Daft Punk
Human After All |
Label :
Virgin |
||||
4 ans après Discovery, le duo parisien a deux solutions : continuer dans la voie ouverte par son précédent opus ou bien revenir à une production plus proche de celle de leur premier album. Bien évidemment, aucune des deux possibilités ne sera envisagée.
En 2005, Bangalter & Guy-Man' décident de prendre à contre-pied les attentes placées en eux. A la composition d'orfèvre et la production perfectionnée dans les moindres sonorités de Discovery, Daft Punk oppose dans Human After All un retour au son plus brut de leurs débuts, à la répétitivité propre à la house music, tout ça, sans faire de la house music (hormis sur quelques morceaux). Le nouvel album sera rock ou ne sera pas. Enregistré avec un vocoder, deux boîtes à rythmes et deux guitares, Human After All dévoile une facette plus rêche du duo, plus portée sur les gros sons entêtants et presque inquiétant. Disant avoir trouvé l'inspiration pour leur musique en relisant 1984, les Daft Punk ont choisi de ne plus promettre les plaisirs hédonistes de leur précédent album. Même les morceaux les plus doux de l'album possèdent un côté anxiogène prégnant. Prenons "Make Love" ou "Emotion". Du premier émane un sentiment de douceur interdite : on est bien, mais on sent qu'on ne devrait pas forcément l'être. Du second émane enfin une sensation de libération douce-amère : on s'évade de l'univers mécanique, mais poursuivi par une voix robotisée qui nous murmurerait presque que la-dite émotion n'est que passagère.
Que dire des autres morceaux de l'album dans ce cas-là ? Aussi inégaux soient-ils, aussi peu finis, ils dégagent un sentiment palpable d'agression et de flux tendu. Tout s'enchaîne sous les slogans tapageurs du groupe. Plus que des chansons, de vrais messages de propagande électroniques, entêtants, volontiers putassiers. "Robot Rock" est une véritable déclaration d'intention, c'est la partie robotique du duo qui est ici à l'oeuvre. Dansantes mais oppressantes, "Technologic", "Human After All" et autres "The Brainwasher" dégagent toutes cette impression de danse grossièrement cadencée, presque automatique et donc inquiétante. Des pantins, des automates. Mais sans oublier les mélodies et les émotions, l'adrénaline et la puissance.
Répétitif, certainement. Grossier, évidemment. Mélodique, forcément. Un album n'a jamais aussi bien porté son nom. Derrière les automates moribonds, une vraie envie d'être humain, après tout.
En 2005, Bangalter & Guy-Man' décident de prendre à contre-pied les attentes placées en eux. A la composition d'orfèvre et la production perfectionnée dans les moindres sonorités de Discovery, Daft Punk oppose dans Human After All un retour au son plus brut de leurs débuts, à la répétitivité propre à la house music, tout ça, sans faire de la house music (hormis sur quelques morceaux). Le nouvel album sera rock ou ne sera pas. Enregistré avec un vocoder, deux boîtes à rythmes et deux guitares, Human After All dévoile une facette plus rêche du duo, plus portée sur les gros sons entêtants et presque inquiétant. Disant avoir trouvé l'inspiration pour leur musique en relisant 1984, les Daft Punk ont choisi de ne plus promettre les plaisirs hédonistes de leur précédent album. Même les morceaux les plus doux de l'album possèdent un côté anxiogène prégnant. Prenons "Make Love" ou "Emotion". Du premier émane un sentiment de douceur interdite : on est bien, mais on sent qu'on ne devrait pas forcément l'être. Du second émane enfin une sensation de libération douce-amère : on s'évade de l'univers mécanique, mais poursuivi par une voix robotisée qui nous murmurerait presque que la-dite émotion n'est que passagère.
Que dire des autres morceaux de l'album dans ce cas-là ? Aussi inégaux soient-ils, aussi peu finis, ils dégagent un sentiment palpable d'agression et de flux tendu. Tout s'enchaîne sous les slogans tapageurs du groupe. Plus que des chansons, de vrais messages de propagande électroniques, entêtants, volontiers putassiers. "Robot Rock" est une véritable déclaration d'intention, c'est la partie robotique du duo qui est ici à l'oeuvre. Dansantes mais oppressantes, "Technologic", "Human After All" et autres "The Brainwasher" dégagent toutes cette impression de danse grossièrement cadencée, presque automatique et donc inquiétante. Des pantins, des automates. Mais sans oublier les mélodies et les émotions, l'adrénaline et la puissance.
