Portishead
London - Royaume-Uni [Brixton Academy] - jeudi 17 avril 2008 |
Jeudi matin, débarquement à Londres.
Victoria Station.
Le tube m'avale, la ville m'aspire balayée d'un vent violent, ciel strié de nuages laissant passer un soleil criard.
19:00, Brixton, sud de la Tamise. Quartier populaire animé.
Au détour d'un carrefour la Brixton Academy impose sa silhouette massive.
Au dessous du dôme, 10 lettres lumineuses :
PORTISHEAD.
Après 10 ans d'absence le groupe refait surface pour présenter "Third" 10 jours avant sa sortie.
21:00. Après une première partie ne collant pas du tout à l'atmosphère les 6 musiciens montent sur scène, accompagnés d'une forte accélération de mon rythme cardiaque.
Et me voila embarqué pour une heure trente d'une prestation qui se révèlera magistrale et... éprouvante.
Eprouvante parce qu'au fur et à mesure du défilement des titres l'ambiance se plombe toujours un peu plus. Et Beth Gibbons de déballer toute la douleur de ses textes. Où l'on y parle que de doutes, d'une longue chute, de deuils et de peur, de déséquilibre.
L'excitation du début laisse place à une grande tristesse qui m'envahit petit à petit, mélangée à la joie de partager ce moment tant attendu.
Pas de place pour la tiédeur ici.
Beth Gibbons positionnée au centre de ses acolytes irradie, littéralement. Sa présence, d'une intensité fulgurante est le cœur de cette musique, l'âme de ce groupe. Le corps crispé, accrochée à son micro comme un alpiniste à sa paroi, la tête souvent tournée sur le côté, Beth semble incapable de soutenir continuellement notre regard comme si sa pudeur lui interdisait de chanter ces affres tout en nous faisant face.
Quel sentiment étrange que de se réjouir de tant de peine.
Au milieu du set la moitié des musiciens se retirent, Utley, Barrows et Gibbons s'assoient pour interpréter une version dépouillée de "Wandering Star". Accords secs pour Utley, vibrations plaintives pour Barrows supplanté par le timbre tellement unique de Gibbons. "Could you say a word to share my greaf". Même le public chahuteur de Londres se la coince pour laisser place à cet instant tombé du ciel. "The blackness of darkness for ever". Aux zones les plus sombres de mon for intérieur de refaire surface, d'envahir le brin d'espoir qui restait en moi.
La brutalité de "Machine Gun" m'extrait de cette apesanteur pour un final dantesque.
Le somptueux "Threads" ouvre le rappel et se termine par une explosion du chant de Beth. "I am one Damned, One, Where do I go?" est hurlé, la libération semble enfin venue. Le frêle bout de paille se jette alors dans la fosse pour aller toucher ce public qui l'a porté, comme si tout son manque de confiance avait besoin d'être compensé par la reconnaissance du public.
Une heure trente de prestation pourrait sembler court.
Mais sans une minute de répit, cet échange plus qu'intense aura puisé en moi à la mesure de ce que Portishead m'a donné...
Victoria Station.
Le tube m'avale, la ville m'aspire balayée d'un vent violent, ciel strié de nuages laissant passer un soleil criard.
19:00, Brixton, sud de la Tamise. Quartier populaire animé.
Au détour d'un carrefour la Brixton Academy impose sa silhouette massive.
Au dessous du dôme, 10 lettres lumineuses :
PORTISHEAD.
Après 10 ans d'absence le groupe refait surface pour présenter "Third" 10 jours avant sa sortie.
21:00. Après une première partie ne collant pas du tout à l'atmosphère les 6 musiciens montent sur scène, accompagnés d'une forte accélération de mon rythme cardiaque.
Et me voila embarqué pour une heure trente d'une prestation qui se révèlera magistrale et... éprouvante.
Eprouvante parce qu'au fur et à mesure du défilement des titres l'ambiance se plombe toujours un peu plus. Et Beth Gibbons de déballer toute la douleur de ses textes. Où l'on y parle que de doutes, d'une longue chute, de deuils et de peur, de déséquilibre.
L'excitation du début laisse place à une grande tristesse qui m'envahit petit à petit, mélangée à la joie de partager ce moment tant attendu.
Pas de place pour la tiédeur ici.
Beth Gibbons positionnée au centre de ses acolytes irradie, littéralement. Sa présence, d'une intensité fulgurante est le cœur de cette musique, l'âme de ce groupe. Le corps crispé, accrochée à son micro comme un alpiniste à sa paroi, la tête souvent tournée sur le côté, Beth semble incapable de soutenir continuellement notre regard comme si sa pudeur lui interdisait de chanter ces affres tout en nous faisant face.
Quel sentiment étrange que de se réjouir de tant de peine.
Au milieu du set la moitié des musiciens se retirent, Utley, Barrows et Gibbons s'assoient pour interpréter une version dépouillée de "Wandering Star". Accords secs pour Utley, vibrations plaintives pour Barrows supplanté par le timbre tellement unique de Gibbons. "Could you say a word to share my greaf". Même le public chahuteur de Londres se la coince pour laisser place à cet instant tombé du ciel. "The blackness of darkness for ever". Aux zones les plus sombres de mon for intérieur de refaire surface, d'envahir le brin d'espoir qui restait en moi.
La brutalité de "Machine Gun" m'extrait de cette apesanteur pour un final dantesque.
Le somptueux "Threads" ouvre le rappel et se termine par une explosion du chant de Beth. "I am one Damned, One, Where do I go?" est hurlé, la libération semble enfin venue. Le frêle bout de paille se jette alors dans la fosse pour aller toucher ce public qui l'a porté, comme si tout son manque de confiance avait besoin d'être compensé par la reconnaissance du public.
Une heure trente de prestation pourrait sembler court.
Mais sans une minute de répit, cet échange plus qu'intense aura puisé en moi à la mesure de ce que Portishead m'a donné...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Shiboome |
Setlist :
01 Silence
02 Hunter
03 Mysterons
04 The Rip
05 Glory Box
06 Numb
07 Magic Door
08 Wandering Star
09 Machine Gun
10 Over
11 Sour Times
12 Only You
13 Nylon Smile
14 Cowboys
15 Threads
16 Roads
17 We Carry On
01 Silence
02 Hunter
03 Mysterons
04 The Rip
05 Glory Box
06 Numb
07 Magic Door
08 Wandering Star
09 Machine Gun
10 Over
11 Sour Times
12 Only You
13 Nylon Smile
14 Cowboys
15 Threads
16 Roads
17 We Carry On
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