Rammstein
Nanterre [La Défense Arena] - vendredi 28 juin 2019 |
Rammstein est enfin sur XSilence. Consécration tardive, mais méritée pour les Allemands au métal sans fioriture. Car on le sait, si sur disque, les goûts et les couleurs font leur oeuvre, sur scène, la réputation du sextet, basée sur des années de shows pyrotechniques impressionnants, n'est plus à faire.
Mais comme disait si bien Monsieur Marie, ce n'est pas parce que c'est déjà fait qu'il n'y a plus rien à faire. Rammstein l'a bien compris et après une décennie sans rien sortir, hormis le fantastique inédit "Mein Land" sur le best of, les revoilà donc avec un excellent nouvel album, et une nouvelle tournée des stades. Pour peu qu'on accroche un minimum à leur musique, la question d'aller les voir sur scène ne se pose pas longtemps, et d'ailleurs, il vaut mieux, tant les places pour les concerts de Rammstein s'arrachent dès leur mise en vente.
Pour ouvrir, le groupe a fait appel au Duo Jatekok, 2 pianistes françaises qui ont récemment et l'idée est maline à plusieurs égards : déjà d'un point de vue scènique. Un simple ilot au centre de la fosse avec les 2 pianos dessus suffit, ce qui permet de ne pas avoir à tout bouger ensuite pour le concert principal. Ensuite, les Françaises n'interprêteront que du Rammstein. Là encore, cela permet de patienter en découvrant des versions originales du répertoire de la bande à Till Lindemann, voire de reprendre certaines chansons en choeur pour bien se chauffer, comme "Engel", "Du Hast", "Frühling In Paris" ou encore "Sonne". Enfin, il y a un troisième avantage, mais nous y reviendrons plus tard.
Place donc au plat principal, et connaissant le groupe, on s'attend à du bien cuit, mais pas à du réchauffé. Déjà, il y a l'entrée sur scène, qui donne souvent le ton. Lors de mes concerts précédents, j'ai pu voir entre autres le groupe casser un mur, ou fendre la foule et me passer à 50 cm. L'entrée sera plus sobre, les musiciens arrivent les uns après les autres par un escalier au centre de la scène, entamant au fur et à mesure les premières notes de "Was Ich Liebe". On a connu des entrées plus marquantes, mais après tout, on ne va pas leur reprocher de vouloir y aller crescendo. En revanche, s'il y a bien quelque chose qu'on espère voir ou plutôt entendre vote s'améliorer, c'est le son, tant La Défense Arena est en train de faire passer le Zenith ou Bercy pour la Philarmonie de Paris. Durant la première moitié du concert, Rammstein va donc alterner avec sobriété les chansons du dernier album hors "tubes" avec quelques vieilleries. On retiendra le très efficace "Tattoo" où Till Lindemann commence ces fameux coups de poing sur la cuisse, Sehnsucht" "Puppe" et son berceau géant enflammé, et le doux "Diamant" qui conclura cet échauffement.
Car si tout cela n'est pas désagréable, hormis le son, toujours aussi horrible, à un moment, il faut bien passer aux choses sérieuses. Histoire de bien marquer la transition, le groupe nous sort une espèce d'intermède avec une version électro de "Deutschland", avec Flake et son clavier sur une scène surélevée, tandis que les autres membres nous font toutes sortent de chorégraphies en costumes noirs à bandes blanches. Ca y est, enfin, on le sent, on va aller dans le dur. Déjà par le vrai "Deutschland", où je ne peux m'empêcher de penser à mes ancêtres qui seraient probablement décontenancés à l'idée de me voir gueuler le mot le poing gauche levé, mais le groupe comme la chanson, ne cachent pas les heures parfois sombres du pays, alors... Arrive ensuite les très Kraftwerkien "Radio", là encore, ultra-efficace, et nous repartons sur l'alternance nouveauté/vieillerie jusqu'au 2ème rappel, toujours dans la bouillie sonore, mais ça fait un moment qu'on a fait une croix sur le fait d'avoir un son potable, mais aussi la bonne ambiance, avec reprise en choeurs et en coeur des "Du Hast" et autres "Sonne". Cerise sur le gâteau, j'aurais même droit à "Ohne Dich" pour conclure cette première partie.
Le premier rappel démarre sur l'ilot dans la fosse avec Duo Jatekok, et une bien jolie version de "Engel", les françaises assurant le piano tandis que les 6 membres assurent les voix quasiment à l'unsisson, avant de regagner la scène via bateaux gonflables portés pas la foule. La suite de ce premier rappel fera place aux morceaux plutôt potaches, avec "Ausländer" et "Pussy", qui d'ailleurs résume assez bien la mise en scène plus sobre qu'à l'accoutumée du concert. Car s'il y a eu du feu, il faut bien reconnaitre que ce fut plus sobre que d'habitude, tout comme "Pussy" y est allé plus sobrement avec son canon à mousse, régulièrement customisé en bite géante.
