Daft Punk
Random Acess Memories |
Label :
Columbia |
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Daft Punk ont ils tué Daft Punk ? C'est une question légitime que pas mal de monde a pu se poser à la fin d'Electroma (2006). Une belle fin remarque, tout en finesse et en explosion ralentie à la Antonioni, qui aurait permis au groupe une sortie définitivement magique.
Mais il n'en est rien, et le groupe décide de repartir en studio, pour faire l'exacte inverse de Human After All. Quand ce dernier fut bouclé en une quinzaine de jours, Ils prennent leur temps pour ce Random Access Memories. Ils prennent même le temps de s'accorder une pause durant l'enregistrement, histoire de composer la B.O. De Tron Legacy (2010). Peut-être histoire de composer sur machines et de les laisser de côté pour ce quatrième disque. Au sommet de leur pyramide, ils sortent d'une longue tournée pharaonique (c'est pour vous, cadeau) de plus de dix-huit mois, et veulent sortir un album qu'on pourrait qualifier d'hommage.
Etant donné que certaines des personnes qui ont marquées la vie musicale de nos deux robots sont encore vivantes, pourquoi ne pas bosser avec eux ? Pourquoi ne pas proposer à Nile Rodgers, à Giorgio Moroder et Paul Williams (entre autres) de venir s'encanailler avec eux ? En y ajoutant Pharell Salut-je-suis-toujours-dans-les-bons-coups Williams, Chilly Gonzales et Julian Casablancas, on tient là un casting des plus intéressants. Mais on le sait tous, ce n'est pas ça qui fait un bon album !
RAM (sans lien avec McCa, du moins le groupe n'a rien dit à ce sujet) étonne évidemment, en grande partie parce qu'il évite l'écueil de l'album de trop, répétitif, basé sur des samples et des beats. Les deux robots ont voulu réaliser ce disque avec une grande majorité d'instruments dits classiques, et, pour la première fois, en studio. L'album enchaîne avec une belle malice des titres disco, d'autres plus purement pop, avec une inventivité et une créativité sans cesse renouvelée, comme le petit gimmick qui se pose aux toutes dernières secondes d'"Instant Crush", une fois que la voix vocodée de Julian Casablancas s'est tue.
Une basse, une batterie, une guitare et c'est tout ce qu'on dénombre comme instrument sur "Lose Yourself To Dance", petite tuerie disco à la cool menée par la guitare de Nile Rodgers qui s'amuse à balancer ses gimmicks comme personne, simple d'apparence, mais en apparence seulement, c'est Nile quand même, ce type à la science du riff qui dit tout en quelques notes. Couplé à l'intelligence des Robots, cela ne pouvait que fonctionner.
Alternant les titres disco/funky avec d'autres plus graves (si l'on veut), le groupe a la bonne idée de caler "Get Lucky" en plein milieu de la fin de l'album, faisant en sorte que, même si ce titre a été martelé dès l'été 2013, l'album ne tourne pas autour de celui-ci. C'est un bon titre de plus, mais pas LE titre de l'album, malgré le fait qu'il fut mis en avant en grandes pompes, comme à Coachella au printemps précédent. J'avoue ne pas avoir eu le déclic immédiatement, il a fallu quelques temps pour que la magie fasse effet sur moi. Sans doute quand j'ai écouté RAM dans son entier, sans prendre "Get Lucky" pour un single un peu facile.
Et bientôt, on découvre que le duo ne s'est pas contenté de (faire) jouer sa musique avec des instruments, mais qu'il a carrément convié un orchestre pour quelques pistes, le résultat est assez bluffant, il faut bien le dire. "Motherboard" en est l'exemple parfait, avec ses claviers modulaires qui s'ajoutent aux instuments classiques, on pourrait caricaturalement faire l'analogie humain/robots, mais on laisse ça à Philippe Katerine et son Robots Après Tout. Tellement bluffant qu'on pourrait croire qu'il s'agit de la conclusion du disque ! Mais ces deux humanoïdes en ont sous la pédale, et nous réserve encore quelques belles surprises. Evidemment ce n'est pas simple de se remettre dans le bain, surtout que "Fragments of Time" n'est pas la chanson la plus évidente d'emblée. Il faut attendre le refrain pour sortir la tête de la guimauve, et rentrer dans le tube d'un coup. C'est couillu, c'est osé, mais il faut bien reconnaître que ça marche. Et nous voilà relancés malgré nous, et une chose flagrante nous saute à la gueule. Daft Punk qui réussit un bon titre avec Panda Bear (!), "Contact" qui reprend quasiment le même son enivrant de "Rollin' & Scatchin'", pour vraiment nous dire un truc. Même s'ils ont varié les plaisirs, qu'ils ont fait l'album dont ils avaient envie, ça pourrait presque être une porte ouverte à la suite, un clin d'oeil, ou bien une autre conclusion autrement moins violente que celle d'Electroma. Optons pour la première option, et gageons qu'ils donneront bientôt signe de vie, et c'est évidemment plein d'impatience qu'on attend ça ! Eux qui, dans le même temps, ont réalisé un album tourné vers le passé et un autre résolument futuriste, bien malin celui qui prédira de quoi sera fait le prochain.
