Youth Lagoon
Wondrous Bughouse |
Label :
Fat Possum |
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En 2011, Trevor Powers, alias Youth Lagoon, nous dévoilait son premier album Year Of Hibernation. Cet effort prometteur proposait une musique pop résolument intimiste, où l'artiste projetait ses angoisses et son isolement de jeune adulte pas encore sorti de l'adolescence et contraint à végéter dans un trou paumé de l'Amérique profonde.
Wondrous Bughouse arrive deux ans après, avec une pochette des plus tarabiscotées. On fait face à un dessin coloré et bien chargé qui semble évoquer la vie (on discerne un ovule fécondé, un fœtus, de la division cellulaire sous LSD) même si on ne comprend pas a priori ce que viennent faire là-dedans ce glorieux paon, des collines avec un œil, ni pourquoi on trouve des planètes en bas et des poissons en haut. Certains mystères des pochettes d'albums psychédéliques restent impossibles à résoudre.
Pourquoi évoquer la pochette ? Parce qu'elle annonce la couleur. Wondrous Bughouse est un album de pop psyché, bariolé, chargé, et dont les pistes sont toujours teintées des angoisses métaphysiques de Trevor Powers. Les habitués de son premier album pourraient même être désarçonnés par un album si dense, où chaque piste contient un empilement conséquent de couches sonore, d'ajouts de samples sortis de nulle part, où la pédale à écho est mise à rude épreuve et où le silence ne semble pas avoir demeure. Et pourtant, cet album de pop psychédélique fonctionne bien et contient son lot de réussites. Il ne s'agit sans doute pas d'un album à écouter au casque dans son lit, mais d'un album qui nécessite une écoute à plein volume à l'air libre, pour laisser résonner toute la pièce.
Trevor Powers nous offre donc un voyage assez singulier où l'on passe à travers un kaléidoscope de pistes tortueuses, opulentes et frisant parfois l'épique (comme sur "Pelican Man"). Difficile de résister à "Mute" et ses allures de manège grandiloquent, "Attic Doctor" qui me fait penser à un spectacle de cirque sous acide et "Dropla", un brin plus conventionnelle mais d'une rare beauté. Mais il faudra attendre l'avant-dernière piste de l'album pour déceler la merveille : "Rasperry Cane" est de ces chansons qui impressionnent, surtout quand elles sont écrites par un jouvenceau comme Powers. La chanson est lumineuse, les différentes couches soniques semblent beaucoup plus cohérentes et un brin moins foutraque, la mélodie est prenante : Youth Lagoon parvient à nous faire voyager pendant presque 7 minutes sans qu'on s'en rende compte. Cette piste nous fait presque regretter certaines autres pistes de l'album, qui auraient sans doute mérité un même traitement, plus léger, plus audible et plus lisible. Mais ne boudons pas notre plaisir, pour moi, ce second album psychédélique de Youth Lagoon, massif et hanté reste l'un des meilleurs albums de cette année 2013.
Wondrous Bughouse arrive deux ans après, avec une pochette des plus tarabiscotées. On fait face à un dessin coloré et bien chargé qui semble évoquer la vie (on discerne un ovule fécondé, un fœtus, de la division cellulaire sous LSD) même si on ne comprend pas a priori ce que viennent faire là-dedans ce glorieux paon, des collines avec un œil, ni pourquoi on trouve des planètes en bas et des poissons en haut. Certains mystères des pochettes d'albums psychédéliques restent impossibles à résoudre.
Pourquoi évoquer la pochette ? Parce qu'elle annonce la couleur. Wondrous Bughouse est un album de pop psyché, bariolé, chargé, et dont les pistes sont toujours teintées des angoisses métaphysiques de Trevor Powers. Les habitués de son premier album pourraient même être désarçonnés par un album si dense, où chaque piste contient un empilement conséquent de couches sonore, d'ajouts de samples sortis de nulle part, où la pédale à écho est mise à rude épreuve et où le silence ne semble pas avoir demeure. Et pourtant, cet album de pop psychédélique fonctionne bien et contient son lot de réussites. Il ne s'agit sans doute pas d'un album à écouter au casque dans son lit, mais d'un album qui nécessite une écoute à plein volume à l'air libre, pour laisser résonner toute la pièce.
Trevor Powers nous offre donc un voyage assez singulier où l'on passe à travers un kaléidoscope de pistes tortueuses, opulentes et frisant parfois l'épique (comme sur "Pelican Man"). Difficile de résister à "Mute" et ses allures de manège grandiloquent, "Attic Doctor" qui me fait penser à un spectacle de cirque sous acide et "Dropla", un brin plus conventionnelle mais d'une rare beauté. Mais il faudra attendre l'avant-dernière piste de l'album pour déceler la merveille : "Rasperry Cane" est de ces chansons qui impressionnent, surtout quand elles sont écrites par un jouvenceau comme Powers. La chanson est lumineuse, les différentes couches soniques semblent beaucoup plus cohérentes et un brin moins foutraque, la mélodie est prenante : Youth Lagoon parvient à nous faire voyager pendant presque 7 minutes sans qu'on s'en rende compte. Cette piste nous fait presque regretter certaines autres pistes de l'album, qui auraient sans doute mérité un même traitement, plus léger, plus audible et plus lisible. Mais ne boudons pas notre plaisir, pour moi, ce second album psychédélique de Youth Lagoon, massif et hanté reste l'un des meilleurs albums de cette année 2013.
Parfait 17/20 | par WillyB |
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