The Mabuses
The Mabuses |
Label :
Rough Trade |
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The Mabuses, c'est en vérité le projet d'un seul homme, Kim Fahy. Un personnage ! Qui chante, joue de la guitare, mais aussi de la basse, des claviers et des percussions. Qui signe tous les textes et toutes les compositions. Il est aidé par le batteur David Licht, et sur certains morceaux par un bassiste et un percussionniste.
Le nom vient bien entendu du Dr. Mabuse de Fritz Lang.
Ce premier album est un véritable météorite, pourtant sorti dans l'indifférence presque totale. Kim Fahy ne révolutionne pas le rock et la pop, mais y ajoute une folie douce servie par des mélodies stupéfiantes d'inventivité. Presque 20 ans plus tard, il serait temps de réserver à cet album devenu culte un accueil plus chaleureux, qu'il mérite amplement.
On pense parfois à Siouxsie And The Banshees période Juju ("Cubicles", "The Gibbon Walk") : rythmes complexes et chancelants, sur le fil du rasoir, batterie tribale à la Budgie, sons de guitare à la John Mc Geoch. On est alors peu surpris d'apprendre que John Valentine Caruthers, guitariste des Banshees de 1985 à 1987 (et seul digne successeur de Mc Geoch), est un proche ami de Kim Fahy et qu'il intégrera plus tard The Mabuses !
"We Rested Our Feet" est, avec les deux morceaux sus-cités, un des sommets de l'album, tout en tension, s'ouvrant par un carillon, un clavier au son de violon et une batterie presque martiale, marqué par une basse typiquement post-punk et des guitares à la fois acides et cristallines.
On pense aussi sur cet album aux précurseurs barrés que sont les Beatles dernière période et Syd Barrett – peut-être revisités ou redécouverts via The Top de The Cure, recueil de pop songs psychédéliques et baroques. Les sons de guitares et les mélodies rappellent également parfois le riche héritage des Smiths.
Sur ce premier album plus qu'enthousiasmant, Kim Fahy cultive un humour décalé, surréaliste, absurde, où l'on croiserait les fantômes de Lewis Carroll et des Monty Pythons. On a envie avec lui de donner des coups de pieds aux pigeons ("Kicking A Pigeon") ou de vivre dans un canot de sauvetage ("Life In A Lifeboat"), on y croise un barbier devenu fou ("Mad Went The Barber"). Ce dandy loufoque va jusqu'à inventer de nouveaux termes ("Brightmares", "Nightcap"). Fahy se situe donc dans la lignée d'une longue famille d'esthètes excentriques – surtout britanniques –, et la gravure au dos du livret du CD, où l'on pense à Georges Méliès, en est la parfaite illustration.
Le chant de Kim Fahy, unique, bien qu'encore un peu juvénile, est digne des plus grands, évoquant parfois une version un tantinet plus virile de Robert Smith, ou un Damon Albarn avec un accent cockney moins prononcé.
La formule aurait pu lasser sur la longueur, mais il n'en est rien. Fahy se renouvelle sans cesse, crée subtilement des atmosphères et des mélodies différentes, l'album formant un tout cohérent où rien n'est à jeter. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître !
Le nom vient bien entendu du Dr. Mabuse de Fritz Lang.
Ce premier album est un véritable météorite, pourtant sorti dans l'indifférence presque totale. Kim Fahy ne révolutionne pas le rock et la pop, mais y ajoute une folie douce servie par des mélodies stupéfiantes d'inventivité. Presque 20 ans plus tard, il serait temps de réserver à cet album devenu culte un accueil plus chaleureux, qu'il mérite amplement.
On pense parfois à Siouxsie And The Banshees période Juju ("Cubicles", "The Gibbon Walk") : rythmes complexes et chancelants, sur le fil du rasoir, batterie tribale à la Budgie, sons de guitare à la John Mc Geoch. On est alors peu surpris d'apprendre que John Valentine Caruthers, guitariste des Banshees de 1985 à 1987 (et seul digne successeur de Mc Geoch), est un proche ami de Kim Fahy et qu'il intégrera plus tard The Mabuses !
"We Rested Our Feet" est, avec les deux morceaux sus-cités, un des sommets de l'album, tout en tension, s'ouvrant par un carillon, un clavier au son de violon et une batterie presque martiale, marqué par une basse typiquement post-punk et des guitares à la fois acides et cristallines.
On pense aussi sur cet album aux précurseurs barrés que sont les Beatles dernière période et Syd Barrett – peut-être revisités ou redécouverts via The Top de The Cure, recueil de pop songs psychédéliques et baroques. Les sons de guitares et les mélodies rappellent également parfois le riche héritage des Smiths.
Sur ce premier album plus qu'enthousiasmant, Kim Fahy cultive un humour décalé, surréaliste, absurde, où l'on croiserait les fantômes de Lewis Carroll et des Monty Pythons. On a envie avec lui de donner des coups de pieds aux pigeons ("Kicking A Pigeon") ou de vivre dans un canot de sauvetage ("Life In A Lifeboat"), on y croise un barbier devenu fou ("Mad Went The Barber"). Ce dandy loufoque va jusqu'à inventer de nouveaux termes ("Brightmares", "Nightcap"). Fahy se situe donc dans la lignée d'une longue famille d'esthètes excentriques – surtout britanniques –, et la gravure au dos du livret du CD, où l'on pense à Georges Méliès, en est la parfaite illustration.
Le chant de Kim Fahy, unique, bien qu'encore un peu juvénile, est digne des plus grands, évoquant parfois une version un tantinet plus virile de Robert Smith, ou un Damon Albarn avec un accent cockney moins prononcé.
La formule aurait pu lasser sur la longueur, mais il n'en est rien. Fahy se renouvelle sans cesse, crée subtilement des atmosphères et des mélodies différentes, l'album formant un tout cohérent où rien n'est à jeter. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître !
Parfait 17/20 | par Gaylord |
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