Mais il n'en est rien, et le groupe décide de repartir en studio, pour faire l'exacte inverse de Human After All. Quand ce dernier fut bouclé en une quinzaine de jours, Ils prennent leur temps pour ce Random Access Memories. Ils prennent même le temps de s'accorder une pause durant l'enregistrement, histoire de composer la B.O. De Tron Legacy (2010). Peut-être histoire de composer sur machines et de les laisser de côté pour ce quatrième disque. Au sommet de leur pyramide, ils sortent d'une longue tournée pharaonique (c'est pour vous, cadeau) de plus de dix-huit mois, et veulent sortir un album qu'on pourrait qualifier d'hommage.
Etant donné que certaines des personnes qui ont marquées la vie musicale de nos deux robots sont encore vivantes, pourquoi ne pas bosser avec eux ? Pourquoi ne pas proposer à Nile Rodgers, à Giorgio Moroder et Paul Williams (entre autres) de venir s'encanailler avec eux ? En y ajoutant Pharell Salut-je-suis-toujours-dans-les-bons-coups Williams, Chilly Gonzales et Julian Casablancas, on tient là un casting des plus intéressants. Mais on le sait tous, ce n'est pas ça qui fait un bon album !
RAM (sans lien avec McCa, du moins le groupe n'a rien dit à ce sujet) étonne évidemment, en grande partie parce qu'il évite l'écueil de l'album de trop, répétitif, basé sur des samples et des beats. Les deux robots ont voulu réaliser ce disque avec une grande majorité d'instruments dits classiques, et, pour la première fois, en studio. L'album enchaîne avec une belle malice des titres disco, d'autres plus purement pop, avec une inventivité et une créativité sans cesse renouvelée, comme le petit gimmick qui se pose aux toutes dernières secondes d'"Instant Crush", une fois que la voix vocodée de Julian Casablancas s'est tue.
Une basse, une batterie, une guitare et c'est tout ce qu'on dénombre comme instrument sur "Lose Yourself To Dance", petite tuerie disco à la cool menée par la guitare de Nile Rodgers qui s'amuse à balancer ses gimmicks comme personne, simple d'apparence, mais en apparence seulement, c'est Nile quand même, ce type à la science du riff qui dit tout en quelques notes. Couplé à l'intelligence des Robots, cela ne pouvait que fonctionner.
Alternant les titres disco/funky avec d'autres plus graves (si l'on veut), le groupe a la bonne idée de caler "Get Lucky" en plein milieu de la fin de l'album, faisant en sorte que, même si ce titre a été martelé dès l'été 2013, l'album ne tourne pas autour de celui-ci. C'est un bon titre de plus, mais pas LE titre de l'album, malgré le fait qu'il fut mis en avant en grandes pompes, comme à Coachella au printemps précédent. J'avoue ne pas avoir eu le déclic immédiatement, il a fallu quelques temps pour que la magie fasse effet sur moi. Sans doute quand j'ai écouté RAM dans son entier, sans prendre "Get Lucky" pour un single un peu facile.
Et bientôt, on découvre que le duo ne s'est pas contenté de (faire) jouer sa musique avec des instruments, mais qu'il a carrément convié un orchestre pour quelques pistes, le résultat est assez bluffant, il faut bien le dire. "Motherboard" en est l'exemple parfait, avec ses claviers modulaires qui s'ajoutent aux instuments classiques, on pourrait caricaturalement faire l'analogie humain/robots, mais on laisse ça à Philippe Katerine et son Robots Après Tout. Tellement bluffant qu'on pourrait croire qu'il s'agit de la conclusion du disque ! Mais ces deux humanoïdes en ont sous la pédale, et nous réserve encore quelques belles surprises. Evidemment ce n'est pas simple de se remettre dans le bain, surtout que "Fragments of Time" n'est pas la chanson la plus évidente d'emblée. Il faut attendre le refrain pour sortir la tête de la guimauve, et rentrer dans le tube d'un coup. C'est couillu, c'est osé, mais il faut bien reconnaître que ça marche. Et nous voilà relancés malgré nous, et une chose flagrante nous saute à la gueule. Daft Punk qui réussit un bon titre avec Panda Bear (!), "Contact" qui reprend quasiment le même son enivrant de "Rollin' & Scatchin'", pour vraiment nous dire un truc. Même s'ils ont varié les plaisirs, qu'ils ont fait l'album dont ils avaient envie, ça pourrait presque être une porte ouverte à la suite, un clin d'oeil, ou bien une autre conclusion autrement moins violente que celle d'Electroma. Optons pour la première option, et gageons qu'ils donneront bientôt signe de vie, et c'est évidemment plein d'impatience qu'on attend ça ! Eux qui, dans le même temps, ont réalisé un album tourné vers le passé et un autre résolument futuriste, bien malin celui qui prédira de quoi sera fait le prochain.
Très bon 16/20 | par X_Lok |
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