The Lords Of Altamont
Marseille [Poste À Galène] - vendredi 15 février 2008 |
Amateurs de rock à grosses et grasses guitares, de son brut, d'énergie et de rage, oubliez tous les pseudo-groupes du soi-disant revival garage dont on nous rebat les oreilles depuis quelques années et rejoignez la secte !
Les Lords Of Altamont sont de retour avec un troisième album, et en profitent pour venir défendre leur garage psychédélisant sur scène tout au long de l'année 2008.
La première partie ayant eu la bonne idée d'annuler, on passe directement aux choses sérieuses. Jake "The Preacher" Cavaliere et son groupe (ce sont tous d'anciens membres de glorieux groupes du rock'n'roll, Fuzztones, Cramps et même MC5 pour le bassiste Michael Davis qui a rejoint les Lords en 2007...) entrent en scène, tout de noir vêtus, bien sûr, tatouages à gogo de rigueur, sans oublier quelques fautes de goût hélas inhérentes au genre (casquette louchant vers le Troisième Reich et croix de guerre, mouais...) et mines patibulaires comme il se doit.
Une section rythmique d'enfer, avec donc Michael "Mad Dog" Davis à la basse, Max "Sicko" Edison à la batterie, qui emballent d'entrée l'affaire, deux guitaristes pas manchots, à la rythmique Shawn "Sonic" Medina, jeune garçon blondinet dont l'apparence tranche sur le reste de l'équipe d'affreux, et surtout Johnny "Stiggs" DeVilla, roi de la Gibson ES 335 et guitariste lead inspiré ce soir-là. Mais le clou d'un concert des Lords, c'est, quoi qu'on fasse, Jake Cavaliere, grand, maigre, dégingandé, cheveux noir corbeau, grosses lunettes noires lui mangeant la moitié du visage, des tatouages partout... Au chant, à l'harmonica et à l'orgue (composante essentielle de la musique du groupe), il électrise la salle, saute sur son Farfisa et le martyrise à qui mieux mieux, lui faisant prendre des positions incroyables et en sortant des sons qui le sont tout autant... Si les autres membres du groupe sont plus calmes sur scène (enfin, tout est relatif avec eux), le batteur, lui, joue tantôt debout, tantôt assis, et finit même par déménager... dans la salle au milieu du public.
Les Lords ont deux atouts majeurs sur scène : des compositions efficaces et bien construites, avec des breaks et des progressions rythmiques intelligentes, et un frontman, comme on dit, charismatique. Les chansons piochées dans les trois albums (Lords Have Mercy, To Hell With The Lords, et le petit dernier The Altamont Sin, sont joués quasi intégralement, on y ajoutera une reprise de bon aloi du MC5, of course) se succèdent à un rythme effréné, et il n'y a aucune baisse d'intensité pendant le set, même sur des morceaux plus lents, comme leur version de "Knock Knock", réussissant le tour de force d'être respectueuse de l'originale tout en lui étant supérieure. Cette chanson m'a donné le frisson tellement elle était habitée par le chanteur. Chaque instrument participe à la création d'un son rageur et chaleureux à la fois, apparemment simple, mais seulement en apparence. Il n'y a pas d'interventions hors de propos de l'un ou l'autre musicien mais une vraie alchimie entre eux, ils forment un bloc dont sort un déluge sonore réjouissant.
Ce concert est un régal pour les oreilles, car comme pour tout groupe estampillé garage qui se respecte (et les Lords n'ont pas volé leur réputation dans ce domaine), les morceaux trouvent leur meilleure expression dans l'exécution live. Un beau son brut et riche qu'on aimerait entendre plus souvent. On reste scotché devant toute cette générosité, cette débauche d'énergie, cette volonté de continuer à faire vivre l'esprit du rock, et de le partager avec nous. Volonté d'ailleurs confirmée par l'attitude du groupe, d'une gentillesse extrême, qui traîne dans la salle après le concert, boit des bières et discute avec les quelques personnes encore présentes.
Les Lords ne revendiquent rien mais la façon qu'ils ont de faire du rock donne envie d'aller mettre de grands coups de pied dans toutes les fourmilières...
