22 Pistepirkko

Strasbourg [La Laiterie, Salle Club] - vendredi 03 novembre 2023

 22 Pistepirkko
Ouverture des portes. En entrant, on aperçoit Asko Keränen qui est à côté du stand des marchandises. Il a son avant-bras droit pris dans une attelle. Rien de cassé, il ne s'est que foulé le poignet me fait-on comprendre. On le verra bien jouer sans problème tout à l'heure.

Dans la petite salle de la Laiterie, la soirée commence tout d'abord avec Le Plus Simple Appareil. Le duo strasbourgeois, apparemment connu par des personnes d'ici, est une chouette surprise ! Un chanteur claviériste et un guitariste qui échantillonne des accords mis en boucles. Chant en français puis en anglais. Ça finit intensément au bout d'une courte demi-heure. À défaut de ne pouvoir trouver la musique du duo gravée en support physique, les titres peuvent être écoutés sur Soundcloud.

Après l'entracte, Asko entre seul sur la scène pour deux chansons avant que n'arrivent son frère PK, ses cheveux blancs dépassant de son bob et le batteur flegmatique, Espe. Le concert de 22-Pistepirkko commence. Pour certains peut-être, comme une personne qui le dira à la fin, le groupe finlandais leur est inconnu jusqu'à ce soir. Pour d'autres, ils en sont probablement à leur énième concert du groupe existant depuis quarante deux ans et qu'ils aiment. En ce qui me concerne, ce n'est que la troisième fois depuis 2008. À regret parfois, en pensant à celui que j'ai manqué lors d'un festival en 1995. Mais le regret va être effacé ce soir du 3 novembre, parce qu'entre les trois coccinelles électriques, une forte complicité va se révéler plus que les autres fois où je les ai vus. Et de complicité, entre le groupe et le public présent, quelque chose de fort va se ressentir également. Une folie joyeuse plane et gagne la petite salle club au fur et à mesure que les morceaux se jouent, avec une énergie particulière qui rendra tout le monde dans une belle humeur à la fin.

Dès "Summertime Motors (Bells Of Love)" qui commence le show, Asko bidouille un truc qui fait sortir un son à percer les tympans à la fin du morceau au point de nous faire couvrir nos oreilles, ce qui génère un humour (in)volontaire par provoquant des rires quand PK fait de même en se protégeant lui aussi les esgourdes. Ce soir, 22-Pistepirkko va nous gâter, entre six morceaux du dernier excellent album, Kind Hearts Have A Run Run dont les splendides "Freeway Of Yesterday", "Heatseeker", "Madness Of Speed" et des plus anciens du répertoire dont pas moins de quatre ou cinq titres du fameux album, Big Lupu : "Don't Say I'm So Evil", la merveille de blues qu'est "Papa", "Texacoson" et évidemment "Birdy" où quelques uns de la petite foule participent à gazouiller en même temps que les frère Keränen font de même avec leurs instruments. Que du bonheur ! 22-Pistepirkko nous emmène haut et balance une énergie que je n'avais pas connu lors des deux concerts antérieurs auxquels j'ai pu assister. Le trio finlandais a le feu. Il y a comme une formidable magie qui opère depuis la scène. On remarque qu'Asko est un doux cinglé, impliqué et habité, allant de son clavier à sa basse et réciproquement. On voit PK se déchaîner sur sa guitare, vraiment à fond lors de "B-Instrumental" ou encore sur "Rally Of Love". Espe semble moins réservé à un moment, s'exprimant aussi avec humour, un peu foufou aussi. Du public, certains remuent bien, dansent, entonnent. C'est chaud, c'est rock, même très rock à bien des instants comme ce "Not Fade Away" repris à Buddy Holly ! Parmi les autres classiques qui sont souvent joués on notera "Motorcycle Man", le calme "Coffee Girl", "Frankenstein" et pour finir, un "Rat King" qui conclura la soirée en beauté.

Ce soir, 22-Pistepirkko a livré un concert électrisant dans une ambiance géniale et revigorante. De loin, pour cette troisième fois personnellement, c'est le meilleur show que j'ai vu du trio finlandais ragaillardi ! C'est avec le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux au moment de partir, qu'un dernier pouce de joie se lève à l'adresse du sorcier du clavier dans nos derniers regards croisés.

22/22 . C'est le cœur heureux qui parle !


Intemporel ! ! !   20/20
par Pascha


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