Slowdive
Paris [Trabendo] - dimanche 02 avril 2017 |
Si on m'avait dit il y a 25 ans que je deviendrais fan de Slowdive, je ne l'aurais probablement pas cru. À l'époque, je n'avais que de l'indifférence pour ces musiques contemplatives, moi qui me passionnais plutôt à l'époque pour l'effervescente scène fusion/grunge, malgré un goût affirmé pour le rock progressif. Ce n'est qu'au milieu des années 2000 que j'ai laissé Mogwai, Explosions in the Sky puis les Besnard Lakes finir d'accoutumer mes oreilles aux tempos lents et aux entrelacs de guitares et de voix chargées d'effets. Et quand Slowdive s'est reformé il y a trois ans, j'étais mûr. Et me voilà donc au Trabendo, l'une de mes salles préférées, pour mon (déjà !) deuxième concert du quintet de Reading.
La première partie est très honorable, et pourtant ce n'était pas gagné, étant donné mon aversion pour les boites à rythme : Dead Sea, un quatuor parisien électro-pop-shoegaze, fan de Slowdive - aux dires de la chanteuse - mais sans doute au moins autant de Cocteau Twins et de New Order. La chanteuse a une très belle voix qui se pose bien sur de belles mélodies, mais la rythmique est tout de même un peu envahissante. Le groupe souffre du "syndrome Blonde Redhead" : difficile de savoir qui déclenche quoi, qui joue quel son. Et vu qu'ils ont un peu tendance à s'effacer derrière leur musique, comme en témoigne l'omniprésence des racks de néons horizontaux qu'ils ont disposé sur scène juste derrière eux, le résultat est par moments un peu désincarné, même si le public apprécie visiblement beaucoup la performance.
L'entrée en scène de la tête d'affiche est encore plus chaleureuse. Et la chaleur va être une caractéristique de ce concert, car pour un 2 avril, il fait très beau à l'extérieur, et très chaud à l'intérieur, comme le fait remarquer Rachel Goswell en arrivant sur scène. Mais nos cinq anglais semblent au-delà de ça : ils déroulent leurs morceaux avec une intensité que je ne leur connaissais pas. La basse ronronne de plaisir et transfigure les morceaux, notamment ceux de Pygmalion qui n'ont jamais vraiment été rodés sur scène, le groupe ayant splitté peu de temps après sa sortie. Les guitares sonnent très Mogwai / Explosions in the Sky, pour mon plus grand plaisir. Bref, tout est parfait musicalement, la batterie, ce duo de voix aériennes, tout, vraiment. Sauf... Certains vieux morceaux auxquels j'accroche un peu moins. Et puis les nouveaux morceaux, comment dire ? Je les entends pour la première fois, je rentre assez facilement dedans, peut-être un peu trop : "No Longer Making Time", qu'ils jouent en rappel sans l'avoir pour le moment dévoilé, me ferait presque penser à du Interpol avec cette basse ronflante ; certes, avec les voix de Rachel et Neil. Mais malgré le plaisir que j'ai à écouter Interpol, maintenant que j'ai fait l'effort de rentrer dans les harmonies subtiles des premiers albums de Slowdive, ça me frustrerait presque un peu de les entendre jouer des choses plus simples et plus directes. Ces musiciens sont extrêmement talentueux, on le sait depuis qu'ils ont crevé l'écran à à peine vingt ans. Ils ont longtemps été complètement à contre-courant de l'histoire et on peut comprendre qu'ils aient envie, à 45 ans, de profiter un peu de la reconnaissance tardive des médias en proposant une musique un peu moins avant-gardiste.
On retiendra donc que ces nouveaux morceaux sont très loin d'être honteux, que ce concert a été très beau malgré quelques longueurs, et que je souhaite à cet excellent groupe une deuxième carrière heureuse.
La première partie est très honorable, et pourtant ce n'était pas gagné, étant donné mon aversion pour les boites à rythme : Dead Sea, un quatuor parisien électro-pop-shoegaze, fan de Slowdive - aux dires de la chanteuse - mais sans doute au moins autant de Cocteau Twins et de New Order. La chanteuse a une très belle voix qui se pose bien sur de belles mélodies, mais la rythmique est tout de même un peu envahissante. Le groupe souffre du "syndrome Blonde Redhead" : difficile de savoir qui déclenche quoi, qui joue quel son. Et vu qu'ils ont un peu tendance à s'effacer derrière leur musique, comme en témoigne l'omniprésence des racks de néons horizontaux qu'ils ont disposé sur scène juste derrière eux, le résultat est par moments un peu désincarné, même si le public apprécie visiblement beaucoup la performance.
L'entrée en scène de la tête d'affiche est encore plus chaleureuse. Et la chaleur va être une caractéristique de ce concert, car pour un 2 avril, il fait très beau à l'extérieur, et très chaud à l'intérieur, comme le fait remarquer Rachel Goswell en arrivant sur scène. Mais nos cinq anglais semblent au-delà de ça : ils déroulent leurs morceaux avec une intensité que je ne leur connaissais pas. La basse ronronne de plaisir et transfigure les morceaux, notamment ceux de Pygmalion qui n'ont jamais vraiment été rodés sur scène, le groupe ayant splitté peu de temps après sa sortie. Les guitares sonnent très Mogwai / Explosions in the Sky, pour mon plus grand plaisir. Bref, tout est parfait musicalement, la batterie, ce duo de voix aériennes, tout, vraiment. Sauf... Certains vieux morceaux auxquels j'accroche un peu moins. Et puis les nouveaux morceaux, comment dire ? Je les entends pour la première fois, je rentre assez facilement dedans, peut-être un peu trop : "No Longer Making Time", qu'ils jouent en rappel sans l'avoir pour le moment dévoilé, me ferait presque penser à du Interpol avec cette basse ronflante ; certes, avec les voix de Rachel et Neil. Mais malgré le plaisir que j'ai à écouter Interpol, maintenant que j'ai fait l'effort de rentrer dans les harmonies subtiles des premiers albums de Slowdive, ça me frustrerait presque un peu de les entendre jouer des choses plus simples et plus directes. Ces musiciens sont extrêmement talentueux, on le sait depuis qu'ils ont crevé l'écran à à peine vingt ans. Ils ont longtemps été complètement à contre-courant de l'histoire et on peut comprendre qu'ils aient envie, à 45 ans, de profiter un peu de la reconnaissance tardive des médias en proposant une musique un peu moins avant-gardiste.
On retiendra donc que ces nouveaux morceaux sont très loin d'être honteux, que ce concert a été très beau malgré quelques longueurs, et que je souhaite à cet excellent groupe une deuxième carrière heureuse.
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
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