Daft Punk

Daft Punk sur xSilence, c'est drôle. De la house-music sur xSilence, c'est très drôle. Et pourtant ... "Da Funk back to the punk, come on" clame une voix robotique en ouverture de cet album séminal de la musique électronique française, sur l'entêtant "Daftendirekt". Car oui, Daft Punk possède en 1997 cette éthique (si ce n'est punk attitude, n'exagérons rien) qui lui fait tenir à son indépendance artistique. Bien qu'ils aient signé chez Virgin quelques temps auparavant, Daft Punk garde le contrôle de sa musique en enregistrant dans son propre studio et partageant les droits de ses morceaux entre Virgin et son propre label Daft Trax.

Et quelle musique ! Que l'on aime ou méprise la musique électronique, "Da Funk" et "Around The World" retentiront à tout jamais parmi les plus grands morceaux de la fin du XXème siècle. Répétitif, prenant, addictif, Homework est un album qui pose les jalons de la future carrière de nombreux artistes house, ainsi que de Daft Punk. C'est 2001 que l'on entend sur "Phoenix" ou "Fresh", c'est 2007 que l'on entend sur "Alive", le morceau le plus puissant de l'album. Plongeant dans des influences qui ressurgiront encore plus dans les prochaines productions, Homework baigne dans un son qui doit à la fois tout et rien au disco de Chic, au Soft Rock de Supertramp, Ambrosia et autres Kenny Loggins. Tout ça dans ce son travaillé par des précurseurs comme Laurent Garnier, Philippe Zdar ou Etienne de Crécy. On tape du pied, on bouge la tête, on s'évade, on se sent bien. Ecouter les 7 minutes 10 ultra-répétitives d' "Around The World" est une des choses les plus belles qui existent en musique électronique même des années après sa découverte. Et malgré quelques morceaux dispensables, l'album se pose comme une évidence.

Daft Punk n'a rien inventé, mais bien remplir ses devoirs à la maison lui a permis de tout révolutionner.