Amiral!
L'honneur Des Vaincus |
Label :
CiMuNe |
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"Amiral ! est seul mais sa mélancolie voit double". En un sens, il a lui-même parfaitement défini sa démarche artistique. C'est-à-dire que plutôt de mélanger tous ses penchants dans un même projet, au risque de se perdre et de se découdre, le choix a été plus tranché : deux albums distincts pour des approches musicales foncièrement différentes : L'honneur des Vaincus d'un côté, Les Territoires Interdits de l'autre, tous deux sortis le même jour histoire de bien marquer la bipolarité de ce compositeur. "Ombre est Lumière" comme l'écrivaient les Marseillais d'IAM.
Écouter les quinze titres de L'honneur des Vaincus, c'est un peu comme entamer une nouvelle série : soit on accroche sur les personnages dès les premiers épisodes ("Introduction à la défaite", "L'effondrement"), où la dimension orchestrale est indéniable, soit on se tourne vers des choses un peu plus légères. En effet, la solitude d'Amiral ! n'a pas pour corollaire l'économie des arrangements : piano, cordes, quelques chœurs, le tout concentré sur des titres courts (rarement plus de trois minutes), trop courts même. C'est un peu comme si l'on voyait un super générique mais que le film ne sorte jamais.
Car si cela démontre qu'Amiral ! fourmille d'idées, qu'il sait d'ailleurs parfaitement mettre en valeur, je regrette néanmoins que certaines atmosphères ("Retrouver les siens" par exemple) ne soient pas plus développées car elles finissent presque systématiquement sur un cliffhanger, un climax frustrant. En revanche, lorsque cela se produit (les six minutes de fin de "A la guerre comme à la guerre"), la musique prend alors une autre dimension : plus grandiloquente, plus grandiose également, elle laisse enfin le temps à l'auditeur de s'immerger pleinement, de se laisser dériver sur des sonorités plus électros qui, à titre personnel, révèlent ce qu'il y a de meilleur chez Amiral ! : l'intelligence du minimalisme.
Au final, j'ai le sentiment qu'Amiral ! a cherché à enfouir dans L'honneur des Vaincus toutes les mélodies cinématographiques qui le hantaient, à vider sa conscience du lumineux pour ne pas polluer la part d'ombre qui s'exprime sur Les Territoires Interdits. C'est ambitieux et réussi, dans un registre qui sonne vraiment nouveau à mes oreilles.
Écouter les quinze titres de L'honneur des Vaincus, c'est un peu comme entamer une nouvelle série : soit on accroche sur les personnages dès les premiers épisodes ("Introduction à la défaite", "L'effondrement"), où la dimension orchestrale est indéniable, soit on se tourne vers des choses un peu plus légères. En effet, la solitude d'Amiral ! n'a pas pour corollaire l'économie des arrangements : piano, cordes, quelques chœurs, le tout concentré sur des titres courts (rarement plus de trois minutes), trop courts même. C'est un peu comme si l'on voyait un super générique mais que le film ne sorte jamais.
Car si cela démontre qu'Amiral ! fourmille d'idées, qu'il sait d'ailleurs parfaitement mettre en valeur, je regrette néanmoins que certaines atmosphères ("Retrouver les siens" par exemple) ne soient pas plus développées car elles finissent presque systématiquement sur un cliffhanger, un climax frustrant. En revanche, lorsque cela se produit (les six minutes de fin de "A la guerre comme à la guerre"), la musique prend alors une autre dimension : plus grandiloquente, plus grandiose également, elle laisse enfin le temps à l'auditeur de s'immerger pleinement, de se laisser dériver sur des sonorités plus électros qui, à titre personnel, révèlent ce qu'il y a de meilleur chez Amiral ! : l'intelligence du minimalisme.
Au final, j'ai le sentiment qu'Amiral ! a cherché à enfouir dans L'honneur des Vaincus toutes les mélodies cinématographiques qui le hantaient, à vider sa conscience du lumineux pour ne pas polluer la part d'ombre qui s'exprime sur Les Territoires Interdits. C'est ambitieux et réussi, dans un registre qui sonne vraiment nouveau à mes oreilles.
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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