Jessica93
Rise |
Label :
Teenage Menopause, MusicFearSatan |
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Depuis pas mal de temps, comme un rituel, lorsqu'arrive le maudit moment de faire la vaisselle, j'appuie sur la touche play de mon lecteur cassette pour écouter celle qui ne bouge jamais de cet endroit : Le split Besoin Dead/Jessica93, achetée il y a quelques années quand Mon Cul C'est Du Tofu ? organisait des concerts à la Miroiterie. J'ignorais à l'époque que le même type officiait sur les deux faces, en solo sur l'une, en duo sur l'autre. Ce type, qu'on appellera Geoffroy vu que c'est son nom, a été révélé au monde grâce à son second disque Who Cares sorti l'an dernier, et sans doute consacré par ce nouveau Rise.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le bonhomme, sachez qu'il fait tout tout seul. C'est bon de le préciser à l'écoute de ce nouvel album. Armé de sa boîte à rythmes, il construit des strates sonores en alternant loops de guitare & de basse. Voilà pour les novices.
L'album penche définitivement vers la new-wave, voire la cold-wave même avec ses ambiances à la Cure ("Karmic Debt" notamment), ses basses lourdes et cette boîte à rythme qui tape toujours juste, on oublie presque qu'elle tourne en boucle à chaque titre. On sent Jeff (oui, allez, osons le Jeff) beaucoup plus à l'aise avec sa voix, presque mise en avant sur certains titres ("Asylum"). Une ambiance crépusculaire digne des meilleurs slashers clôt la première face, on sent le titre fait pour headbanger sans manière, & vos cervicales adoreront "Surmatants" qui frôle les huit minutes, sans doute mon titre préféré de ce Rise, long en bouche, rythmique imparable de simplicité industrielle.
"Inertia" pourrait du coup paraître un peu plus fade, mais ce noise répétitif fait une nouvelle fois mouche, Il arrive toujours à trouver ce petit rien qui surélève le morceau, avec une nouvelle fois ce son de basse magique... "Uranus" montre si besoin est le côte anachronique de l'album, qui aurait pu sortir il y a une trentaine d'année, et en même tellement contemporain, abouti, taillé pour la scène, qu'on ne peut que s'incliner devant une telle maitrise, et surtout devant la prouesse de réussir un tel album tout seul.
Que peut on lui reprocher, sinon d'être trop court ?
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le bonhomme, sachez qu'il fait tout tout seul. C'est bon de le préciser à l'écoute de ce nouvel album. Armé de sa boîte à rythmes, il construit des strates sonores en alternant loops de guitare & de basse. Voilà pour les novices.
L'album penche définitivement vers la new-wave, voire la cold-wave même avec ses ambiances à la Cure ("Karmic Debt" notamment), ses basses lourdes et cette boîte à rythme qui tape toujours juste, on oublie presque qu'elle tourne en boucle à chaque titre. On sent Jeff (oui, allez, osons le Jeff) beaucoup plus à l'aise avec sa voix, presque mise en avant sur certains titres ("Asylum"). Une ambiance crépusculaire digne des meilleurs slashers clôt la première face, on sent le titre fait pour headbanger sans manière, & vos cervicales adoreront "Surmatants" qui frôle les huit minutes, sans doute mon titre préféré de ce Rise, long en bouche, rythmique imparable de simplicité industrielle.
"Inertia" pourrait du coup paraître un peu plus fade, mais ce noise répétitif fait une nouvelle fois mouche, Il arrive toujours à trouver ce petit rien qui surélève le morceau, avec une nouvelle fois ce son de basse magique... "Uranus" montre si besoin est le côte anachronique de l'album, qui aurait pu sortir il y a une trentaine d'année, et en même tellement contemporain, abouti, taillé pour la scène, qu'on ne peut que s'incliner devant une telle maitrise, et surtout devant la prouesse de réussir un tel album tout seul.
Que peut on lui reprocher, sinon d'être trop court ?
Excellent ! 18/20 | par X_Lok |
Ecoutable sur https://jessica93.bandcamp.com/album/rise
Posté le 24 août 2019 à 01 h 46 |
À ce jour j'ignore totalement comment j'ai découvert cet album et donc à fortiori la musique hallucinante de Geoffroy Laporte.
On peut prendre n'importe quel morceau de Rise et dans n'importe quel ordre, les frissons que Jessica93 procure sont orgasmiques.
Adepte du DIY, Geoffroy est seul maître à bord. Armé d'une boite à rythme, il alterne basse ou guitare en enregistrant ses boucles pour y apporter ses variations et sa voix torturée. Sa Cold Wave rappelle autant Joy Division que les Cure dont l'ambiance désespérée n'est pas si éloignée qu'un bon vieux Pornography.
Les introductions sont toujours de subtils prétextes pour imposer un son plaintif dont les notes vont resteront longtemps en mémoire. Le monde dans lequel Jessica93 veut vous plonger est noir et déprimant mais également terriblement beau et attachant.
L'ensemble est si bien construit qu'il est impossible de déceler lors de la première écoute que le garçon est seul en piste. Rise fait du bruit, beaucoup de bruit et affirme une identité de rock apocalyptique, du post rock braillé diraient les plus snobs, un putain de moment les plus reconnaissants. Le son est crade, les guitares hurlent comme si elles allaient être sacrifiés sur un rite quelconque. Rise s'arrête comme il a commencé, par un morceau magnifique ("Uranus" pour ne pas le citer).
Quelques défauts ? Disons que ce n'est pas la fête au village comme on dit et qu'il ne vaut mieux pas l'écouter en boucle les jours de pluie, que la pochette est affreuse et que ça peut devenir quelque peu répétitif sur la longueur. Si vous arrivez à passer outre, le reste ne sera que du nectar.
On peut prendre n'importe quel morceau de Rise et dans n'importe quel ordre, les frissons que Jessica93 procure sont orgasmiques.
Adepte du DIY, Geoffroy est seul maître à bord. Armé d'une boite à rythme, il alterne basse ou guitare en enregistrant ses boucles pour y apporter ses variations et sa voix torturée. Sa Cold Wave rappelle autant Joy Division que les Cure dont l'ambiance désespérée n'est pas si éloignée qu'un bon vieux Pornography.
Les introductions sont toujours de subtils prétextes pour imposer un son plaintif dont les notes vont resteront longtemps en mémoire. Le monde dans lequel Jessica93 veut vous plonger est noir et déprimant mais également terriblement beau et attachant.
L'ensemble est si bien construit qu'il est impossible de déceler lors de la première écoute que le garçon est seul en piste. Rise fait du bruit, beaucoup de bruit et affirme une identité de rock apocalyptique, du post rock braillé diraient les plus snobs, un putain de moment les plus reconnaissants. Le son est crade, les guitares hurlent comme si elles allaient être sacrifiés sur un rite quelconque. Rise s'arrête comme il a commencé, par un morceau magnifique ("Uranus" pour ne pas le citer).
Quelques défauts ? Disons que ce n'est pas la fête au village comme on dit et qu'il ne vaut mieux pas l'écouter en boucle les jours de pluie, que la pochette est affreuse et que ça peut devenir quelque peu répétitif sur la longueur. Si vous arrivez à passer outre, le reste ne sera que du nectar.
Excellent ! 18/20
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