Second rappel. Si le premier était plutôt détente, celui-là, il est là pour nous rappeler que Rammstein, c'est aussi et avant tout une science du riff et un monstre d'efficacité. En 2 morceaux, hélas les derniers. "Rammstein" tout d'abord, gros effet madeleine pour votre serviteur, car me renvoie à "Lost Highway" où je les avais entendu pour la première fois. Ensuite, le classique "Ich Will", dont l'efficacité n'est plus à démontrer, mais que je n'aurais pas placé en conclusion.
Car oui, le concert s'arrête, pour de bon, avec la frustration de ne pas avoir "Frühling In Paris" qu'ils ont rajouté maintes fois lors de leurs passages en France. A moins que... Ah mais si en fait, on l'a eu notre "Frühling In Paris", souvenez-vous, l'interêt d'avoir un groupe qui joue du Rammstein en première partie. Bon, on ne leur en voudra pas, leurs concerts sont de tels monuments de précision musicale et de mise en scène qu'ils peuvent bien se permettre ce malin petit artifice.
J'aime Rammstein, il va donc sans dire qu'à partir du moment où le groupe fait le taf (et ils n'ont jamais failli jusque là), ma soirée sera bonne, même si la setlist m'a parfois frustré (pas de "Feuer Frei", les gars, soyons sérieux). En revanche, je l'ai évoqué dans les lignes précédents, mais à l'heure du bilan, il faut mentionner le gros, l'énorme point noir de la soirée : le son. J'ai beau chercher un mot poli, rien à faire, un seul s'impose : dégueulasse. A gâcher la fête en partie et faire chuter la note de 3 bon points.
En dehors de ce gros point noir, le taf a été bien fait, Deutsch Qualität oblige. Personnellement, j'y retournerai, encore et encore, car pour peu qu'on ne soit pas allergique à leur musique, Rammstein reste une référence, une des valeurs scéniques les plus sûres que je connaisse même dans les pires circonstances. Et ce concert en est la preuve.
Mais comme disait si bien Monsieur Marie, ce n'est pas parce que c'est déjà fait qu'il n'y a plus rien à faire. Rammstein l'a bien compris et après une décennie sans rien sortir, hormis le fantastique inédit "Mein Land" sur le best of, les revoilà donc avec un excellent nouvel album, et une nouvelle tournée des stades. Pour peu qu'on accroche un minimum à leur musique, la question d'aller les voir sur scène ne se pose pas longtemps, et d'ailleurs, il vaut mieux, tant les places pour les concerts de Rammstein s'arrachent dès leur mise en vente.
Pour ouvrir, le groupe a fait appel au Duo Jatekok, 2 pianistes françaises qui ont récemment et l'idée est maline à plusieurs égards : déjà d'un point de vue scènique. Un simple ilot au centre de la fosse avec les 2 pianos dessus suffit, ce qui permet de ne pas avoir à tout bouger ensuite pour le concert principal. Ensuite, les Françaises n'interprêteront que du Rammstein. Là encore, cela permet de patienter en découvrant des versions originales du répertoire de la bande à Till Lindemann, voire de reprendre certaines chansons en choeur pour bien se chauffer, comme "Engel", "Du Hast", "Frühling In Paris" ou encore "Sonne". Enfin, il y a un troisième avantage, mais nous y reviendrons plus tard.
Place donc au plat principal, et connaissant le groupe, on s'attend à du bien cuit, mais pas à du réchauffé. Déjà, il y a l'entrée sur scène, qui donne souvent le ton. Lors de mes concerts précédents, j'ai pu voir entre autres le groupe casser un mur, ou fendre la foule et me passer à 50 cm. L'entrée sera plus sobre, les musiciens arrivent les uns après les autres par un escalier au centre de la scène, entamant au fur et à mesure les premières notes de "Was Ich Liebe". On a connu des entrées plus marquantes, mais après tout, on ne va pas leur reprocher de vouloir y aller crescendo. En revanche, s'il y a bien quelque chose qu'on espère voir ou plutôt entendre vote s'améliorer, c'est le son, tant La Défense Arena est en train de faire passer le Zenith ou Bercy pour la Philarmonie de Paris. Durant la première moitié du concert, Rammstein va donc alterner avec sobriété les chansons du dernier album hors "tubes" avec quelques vieilleries. On retiendra le très efficace "Tattoo" où Till Lindemann commence ces fameux coups de poing sur la cuisse, Sehnsucht" "Puppe" et son berceau géant enflammé, et le doux "Diamant" qui conclura cet échauffement.
