Rammstein
Mutter |
Label :
Motor Music |
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Troisième album de Rammstein, Mutter est celui qui va permettre au sextet d'asseoir définitivement leur réputation dans le monde entier et de conquérir la frange la plus large de leur public.
Toujours produit par Jacob Hellner et bénéficiant encore de 11 morceaux (un nombre fétiche pour le groupe depuis Herzeleid), le disque fut enregistré au Studio Miraval dans le Sud de la France et le son passe à une autre ampleur: plus grand, plus grandiloquent, et surtout plus symphonique. Pas moins de 5 singles ("Sonne", "Ich Will", "Mutter", "Links 2 3 4" et "Feuer Frei", qui servira d'illustration pour le film xXx avec Vin Diesel!) en seront extraits et garantiront un passage plus important sur MTV, alors au comble de son favoritisme affiché pour les groupes Néo-Métal.
Au delà des faits, ce disque représente le sommet commercial de Rammstein, avec une patte Européenne plus appuyée et plus aérée dans la production. Bien que conservant une marque de fabrique solide tel du matériel de bricolage allemand, le groupe délaisse les excentricités de Sehnsucht tout en tentant de revenir à l'austérité et à la poésie rustre des débuts, les moyens en plus.
Mais au sein du groupe l'ambiance n'est pas rose, les rapports sont voire même détestables. Richard Zven Kruspe a tendance à faire cavalier seul pour tout composer et diriger, s'attirant la jalousie et la haine du reste du groupe. Il y aura donc moins de titres plus délirants comme sur le précédent, au profit de morceaux, quoique taillés pour les masses, plus introspectifs ("Mutter", "Nebel"). Le groupe se questionne sur son succès ("Ich Will"), affirme ses positions ("Links 2 3 4"), veut montrer qu'il n'est pas uniquement présent pour le spectacle et qu'arrivé à ce point de son parcours, il peut s'autoriser de la profondeur et la marge de manœuvre pour voir plus grand (les pivots symphoniques constituants le début, le milieu et la fin de l'album que sont "Mein Herz Brennt", "Mutter", "Nebel").
Alternant morceaux dynamiques, hymnes guerriers et sérénades métalliques, Mutter possède une grande cohérence, une maturité dans la douleur. "Mein Herz Brennt" est un choc sonore épique, une mélancolie à l'échelle des étoiles, une musique qui pourrait être la mise en sons d'un Dieu souhaitant détruire l'Univers. Les mots sont un peu forts, certes, certains pourraient y voir du ridicule, mais pour celui qui apprécie le genre Wagnerien métallique, ça se pose là. On retrouve cette puissance de feu et de destruction plus loin dans "Feuer Frei" en plus pyrotechnique et pulsionnelle, tandis qu'elle est militaire dans "Links 2 3 4". "Rein Raus" mettra une sèche fessée avec un autoritarisme tout germanique, mais c'est bel et bien "Adios" qui fera définitivement le ménage: charge finale vers le chaos, passages électriques en tensions, voici un bien beau bélier pour l'annihilation. L'efficacité est toujours de mise avec les singles "Ich Will" et "Sonne" contenant ce qu'il faut de sons malsains (les synthés de Flake, également dérangeants dans "Spieluhr", et ses voix de sirènes droguées échouées sur le rivage) et de riffs simples mais imparables. Et si elles n'atteignent pas la beauté de "Seeman", les ballades que sont "Mutter" et "Nebel" font le travail pour traiter de la tristesse de nos géants combattants.
Il faudra un certain temps à Rammstein pour se remettre de ce disque, des longues tournées spectaculaires et de leurs relations désastreuses et revenir de façon plus épanouie mais tout aussi solide avec Reise, Reise. Malgré tout, Mutter, même si on peut lui préférer ses prédécesseurs, reste une excellente porte d'entrée pour découvrir le groupe, ici au summum de sa gloire.
Toujours produit par Jacob Hellner et bénéficiant encore de 11 morceaux (un nombre fétiche pour le groupe depuis Herzeleid), le disque fut enregistré au Studio Miraval dans le Sud de la France et le son passe à une autre ampleur: plus grand, plus grandiloquent, et surtout plus symphonique. Pas moins de 5 singles ("Sonne", "Ich Will", "Mutter", "Links 2 3 4" et "Feuer Frei", qui servira d'illustration pour le film xXx avec Vin Diesel!) en seront extraits et garantiront un passage plus important sur MTV, alors au comble de son favoritisme affiché pour les groupes Néo-Métal.
Au delà des faits, ce disque représente le sommet commercial de Rammstein, avec une patte Européenne plus appuyée et plus aérée dans la production. Bien que conservant une marque de fabrique solide tel du matériel de bricolage allemand, le groupe délaisse les excentricités de Sehnsucht tout en tentant de revenir à l'austérité et à la poésie rustre des débuts, les moyens en plus.
Mais au sein du groupe l'ambiance n'est pas rose, les rapports sont voire même détestables. Richard Zven Kruspe a tendance à faire cavalier seul pour tout composer et diriger, s'attirant la jalousie et la haine du reste du groupe. Il y aura donc moins de titres plus délirants comme sur le précédent, au profit de morceaux, quoique taillés pour les masses, plus introspectifs ("Mutter", "Nebel"). Le groupe se questionne sur son succès ("Ich Will"), affirme ses positions ("Links 2 3 4"), veut montrer qu'il n'est pas uniquement présent pour le spectacle et qu'arrivé à ce point de son parcours, il peut s'autoriser de la profondeur et la marge de manœuvre pour voir plus grand (les pivots symphoniques constituants le début, le milieu et la fin de l'album que sont "Mein Herz Brennt", "Mutter", "Nebel").
Alternant morceaux dynamiques, hymnes guerriers et sérénades métalliques, Mutter possède une grande cohérence, une maturité dans la douleur. "Mein Herz Brennt" est un choc sonore épique, une mélancolie à l'échelle des étoiles, une musique qui pourrait être la mise en sons d'un Dieu souhaitant détruire l'Univers. Les mots sont un peu forts, certes, certains pourraient y voir du ridicule, mais pour celui qui apprécie le genre Wagnerien métallique, ça se pose là. On retrouve cette puissance de feu et de destruction plus loin dans "Feuer Frei" en plus pyrotechnique et pulsionnelle, tandis qu'elle est militaire dans "Links 2 3 4". "Rein Raus" mettra une sèche fessée avec un autoritarisme tout germanique, mais c'est bel et bien "Adios" qui fera définitivement le ménage: charge finale vers le chaos, passages électriques en tensions, voici un bien beau bélier pour l'annihilation. L'efficacité est toujours de mise avec les singles "Ich Will" et "Sonne" contenant ce qu'il faut de sons malsains (les synthés de Flake, également dérangeants dans "Spieluhr", et ses voix de sirènes droguées échouées sur le rivage) et de riffs simples mais imparables. Et si elles n'atteignent pas la beauté de "Seeman", les ballades que sont "Mutter" et "Nebel" font le travail pour traiter de la tristesse de nos géants combattants.
Il faudra un certain temps à Rammstein pour se remettre de ce disque, des longues tournées spectaculaires et de leurs relations désastreuses et revenir de façon plus épanouie mais tout aussi solide avec Reise, Reise. Malgré tout, Mutter, même si on peut lui préférer ses prédécesseurs, reste une excellente porte d'entrée pour découvrir le groupe, ici au summum de sa gloire.
Très bon 16/20 | par Machete83 |
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