This Is Not A Love Song

Nîmes [Paloma] - dimanche 11 juin 2017

 This Is Not A Love Song
Première fois que j'assiste à ce festival. En arrivant aux alentours du site, et d'un immense terrain vague, une pensée pas forcément agréable m'envahit : " Alors c'est là que ça va se passer... ". Que nenni ! Deux secondes plus tard, après avoir tourné la tête, je découvre le lieu du festival, qui se trouve collé à la salle du Paloma. Chouette, un festival à taille humaine. Avec une ambiance style "désert". On va bien s'amuser, j'en suis sûr.

Une fois entré sur le site, après avoir contemplé l'installation des scènes, pris une bière, entendu un Elvis du pauvre balancer connerie sur connerie et fait le tour des stands de vinyles, un raffut commence à se faire entendre du côté d'une petite scène. Intrigué par ce joyeux bordel, je m'approche et découvre une bande de types lookés à la " That 70's Show " balancer un joyeux rock bluesy à base d'harmonica. Ces types, ce sont les Grys-Grys. Grosse énergie, grosse implication, ça fait plaisir à entendre. Les mecs se donnent et semblent contents d'être là. C'est cool. Mais la chaleur de plomb et l'état de sudation terminal dans lequel je me trouve m'obligent à avorter mon séjour devant cette petite scène et à migrer vers le Patio, histoire de trouver un peu d'ombre et de finir de me liquéfier dans des conditions décentes.

Là, une tripotée de gamins occupe les premiers rangs en compagnie de leurs parents. Puis débarque Bror Gunnar Jansson. À voir le Suédois, on est sûr que l'ambiance va vite changer. Qu'il va nous chanter des trucs habités, pas forcément joyeux. Quand ça commence, on a la confirmation. Faut savoir que ce type est un one-man band. Guitare, grosse caisse, micro. Sa voix écorchée fait merveille. Il nous emmène dans son univers, qui pourrait très bien servir de bande-son à une saison de True Detective. Il est assez marrant de voir l'ambiance de ses chansons et son côté sombre ravir les gamins présents. Pas sûr qu'il faille leur expliquer les paroles de ses chansons toutefois. Le concert défile très vite et l'artiste reçoit une belle ovation lorsqu'il quitte la scène. Bror va tourner en France à l'automne, ne le loupez pas.

18h00. Énième bière. On parle avec les festivaliers. Parait que Thee Oh Sees ont tout déboité la veille. Mouais, jamais été fan. Parait aussi qu'Echo And The Bunnymen n'étaient pas super impliqués. No shit ! L'heure de Frank Carter And The Rattlesnakes approche. On se dirige vers la scène. La musique d'Ennio Morricone retentit. Trois types débarquent sur scène, commencent à jouer, quand apparait un rouquin tatoué. Ce mec était le chanteur de Gallows, groupe de hardcore qui m'emmerdait plus que tout lorsque ses clips passaient sur MTV2. Du genre " tiens, c'est le moment de zapper ou d'aller chercher à bouffer à la cuisine ". Pas là. Deux secondes après être entré sur scène, et d'avoir entamé "Juggernaut", c'est le bordel. Ça pogote, ça saute et ça soulève de la poussière. À peine le temps de se mettre en PLS que le type demande au public de se rapprocher, avant de finir la première chanson et d'entamer la deuxième porté par la foule. Ok. Le mec a un charisme de fou. On a beau faire 1m60, porter des costards de vendeur de Lancia et être roux, ça n'empêche pas. Musicalement, ça bute bien. Gros riffs, passages énervés entrecoupés d'autres plus mélodiques. Les chansons s'enchainent, Frank se rejette dans le public depuis une enceinte, ordonne (et se fait obéir !) au public de faire un circle pit autour de la régie, sous les yeux d'un des deux types de Slaves habillé en chav (quelle surprise). Le groupe termine sur "I Hate You", dédié aux politiciens fraichement élus. Chapeau.

Bon, ça commence bien ce festival. Retour à la case bière. On papote, on papote et on va presque louper le début de Slaves, groupe que j'attendais particulièrement. Les types se pointent. Costard bleu de travail par-dessus un marcel (s'il vous plait) pour le guitariste, jean et torse poil pour le second. Là aussi, putain d'énergie, ça pulse à mort (je sue mais je m'en fous) au début. "Cheer Up London", "Spit It out" retournent le public. Le guitariste nous gratifie de pas de danse ridicules. Par contre, ça commence par tourner en rond au bout d'un moment leur affaire. " On l'a déjà entendue celle-là, non ? Ah bon ? ". La suite sera moins enjouée pour ma part. Rien à dire sur l'implication des types, ils ont quelques bonnes chansons, c'est indéniable, mais leur musique est assez répétitive. Rideau.

Bon, on va passer les conversations sur le Hellfest, sur d'où on vient et sur ce qu'on fait, avec les autres festivaliers pour parler des Black Angels qui jouaient 1h30 plus tard. Arrivée sur "Currency", dès la première syllabe, la voix d'Alex est parfaite. Le son est massif, la basse gironde, great. "Entrance Song" en deux, avec sa fin énervée, "The Prodigal Sun" en trois, je suis aux anges. Le groupe a l'air un peu défoncé (en fait, c'était de la fatigue, ils n'auraient dormi qu'une petite heure, se trouvant à Porto la veille). Rien à dire, un truc se passe. Les titres du dernier album passent le cap du live haut la main, c'est un régal. Quelques tueries oldies : "Black Grease", "You On The Run", "Young Men Dead". "I'd Kill For Her" et "Half-Believing" sont merveilleuses. Quel putain d'album ils ont sorti récemment ces Texans. Concert du festival, de loin. Messieurs, et madame, revenez quand vous voulez, c'est toujours un plaisir.

Avant de quitter les lieux, petit passage devant Death Grips, qui jouit d'une réputation flatteuse. Ouais ben, je dois être trop con, ou pas assez, pour apprécier leur musique. Du bruit. De la musique pour neuneus. Un type tape sur ses fûts comme un sourd, un autre ressemblant à un attaquant du Dinamo Minsk des années 90 jouant du synthé et un chanteur au flow plus qu'étrange. Ça ne le fait pas. Mais alors pas du tout. Je laisse les derniers survivants s'éclater le crâne là-dessus et file prendre la navette pour rentrer dans mes pénates. Et prendre une douche, pour le bien-être olfactif de tous.

Bilan du premier TINALS auquel je participe : super cadre, organisation au top et surtout, on ne se marche jamais dessus. Quel plaisir de pouvoir mater les groupes depuis les premiers rangs. À refaire !


Très bon   16/20
par Thorn


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