Car si tout cela n'est pas désagréable, hormis le son, toujours aussi horrible, à un moment, il faut bien passer aux choses sérieuses. Histoire de bien marquer la transition, le groupe nous sort une espèce d'intermède avec une version électro de "Deutschland", avec Flake et son clavier sur une scène surélevée, tandis que les autres membres nous font toutes sortent de chorégraphies en costumes noirs à bandes blanches. Ca y est, enfin, on le sent, on va aller dans le dur. Déjà par le vrai "Deutschland", où je ne peux m'empêcher de penser à mes ancêtres qui seraient probablement décontenancés à l'idée de me voir gueuler le mot le poing gauche levé, mais le groupe comme la chanson, ne cachent pas les heures parfois sombres du pays, alors... Arrive ensuite les très Kraftwerkien "Radio", là encore, ultra-efficace, et nous repartons sur l'alternance nouveauté/vieillerie jusqu'au 2ème rappel, toujours dans la bouillie sonore, mais ça fait un moment qu'on a fait une croix sur le fait d'avoir un son potable, mais aussi la bonne ambiance, avec reprise en choeurs et en coeur des "Du Hast" et autres "Sonne". Cerise sur le gâteau, j'aurais même droit à "Ohne Dich" pour conclure cette première partie.
Le premier rappel démarre sur l'ilot dans la fosse avec Duo Jatekok, et une bien jolie version de "Engel", les françaises assurant le piano tandis que les 6 membres assurent les voix quasiment à l'unsisson, avant de regagner la scène via bateaux gonflables portés pas la foule. La suite de ce premier rappel fera place aux morceaux plutôt potaches, avec "Ausländer" et "Pussy", qui d'ailleurs résume assez bien la mise en scène plus sobre qu'à l'accoutumée du concert. Car s'il y a eu du feu, il faut bien reconnaitre que ce fut plus sobre que d'habitude, tout comme "Pussy" y est allé plus sobrement avec son canon à mousse, régulièrement customisé en bite géante.
Second rappel. Si le premier était plutôt détente, celui-là, il est là pour nous rappeler que Rammstein, c'est aussi et avant tout une science du riff et un monstre d'efficacité. En 2 morceaux, hélas les derniers. "Rammstein" tout d'abord, gros effet madeleine pour votre serviteur, car me renvoie à "Lost Highway" où je les avais entendu pour la première fois. Ensuite, le classique "Ich Will", dont l'efficacité n'est plus à démontrer, mais que je n'aurais pas placé en conclusion.
Car oui, le concert s'arrête, pour de bon, avec la frustration de ne pas avoir "Frühling In Paris" qu'ils ont rajouté maintes fois lors de leurs passages en France. A moins que... Ah mais si en fait, on l'a eu notre "Frühling In Paris", souvenez-vous, l'interêt d'avoir un groupe qui joue du Rammstein en première partie. Bon, on ne leur en voudra pas, leurs concerts sont de tels monuments de précision musicale et de mise en scène qu'ils peuvent bien se permettre ce malin petit artifice.
J'aime Rammstein, il va donc sans dire qu'à partir du moment où le groupe fait le taf (et ils n'ont jamais failli jusque là), ma soirée sera bonne, même si la setlist m'a parfois frustré (pas de "Feuer Frei", les gars, soyons sérieux). En revanche, je l'ai évoqué dans les lignes précédents, mais à l'heure du bilan, il faut mentionner le gros, l'énorme point noir de la soirée : le son. J'ai beau chercher un mot poli, rien à faire, un seul s'impose : dégueulasse. A gâcher la fête en partie et faire chuter la note de 3 bon points.
En dehors de ce gros point noir, le taf a été bien fait, Deutsch Qualität oblige. Personnellement, j'y retournerai, encore et encore, car pour peu qu'on ne soit pas allergique à leur musique, Rammstein reste une référence, une des valeurs scéniques les plus sûres que je connaisse même dans les pires circonstances. Et ce concert en est la preuve.
Sympa 14/20 | par Francislalanne |
Setlist Duo Jatekok
Klavier
Mein Herz Brennt
Engel
Du hast
Ohne dich
Frühling in Paris
Seemann
Sonne
Setlist Rammstein
Was Ich Liebe
Links 2-3-4
Tattoo
Sehnsucht
Zeig Dich
Mein Herz Brennt
Puppe
Heirate mich
Diamant
Deutschland
Radio
Mein Teil
Du Hast
Sonne
Ohne Dich
Engel (avec Duo Jatekok)
Ausländer
Du Riechst So Gut
Pussy
Rammstein
Ich will
Klavier
Mein Herz Brennt
Engel
Du hast
Ohne dich
Frühling in Paris
Seemann
Sonne
Setlist Rammstein
Was Ich Liebe
Links 2-3-4
Tattoo
Sehnsucht
Zeig Dich
Mein Herz Brennt
Puppe
Heirate mich
Diamant
Deutschland
Radio
Mein Teil
Du Hast
Sonne
Ohne Dich
Engel (avec Duo Jatekok)
Ausländer
Du Riechst So Gut
Pussy
Rammstein
Ich will
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