Répétitif, certainement. Grossier, évidemment. Mélodique, forcément. Un album n'a jamais aussi bien porté son nom. Derrière les automates moribonds, une vraie envie d'être humain, après tout.
Bon 15/20 | par Bona |
Posté le 28 juin 2019 à 13 h 27 |
Petit retour en arrière : coincé entre Discovery et Random Access Memories, le bien mal aimé Human After All a toujours fait preuve de parent pauvre dans la discographie des Daft Punk.
Sorti en 2005, c'est à ce jour l'album le plus court du duo avec seulement 10 titres dont un de 20 secondes ("On/Off") faisant office d'introduction au géniallissime titre "Television Rules The Nation". Si Homework était un hommage évident à la scène electro underground de Detroit et Discovery aux titres disco des années 80, alors Human After All se veut un retour aux sources en mélangeant influences Kraftwerk et Cold Wave façon Grauzone et leur "Eisbaer".
Les sons sont ultra répétitifs, comme bien souvent chez Daft Punk, mais cette fois avec un rendu épuré qui peut surprendre au premier abord. Passons sur le sample de "Robot Rock" entièrement repompé sur "Release The Beast" de Breakwater sans éclat mais au rendu efficace pour s'attarder sur les autres titres qui méritent tous une écoute prolongée.
La première écoute en effet déçoit mais les suivantes ravissent. Il s'agit d'un cocktail de mélodies répétitives mais accrocheuses souvent cadencées par la voix autotunée de Bangalter martelant les mêmes mots.
L'album est effectivement moins commercial mais c'est peut-être le plus personnel du duo robotique. Il n'y a à vrai dire aucun titre faiblard pour peu qu'on en accepte les règles. Tour à tour dansant, entêtant ou mélancolique, Human After All ne dévoile ses qualités qu'au compte-gouttes et de façon bien précise ce qui le rend finalement spécial et appréciable dans la discographie sans faille des deux lutins.
L'édition Vinyle est de surcroît aussi belle que sobre et restitue à merveille les beats glacés de Daft Punk. Redonnez lui une chance, ce ne sont que des humains malgré tout.
Sorti en 2005, c'est à ce jour l'album le plus court du duo avec seulement 10 titres dont un de 20 secondes ("On/Off") faisant office d'introduction au géniallissime titre "Television Rules The Nation". Si Homework était un hommage évident à la scène electro underground de Detroit et Discovery aux titres disco des années 80, alors Human After All se veut un retour aux sources en mélangeant influences Kraftwerk et Cold Wave façon Grauzone et leur "Eisbaer".
Les sons sont ultra répétitifs, comme bien souvent chez Daft Punk, mais cette fois avec un rendu épuré qui peut surprendre au premier abord. Passons sur le sample de "Robot Rock" entièrement repompé sur "Release The Beast" de Breakwater sans éclat mais au rendu efficace pour s'attarder sur les autres titres qui méritent tous une écoute prolongée.
La première écoute en effet déçoit mais les suivantes ravissent. Il s'agit d'un cocktail de mélodies répétitives mais accrocheuses souvent cadencées par la voix autotunée de Bangalter martelant les mêmes mots.
L'album est effectivement moins commercial mais c'est peut-être le plus personnel du duo robotique. Il n'y a à vrai dire aucun titre faiblard pour peu qu'on en accepte les règles. Tour à tour dansant, entêtant ou mélancolique, Human After All ne dévoile ses qualités qu'au compte-gouttes et de façon bien précise ce qui le rend finalement spécial et appréciable dans la discographie sans faille des deux lutins.
L'édition Vinyle est de surcroît aussi belle que sobre et restitue à merveille les beats glacés de Daft Punk. Redonnez lui une chance, ce ne sont que des humains malgré tout.
Parfait 17/20
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