Inutile de vous dire que depuis ce soir-là, j'ai un beau T-shirt et surtout une splendide affiche dédicacée... et que je voue une admiration sans bornes aux Lords of Altamont !
Les Lords Of Altamont sont de retour avec un troisième album, et en profitent pour venir défendre leur garage psychédélisant sur scène tout au long de l'année 2008.
La première partie ayant eu la bonne idée d'annuler, on passe directement aux choses sérieuses. Jake "The Preacher" Cavaliere et son groupe (ce sont tous d'anciens membres de glorieux groupes du rock'n'roll, Fuzztones, Cramps et même MC5 pour le bassiste Michael Davis qui a rejoint les Lords en 2007...) entrent en scène, tout de noir vêtus, bien sûr, tatouages à gogo de rigueur, sans oublier quelques fautes de goût hélas inhérentes au genre (casquette louchant vers le Troisième Reich et croix de guerre, mouais...) et mines patibulaires comme il se doit.
Une section rythmique d'enfer, avec donc Michael "Mad Dog" Davis à la basse, Max "Sicko" Edison à la batterie, qui emballent d'entrée l'affaire, deux guitaristes pas manchots, à la rythmique Shawn "Sonic" Medina, jeune garçon blondinet dont l'apparence tranche sur le reste de l'équipe d'affreux, et surtout Johnny "Stiggs" DeVilla, roi de la Gibson ES 335 et guitariste lead inspiré ce soir-là. Mais le clou d'un concert des Lords, c'est, quoi qu'on fasse, Jake Cavaliere, grand, maigre, dégingandé, cheveux noir corbeau, grosses lunettes noires lui mangeant la moitié du visage, des tatouages partout... Au chant, à l'harmonica et à l'orgue (composante essentielle de la musique du groupe), il électrise la salle, saute sur son Farfisa et le martyrise à qui mieux mieux, lui faisant prendre des positions incroyables et en sortant des sons qui le sont tout autant... Si les autres membres du groupe sont plus calmes sur scène (enfin, tout est relatif avec eux), le batteur, lui, joue tantôt debout, tantôt assis, et finit même par déménager... dans la salle au milieu du public.
Les Lords ont deux atouts majeurs sur scène : des compositions efficaces et bien construites, avec des breaks et des progressions rythmiques intelligentes, et un frontman, comme on dit, charismatique. Les chansons piochées dans les trois albums (Lords Have Mercy, To Hell With The Lords, et le petit dernier The Altamont Sin, sont joués quasi intégralement, on y ajoutera une reprise de bon aloi du MC5, of course) se succèdent à un rythme effréné, et il n'y a aucune baisse d'intensité pendant le set, même sur des morceaux plus lents, comme leur version de "Knock Knock", réussissant le tour de force d'être respectueuse de l'originale tout en lui étant supérieure. Cette chanson m'a donné le frisson tellement elle était habitée par le chanteur. Chaque instrument participe à la création d'un son rageur et chaleureux à la fois, apparemment simple, mais seulement en apparence. Il n'y a pas d'interventions hors de propos de l'un ou l'autre musicien mais une vraie alchimie entre eux, ils forment un bloc dont sort un déluge sonore réjouissant.
Ce concert est un régal pour les oreilles, car comme pour tout groupe estampillé garage qui se respecte (et les Lords n'ont pas volé leur réputation dans ce domaine), les morceaux trouvent leur meilleure expression dans l'exécution live. Un beau son brut et riche qu'on aimerait entendre plus souvent. On reste scotché devant toute cette générosité, cette débauche d'énergie, cette volonté de continuer à faire vivre l'esprit du rock, et de le partager avec nous. Volonté d'ailleurs confirmée par l'attitude du groupe, d'une gentillesse extrême, qui traîne dans la salle après le concert, boit des bières et discute avec les quelques personnes encore présentes.
Les Lords ne revendiquent rien mais la façon qu'ils ont de faire du rock donne envie d'aller mettre de grands coups de pied dans toutes les fourmilières...
Inutile de vous dire que depuis ce soir-là, j'ai un beau T-shirt et surtout une splendide affiche dédicacée... et que je voue une admiration sans bornes aux Lords of Altamont !
Excellent ! 18/20 | par Polar Bear |
En ligne
345 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages