Rock In The Barn

Vernon [Rock In The Barn] - vendredi 08 septembre 2023

Nous prenons la route avec deux amis le vendredi 8 septembre en direction de Vernon, ville située entre Rouen et Paris, pour assister au festival Rock In The Barn, et plus particulièrement la soirée du vendredi.

En cause ? La venue exceptionnelle du groupe multifacettes Snapped Ankles, mais également une certaine envie de retrouver l'ambiance d'un festival alors que l'été touche tranquillement à sa fin (malgré le retour passager de températures parfois extrêmes).

Après une route un peu nerveuse (la conduite pourrie de 75% des gens sur l'autoroute, on en parle ?), nous arrivons tranquillement sur les coups de 18h dans la charmante ville de Vernon, traversée par la Seine. Nous nous dirigeons alors sur le magnifique site du Château des Tourelles et accédons au festival.

Alors que nous entrons, le premier groupe à jouer ce soir-là, The Joy Hotel, est déjà sur scène. Pas spécialement emballé par leur pop-rock tranquille, j'en profite pour faire le tour du nouveau lieu. En effet, le festival Rock In The Barn a dû déménager une nouvelle fois : après Giverny puis la ferme de Bionval vers Vexin-sur-Epte, c'est désormais donc à Vernon qu'il aura lieu.

Perdant pour le coup le décor de ferme agricole qui donnait son nom au festival, ce nouveau lieu apporte néanmoins un charme nouveau à l'ambiance générale. Conçu autour de deux scènes (la grande au fond, directement au bord de la Seine et la petite presque adossée au Château), le festival gagne aussi certainement un peu en espace mais garde tout de même ce côté "taille humaine" qui faisait déjà son charme lors de ma visite en 2019.

Bref, une fois ce petit tour achevé, c'est au tour de En Attendant Ana de monter sur scène. Une fois encore, et même si je préfère davantage leur musique aux légères influences post-punk, ce n'est pas encore mon truc. L'ambiance est bonne, cependant, et c'est le groupe parfait avant d'entamer la partie plus "énervée" de la programmation de ce vendredi. Nous profitons de ce temps pour aller manger avant d'assister de loin à un morceau du set de Michelle et Les Garçons.

Comme son nom l'indique, le trio s'inspire clairement de la pop synthétique française des années 1980. La chanteuse (Michelle, je présume ?) nous fait grâce d'une belle présence scénique et d'une voix profonde et grave qui joue directement sur l'ambiance de ses morceaux. Malheureusement pour eux, le public ne semble pas trop réceptif, et j'avoue moi-même ne pas être plus fan de ce type de sonorités.

Finalement, c'est sur les coups de 20h30 que Tramhaus foule la grande scène. Alors que le soleil se couche sur la Seine, le groupe néerlandais démarre un set énergique et clairement orienté garage. Sur scène, le quintette donne tout, et même si je me retrouve hypnotisée par la bassiste, c'est leur guitariste lead qui me fait le plus marrer. Cette dernière se promène sur scène, lance quelques riffs "no-wave" de par-ci et de par-là, fait tomber son enceinte de retour et se contorsionne sans arrêt pour jouer avec ses pédales, m'évoquant une sorte de Kim Gordon qui perds en colère ce qu'elle gagne en folie. Leur set d'une heure environ est marqué par un énorme pogo auquel je participe un peu malgré moi, et l'ambiance folle qui règne sur scène et dans le public me permet de dire que c'est certainement la plus belle baffe que j'ai prise dans le festival en terme de découverte.

Après Tramhaus, c'est un groupe de Rouen nommé Servo qui prends place sur la "petite" scène. Trio post-punk/coldwave, le groupe peut compter sur une jolie scénographie pour annoncer la couleur : petites lampes de salon posées sur un mur d'amplis, amplis sur lesquels sont projetées des images de films en noir et blanc. Alors que j'avais pourtant aimé découvrir le groupe à travers leur lives sessions dispos sur internet, je n'arrive pourtant pas à rentrer dans leur univers pendant leur concert. Dommage, car logiquement tout aurait dû me plaire : percussions lourdes et métronomiques, riffs de basses et de guitares répétitifs et noisy, reverb à pleine balle. Pourtant il me manque encore quelque chose pour véritablement apprécier. Peut-être était-je encore sous le choc de Tramhaus pour faire l'effort de me mettre dedans... Le concert est cependant très bien reçu par un public chauffé à blanc et visiblement déjà fans du groupe.

Le festival se poursuit tranquillement avec les anglais de Ulrika Spacek, un groupe qui mélange math-rock "à la" Radiohead avec les ambiances pop-psyché de Tame Impala. Ne connaissant là encore pas spécialement ce quintette et leur musique, je me suis lentement laissé porter dans leur ambiance tantôt feutrée, tantôt plus énervée. J'ai en tout cas été ébahi par la technique de chacun des musiciens, et en particulier le batteur, véritable catalogue de polyrythmies.

Puis vient 23h40. Alors que la plupart du public s'oriente vers la petite scène pour voir le concert de Violet Indigo, rappeuse originaire de la région, je décide de squatter la barrière de la grande scène afin d'être aux premières loges pour le concert suivant. En effet, presque une heure plus tard, les hommes-arbres déboulent à toute berzingue sur le groove tout motorik de "Johnny Guitar Calling Gosta Berlin".

Snapped Ankles, quatuor londonien, construit une musique inspirée à la fois du krautrock, du post punk et des expérimentations synthétiques proches de celles du groupe américain Devo. L'ensemble est accompagné d'une esthétique assez mystique étant donné que le groupe s'habille en "buissons" (faute d'un autre mot), recouverts de masques de camouflage évoquant la nature. A noter également que ces fous furieux ont bricolé des oscillateurs synthétiques sur des branches d'arbre afin de créer des instruments percussifs nouveaux, rendant l'ensemble du show complètement psychédélique.

Dernier groupe à jouer lors de cette première soirée de RITB, les Snapped se donnent à fond, inaugurent deux nouveaux morceaux, reprennent le "Fish Needs A Bike" de Blurt et nous gratifient de versions complètement dantesques de "Rhythm Is Our Business", "Rechargeable" et "I Want My Minutes Back". Le public devient dingue également, peut-être même un peu trop mais l'ambiance générale est parfaite. A ce moment précis, je me sens presque chanceux d'être devant la barrière pour assister au show de ce groupe que je trouve aussi génial, bien que moins connus, qu'un groupe comme Osees, voire Idles.

Alors que le festival est aujourd'hui terminé, je suis très heureux d'avoir pu assister à cette première soirée riche en émotions et en baffes musicales. La nouvelle direction que prends Rock In The Barn est encourageante pour la suite, j'espère qu'il pourront garder ce même magnifique lieu pour les éditions suivantes.

Un mot d'ailleurs pour remercier les bénévoles et l'équipe du fest, vraiment super, accueillante et arrangeante.

En bref, une excellente soirée !


Parfait   17/20
par EmixaM


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