Sébastien Tellier
Paris [Trianon] - mercredi 20 juin 2012 |
Sébastien porte une écharpe cachemire et soie blanche, une vareuse imprimée brique bleue et des lunettes noire Brooks Brothers. Sa flying V en bandoulière lui donne un délicieux cachet rock contrebalancé par la batterie électronique et le synthétiseur, cette formation en trio nous rappelant les plus belles heures de l'électro pop bavaroise des 80's, chose qui n'a sans doute pas échappé à Philippe Manœuvre que je surprends se curant consciencieusement le nez au balcon, face à la scène.
Le public déjà conquis par l'Alliance Bleue scande le prénom de l'artiste et entre en transe hypnotique dès les premières mesures noyées dans les basses du tube "Pépito Bleu" à peine reconnaissable et bien moins envoûtant que la version studio. Il faut dire qu'on a là un auditoire très intelligent qui prend au troisième degré le second degré pratiqué par S. Tellier, donc tout le monde s'amuse gentiment en prenant des airs à la cool.
J'ai parfois la sensation d'être en boîte de nuit, un mec me prend par l'épaule et me crie dans le creux de l'oreille "C'est trop puissant hein !" et ne réagit pas à mon "J'imagine que tu plaisantes", certaines vérités sont dures à entendre.
Il y a surtout un gros problème de son, toute la subtilité supposée des compositions disparaissant sous les boums boums assourdissants d'un caisson de basse volé quelques heures plus tôt à un concours de tunning. Je m'ennuie un peu au milieu d'une foule béate. Comme je ne connais pas l'œuvre du bonhomme, tout pour moi se ressemble, j'attends juste "Roche" en fait, histoire de me payer un coup de nostalgie de mon sud-ouest natal. En attendant, je repense au mec qui trouve ça puissant et me demande ce qu'il écoute dans l'intimité. Je regarde les filles, plutôt sexy, dont une à côté de moi qui danse et que son mec à la tronche de militaire ne quitte pas d'une semelle. Lui par contre, je le sais qu'il fait semblant de s'amuser, ça se voit. Du coup, j'en déduis que ce n'est sûrement pas le seul mais c'est comme ça, il faut s'amuser coûte que coûte.
Les morceaux inconnus défilent et toujours pas de "Roche", je m'impatiente. En fait, il faut attendre le rappel pour entendre des trucs sympas : "L'Amour et la Violence" et "Roche" donc, jouée au piano uniquement et reprise par la foule. C'est presque beau.
Pour ne pas risquer de gâcher la soirée de mes partenaires installés au premier rang, je suis resté un peu en retrait, je ne les vois donc pas récupérer les serviettes éponge de Sébastien. Il paraît que c'est encore mieux que la set list, j'ai du mal à y croire, mais j'ai du mal à croire à cette soirée en général. En effet, je suis incapable de trancher et de dire clairement si j'ai vu un bon concert ou une blague. Il y a des fulgurances, des variations électro entraînantes ("Cochon Ville") mais également du chiantissime, comme sa chanson de l'Eurovision. Je suis aussi gêné par un public dont je n'arrive pas à savoir s'ils aiment ou s'ils font semblant d'aimer, parce que tendance, parce que hype, parce que décalé.
Les lumières se rallument, j'en ai assez de ces concerts aux rappels convenus où l'artiste prend son air surpris, "bon on n'avait pas prévu alors on va vous improviser quelque chose". Qu'il joue son concert d'une traite et halte à l'hypocrisie !
Le public déjà conquis par l'Alliance Bleue scande le prénom de l'artiste et entre en transe hypnotique dès les premières mesures noyées dans les basses du tube "Pépito Bleu" à peine reconnaissable et bien moins envoûtant que la version studio. Il faut dire qu'on a là un auditoire très intelligent qui prend au troisième degré le second degré pratiqué par S. Tellier, donc tout le monde s'amuse gentiment en prenant des airs à la cool.
J'ai parfois la sensation d'être en boîte de nuit, un mec me prend par l'épaule et me crie dans le creux de l'oreille "C'est trop puissant hein !" et ne réagit pas à mon "J'imagine que tu plaisantes", certaines vérités sont dures à entendre.
Il y a surtout un gros problème de son, toute la subtilité supposée des compositions disparaissant sous les boums boums assourdissants d'un caisson de basse volé quelques heures plus tôt à un concours de tunning. Je m'ennuie un peu au milieu d'une foule béate. Comme je ne connais pas l'œuvre du bonhomme, tout pour moi se ressemble, j'attends juste "Roche" en fait, histoire de me payer un coup de nostalgie de mon sud-ouest natal. En attendant, je repense au mec qui trouve ça puissant et me demande ce qu'il écoute dans l'intimité. Je regarde les filles, plutôt sexy, dont une à côté de moi qui danse et que son mec à la tronche de militaire ne quitte pas d'une semelle. Lui par contre, je le sais qu'il fait semblant de s'amuser, ça se voit. Du coup, j'en déduis que ce n'est sûrement pas le seul mais c'est comme ça, il faut s'amuser coûte que coûte.
Les morceaux inconnus défilent et toujours pas de "Roche", je m'impatiente. En fait, il faut attendre le rappel pour entendre des trucs sympas : "L'Amour et la Violence" et "Roche" donc, jouée au piano uniquement et reprise par la foule. C'est presque beau.
Pour ne pas risquer de gâcher la soirée de mes partenaires installés au premier rang, je suis resté un peu en retrait, je ne les vois donc pas récupérer les serviettes éponge de Sébastien. Il paraît que c'est encore mieux que la set list, j'ai du mal à y croire, mais j'ai du mal à croire à cette soirée en général. En effet, je suis incapable de trancher et de dire clairement si j'ai vu un bon concert ou une blague. Il y a des fulgurances, des variations électro entraînantes ("Cochon Ville") mais également du chiantissime, comme sa chanson de l'Eurovision. Je suis aussi gêné par un public dont je n'arrive pas à savoir s'ils aiment ou s'ils font semblant d'aimer, parce que tendance, parce que hype, parce que décalé.
Les lumières se rallument, j'en ai assez de ces concerts aux rappels convenus où l'artiste prend son air surpris, "bon on n'avait pas prévu alors on va vous improviser quelque chose". Qu'il joue son concert d'une traite et halte à l'hypocrisie !
Pas mal 13/20 | par Arno Vice |
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