rap bien 90's ("Tiger Crane", "Etrange Phénomènes"), un instru punk lorgnant presque sur le black metal, du reggae, une suite au diptyque "J'fume du shit/J'fume plus d'shit", et bien d'autres joyeusetés. King Ju reste le maître incontesté des instrus qui tuent ("L'truc xplosiff", le refrain sur "Sharkattack"), le travail sur le son est assez dingue quand on imagine qu'il a enregistré cet albums, tout comme les précédents, seul dans son appartement.
Le traditionnel morceaux fleuve de fin, "Régions Fédérées" ("Stay positiv'" ne compte pas vraiment à mes yeux), est bien présent, et une fois encore, quel morceau ! Ça cause de Rambo, du pouvoir de changer de vie, de grands navires en feu surgissant des terres Argémione, de la mort enfin, le tout sur une instru épique à souhait, avec des chœurs en fonds, les frissons sur les bras et presque les larmes aux yeux. Avant que King Ju vienne saboter tout ça avec un massacre d'une chanson de Balavoine, comme pour nous rappeler que tout ce que l'on vient d'entendre n'est pas si sérieux.
Mais sous ses dehors rigolo qui ressemble à une vaste blague, Stupeflip a toujours été beaucoup plus profond qu'il n'y parait. De l'angoisse, de la tristesse, de la souffrance, de l'incompréhension face au monde qui nous entoure, voilà ce que j'entends sur chaque disque de Stupeflip. Stup Forever ne change absolument pas la donne, et continue de creuser le même sillon. Julien Barthélémy ne se cache plus autant derrière ses avatars que sur les premiers albums (je pense directement au Cartable, chanson d'une tristesse insondable derrière les rires) et se livre de manière plus frontale, mais tout aussi sincère. La sincérité est sûrement ce qui caractérise le mieux cette œuvre labyrinthique qu'est Stupeflip, ce qui la rend si touchante, si unique.
Merci à toi Stupeflip d'exister, et de me faire sentir moins seul dans ce monde dont je ne comprends pas vraiment le fonctionnement. Et quelque soit la suite de l'aventure, le C.R.O.U est vivant dans les têtes, du moins dans la mienne, et le restera encore longtemps.
On aurait dû s'en douter, Stup Virus ne pouvait être la fin de Stupeflip. Pourtant on a bien failli se faire avoir. A l'époque, King Ju paraissait fatigué, en bout de course, près à passer à autre chose. C'est en tous cas ce que j'ai cru, mais il semblerait que lui n'ait jamais eu l'intention de s'arrêter. Et après cinq ans à assembler des petits bouts d'trucs seul dans sa chambre, voilà que débarque Stup Forever, cinquième album en vingt ans.
Dès les premières écoutes, aucun doute, on est bien sur un album de Stupeflip. La musique, les textes, les interludes, les ambiances, tout est là. Pourtant on sent rapidement que la musique a évolué, vers quelque chose de plus sérieux, de plus mature (j'avais déjà employé ce terme dans ma chronique de Stup Virus, ça se confirme ici). Bien sûr, on retrouve des éléments indispensable à tout album du C.R.O.U : le bavure pop-FM de Pop-Hip, les références à la mythologie du Stup, Cadillac et MC Salo qui passe la tête le temps de deux morceaux, l'intro où le pauvre Joel va encore se faire tomber dessus... Mais on sent que Julien Barthélémy s'en amuse, s'en moque, et cherche à déconstruire ce qui est devenu un véritable culte auprès des fans, n'assumant pas vraiment ce rôle de gourou masqué.
Et alors, qu'en est-il du disque ?
Un excellent cru, qui s'incruste rapidement au fond du crane pour ne plus en ressortir. On trouve des tubes immédiats comme à chaque fois ("Vengeance!!!", "Dans ton baladeur"), des morceaux de rap bien 90's ("Tiger Crane", "Etrange Phénomènes"), un instru punk lorgnant presque sur le black metal, du reggae, une suite au diptyque "J'fume du shit/J'fume plus d'shit", et bien d'autres joyeusetés. King Ju reste le maître incontesté des instrus qui tuent ("L'truc xplosiff", le refrain sur "Sharkattack"), le travail sur le son est assez dingue quand on imagine qu'il a enregistré cet albums, tout comme les précédents, seul dans son appartement.
Le traditionnel morceaux fleuve de fin, "Régions Fédérées" ("Stay positiv'" ne compte pas vraiment à mes yeux), est bien présent, et une fois encore, quel morceau ! Ça cause de Rambo, du pouvoir de changer de vie, de grands navires en feu surgissant des terres Argémione, de la mort enfin, le tout sur une instru épique à souhait, avec des chœurs en fonds, les frissons sur les bras et presque les larmes aux yeux. Avant que King Ju vienne saboter tout ça avec un massacre d'une chanson de Balavoine, comme pour nous rappeler que tout ce que l'on vient d'entendre n'est pas si sérieux.
Mais sous ses dehors rigolo qui ressemble à une vaste blague, Stupeflip a toujours été beaucoup plus profond qu'il n'y parait. De l'angoisse, de la tristesse, de la souffrance, de l'incompréhension face au monde qui nous entoure, voilà ce que j'entends sur chaque disque de Stupeflip. Stup Forever ne change absolument pas la donne, et continue de creuser le même sillon. Julien Barthélémy ne se cache plus autant derrière ses avatars que sur les premiers albums (je pense directement au Cartable, chanson d'une tristesse insondable derrière les rires) et se livre de manière plus frontale, mais tout aussi sincère. La sincérité est sûrement ce qui caractérise le mieux cette œuvre labyrinthique qu'est Stupeflip, ce qui la rend si touchante, si unique.
Merci à toi Stupeflip d'exister, et de me faire sentir moins seul dans ce monde dont je ne comprends pas vraiment le fonctionnement. Et quelque soit la suite de l'aventure, le C.R.O.U est vivant dans les têtes, du moins dans la mienne, et le restera encore longtemps.
Excellent ! 18/20 | par El rodeo |
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